l'Interprétation des Meurtres de Jed Rubenfeld

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Fredo
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l'Interprétation des Meurtres de Jed Rubenfeld

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# Traduction : Carine Chichereau
# Editeur : Panama
# Langue : Français
# Nombre de Pages : 420
# ISBN-10: 2755701927
# Publication : le 01/10/2007
1909. Sigmund Freud, accompagné de ses disciples Ferenczi et Jung, débarque à New York pour donner une série de conférences sur la psychanalyse et, selon ses propres mots, apporter la peste sur le continent américain. Au même moment, une jeune femme de la bonne société new-yorkaise est retrouvée étranglée après avoir été sauvagement torturée. Freud, fatigué, malade, en butte à l’hostilité de l’intelligentsia locale, se retrouve malgré lui impliqué dans l’enquête que mène l’inspecteur Littlemore. Le résultat : un thriller historique à l’intrigue impeccable. Jed Rubenfeld nous livre un polar freudien dans le New York des premiers gratte-ciel, des bas-fonds de Chinatown aux hôtels particuliers de Grammercy Park.
L'auteur vu par l'éditeur :
Il a fait ses études à Harvard, ainsi qu’à Princeton où il a soutenu une thèse consacrée à Freud. Actuellement professeur de droit à l’université de Yale, il vit dans le Connecticut. L’Interprétation des meurtres est son premier roman.


L’histoire est racontée à la première personne, du point de vue du Docteur Stratham Younger, jeune psychanalyste américain, qui va accompagner le Docteur Freud pendant son séjour aux Etats-Unis. Nous passons d'un chapitre à l'autre des points de vue du Docteur Younger, du médecin légiste, d’un enquêteur et parfois avec celui … du tueur !

Les amoureux des quartiers américain du début du 20ème siècle seront ravis de lire des descriptions précises du formidable élan architectural naissant aux USA dans ces années là.
Sans être rébarbatif, le style de Rubenfeld se veut réaliste et il dépeint aussi bien ses personnages que le décor dans lequel ils évoluent. D’ailleurs, c’est avec un plaisir non dissimulé que je découvre que les chapitres du thriller alternent avec des anecdotes de la vie à cette époque, de ses us et coutumes, une manière de bien situer ce à quoi le héros est confronté. C’est une sorte de journal qui va permettre au lecteur de s’immerger dans cet univers. Les nombreux détails qui y sont relatés rendent la lecture plus lente mais celle-ci n’en est que plus savoureuse. Savoureuse parce qu’il plane au dessus de ces histoires situées en 1900 un romantisme qui ne peut pas nous laisser de marbre.

Rubenfeld se charge de rendre intéressant un sujet plutôt casse-gueule dans un thriller : l’analyse et la psychanalyse. John Katzenbach a lui aussi abordé avec succès ce sujet dans le tout aussi génial l’Analyste.
Au sujet de la psychanalyse et des transfères patients/analyste et analyste/patients, un passage intéressant du livre page 151 : « Il vous faut traiter ces sentiments comme des données : vous devez les arranger de manière stratégique. Ils sont fictifs. Ils n’ont pas plus de réalité que les sentiments d’un comédien sur scène. Un bon Hamlet ressentira la rage envers son oncle, mais il ne commettra pas l’erreur de se croire vraiment en colère contre son collègue tragédien. Il en va de même de l’analyse. »

Quelques lignes plus tard, j’apprends l’origine du nom de la maladie des caissons. J’adore apprendre des choses à l’occasion d’une de mes lectures. Cela peut paraître naïf comme raisonnement mais je ne pense pas qu’il y en ait tant que ça. Des livres et des histoires qui vulgarisent aussi bien des sujets aussi ardus, ça ne court pas les rues. (Je devrais plutôt parler de bibliothèques ou de rayons de librairies !!!)

J’aime bien quand Caleb Carr parle du métier de l’Aliéniste dans le roman du même nom. J’adore quand John Darnton nous raconte la vie de Darwin dans la Conspiration Darwin. Je dévore le livre de Louis Bayard sur la jeunesse d’Edgar Allan Poe dans l'Oeil bleu pale, je savoure les aventures de Sir Arthur Conan Doyle et d’Houdini dans Nevermore de William Hjortsberg. Je m’enthousiasme en lisant les aventures d’un prestidigitateur dans Carter contre le Diable de Glen David Gold. Et puis pour conclure ma petite liste, je ne peux pas manquer de parler de l’excellent Rectificateur de Jeffery Deaver.

Ça ne court pas les étalages mais ça existe !!!

Je viens de réaliser que la manière dont Rubenfeld gère ses personnages, avec ces différentes tranches de vies qui gravitent les unes autours des autres, cette ambiance et cette dureté, ne sont pas sans me rappeler le style de James Ellroy et son génial L.A. Confidential. Des gens ni blanc ni noir ...
Je souhaite à l’auteur d’avoir autant de succès qu’Ellroy, ça ne serait que mérité.

Léger bémol pour la fin et les explications un peu tarabiscotées. Tellement de facteurs rentrent en compte que finalement, cette fin de roman est impossible à raconter sans se prendre les pieds dans le tapis !!!! Cela n’enlève pas d’intérêt au roman, loin de là, mais c’est dommage car ça empêche, selon moi, le livre de friser la perfection !

Tout aussi passionnantes, les dernières pages, note de l’auteur, où ce dernier nous explique ce qui est vrai dans son roman, et les libertés qu’il a pris avec la chronologie, etc.

Et puis pour finir, je ne peux pas parler de ce roman sans parler du très bon travail de la traductrice, Carine Chichereau, qui a dû avoir un sacré boulot pour adapter ce roman bourré de références médicales. Grâce à elle, la lecture du livre est limpide et agréable !

Encore un roman donc, qui donne envie de découvrir la véritable histoire de l'un de ses personnages, Sigmund Freud. Voici quelques liens :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sigmund_Freud
http://www.infoscience.fr/histoire/portrait/freud.html
Lien commercial obsolète
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