Films de guerre (que vous aimez... ou pas)

[Tovenaar]

La réponse se trouverait ici : http://www.forumpimpf.net/viewtopic.php ... 69#p835969

Le bal des maudits !

[reedff]

Je suis en pleine période films de guerre. En une semaine , j'en ai vu trois et je ne suis pas déçu.

Le bateau 1981 Allemagne Wolfgang Petersen

Il s'agit de la version réalisateur qui dure 3h30. J'avais comme d'habitude des préjugés négatifs, d'abord la provenance allemande du film qui était pour moi générateur d'ennui et ensuite la longueur du film. Et bien pas du tout, je ne me suis pas ennuyé en le regardant en 2 parties. Sans doute le film le plus proche de la vie à l'intérieur d' un sous-marin de guerre pendant la seconde guerre mondiale.



A l'ouest, rien de nouveau 1930 USA Lewis Milestone

Un des premiers films parlants. J'étais très réticent de voir l'adaptation du roman de l'allemand Remarque transposé au cinéma par des américains. Encore un préjugé car on est en présence d'un film très réaliste sur l'enfer des tranchées et une critique de la guerre et du patriotisme.




La bataille de Midway 1976 USA Jack Smight

Là pas de surprise, c'est du pur film américain et surprise avec le point de vue des Japonais sur une grande bataille du Pacifique et la participation des plus grands acteurs de l'âge d'or: Henry Fonda, Glenn Ford, Charlton Heston et le plus connu des acteurs japonais Toshiro Mifune.

[Arlok]

Pour Le Bateau (Das Boot), j'ai gardé un souvenir très fort de sa diffusion télé dans les années 80,
dans sa version longue en 6 épisodes de 50 min (donc 5h au total !).

Heureusement sorti en DVD, avec en prime, le doublage d'origine !

[pak]

Oui, pareil, avec la musique du générique qui captait l'attention direct !

La Bataille de Midway est nettement le plus faible des trois, grosse production de guerre hollywoodienne avec guest-stars, un genre à la mode lancé avec le succès du film Le Jour le plus long- (Tora ! Tora Tora ! , La Bataille des Ardennes, Un pont trop loin, La Bataille pour Anzio... ). La recette sera aussi appliquée au film catastrophe tout le long des années 1970 après le succès d'Airport.

Je préfère leurs films moins policés comme Trop tard pour les héros, Les 12 salopards, L'Enfer est pour les héros, Croix de fer...

Faudrait que je regarde la nouvelle version, allemande, de À l'Ouest, rien de nouveau, qui a obtenu l'Oscar du meilleur film étranger alors que celle de 1930 avait eu celui du meilleur film. Hélas seulement diffusé sur Netflix...

[CRISWEL]

Voilà que je me souviens d'un film que je croyais avoir complément oublié.

"Les hommes contre" de Francesco Rossi. Un film de 1970 résolument antimilitariste sur la première guerre mondiale.

Pour l'anecdote, J'étais encore à l'école primaire et on nous avait offert une séance de cinéma... Bon, pour commencer un dessin animé et ensuite ce film... un beau film mais une boucherie ininterrompue.

Je devais avoir 10 ans et je me rappelle en avoir fait des cauchemars la nuit...

[Lord Foxhole]

La Bataille de Midway est nettement le plus faible des trois, grosse production de guerre hollywoodienne avec guest-stars, un genre à la mode lancé avec le succès du film Le Jour le plus long- (Tora ! Tora Tora ! , La Bataille des Ardennes, Un pont trop loin, La Bataille pour Anzio... ). La recette sera aussi appliquée au film catastrophe tout le long des années 1970 après le succès d'Airport.

Le Jour le plus long et Un pont trop loin sont des adaptations de bouquins écrits par Cornelius Ryan (1920-1974), un journaliste irlando-américain qui avait interviewé une quantité énorme de témoins de l'époque... Depuis des civils jusqu'aux plus hauts gradés, en passant par de simples soldats.
Normalement, ce que l'on voit dans ces films n'est pas de l'invention : il y a là une vraie volonté de faire du spectacle, certes, mais avec une vocation documentaire et didactique en arrière-plan.
Maintenant, je suis d'accord : ce n'est pas toujours convaincant, pour un tas de raisons... A commencer par le fait que le Débarquement de Normandie et l'Opération Market Garden ont été des opérations militaires à très grande échelle. Tout montrer, et aborder tous les sujets, est impossible... A moins, peut-être de faire une série, qui s'étalerait au moins sur 9 ou 12 heures. Donc, il y a eut des choix à faire...
Pour ma part, je trouve que ces deux films - vu l'ampleur des sujets - sont relativement réussis...

Et puis, Un pont trop loin est quand même un cas à part dans les films de guerre puisqu'il raconte l'aventure tragique d'une opération alliée qui s'est - malheureusement - vautrée royalement... Un échec d'autant plus regrettable que l'objectif était de pratiquement mettre fin à la guerre avant 1945 ! Oui, c'était possible... Mais le Destin en a voulu autrement.

[pak]

Je ne sais pas trop pourquoi je suis cité, je sais tout ça, même si j'ai des réserves.

Après, qu'un film appartienne à une mode comme ces films de guerre à gros budgets et big stars ne veut pas forcément dire qu'il est mauvais. Ce n'est pas ce que j'ai écrit.

Sans remettre en cause le bouquin de Ryan, le film Le Jour le plus long, cumule quelques simplifications et erreurs : la reconstitution de l'attaque du "casino" - qui était en fait un blockhaus en lieu et place du casino d'origine que les allemands avaient rasé - par Kieffer et ses hommes est représentative de celles-ci, même si c'est bien filmé, notamment le plan aérien suivant le cheminement du commando dans la ville. Contrairement à une légende tenace, les hommes de Kieffer n'ont pas capturé le "casino", mis en échec par un fossé antichar et un manque d'armes lourdes et d'hommes (trop de pertes) : c'est Kieffer qui fait réduire au silence la casemate grâce aux tirs d'un blindé qu'il a détourné, mais ils ne la capturent pas, car ils sont ensuite détournés pour participer aux accrochages autour du fameux Pegasus Bridge. C'est une unité britannique qui finira le travail. Mais autrement, cinématographiquement, c'était, et ça reste, du jamais vu.

J'aime aussi beaucoup Un pont trop loin car Richard Attenborough n'a pas cherché à transformer une défaite en victoire, travers dans lequel aurait pu tomber le film s'il avait été uniquement américain. Bien-sûr on peut lui reprocher ses véhicules bricolés peu convaincants pour représenter une division blindée allemande. Mais en même temps comment faire autrement, il ne restait rien d'exploitable ? Et puis ça importait peu pour le spectateur lambda, la grande majorité.

Sinon, je ne vais pas refaire le "procès" de Montgomery, mais il, avec son état-major, est bien plus responsable de l'échec de l'opération que le destin. Montgomery voulait à tout prix (ici celui du sang des paras anglais, polonais et américains) prouver qu'il pouvait gagner la guerre à l'Ouest plutôt que les américains, surtout face à Patton avec lequel il est en concurrence depuis la campagne de Sicile. C'est d'ailleurs le blocage de ses troupes en Lorraine qui finit de décider Eisenhower d'approuver le plan du britannique. Mais si l'objectif était ambitieux (même si la possibilité de raccourcir la durée de la guerre en cas de réussite reste à prouver : c'était l'argument de "vente" du maréchal), il y avait trop d'impréparation : sous-estimation de la réaction et des effectifs des forces allemandes, radios inefficaces, ignorance des renseignements des services anglais et de la résistance néerlandaise, délais des atteintes d'objectifs trop ambitieux et inatteignables, ce qui est quand même un poil gênant dans une opération combinée de cette ampleur, absence de solutions palliatives en cas de problème, etc...

Sans parler des effets collatéraux sur la population (ce qu'on voit dans le film) et, moins connue, la famine déclenchée durant l'hiver qui suit la fin de l'opération.

Mais là encore, comme le précédent, c'est cinématographiquement un bon film avec de sacrés moyens tant en matériel qu'en hommes, comme, de nouveau, on en avait peu vu à l'écran.


Une série narrant ce genre d'opération, c'est effectivement une bonne idée. Des mini-séries comme Band of Brothers, Pacific et actuellement Masters of the Air qui se concentre sur les campagnes de bombardements de la 8ème Air Force (citons aussi la plus déjantée Rogue Heroes sur les début des S.A.S. britanniques) ont montré que c'était possible. Après, je ne suis pas certain que le public en redemande tant que ça des séries de guerre (d'autant que ce sont des productions couteuses), plutôt amateur de séries comiques, policières ou fantastiques... Il existe aussi de très bons documentaires qui s'appuient sur des études historiques récentes et des archives déterrées, mais dépouillés de toute fiction, ce qui met à mal les images d'Épinal et certaines légendes populaires des évènements. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai plus de mal à apprécier les films voulant relater des faits réels par rapport à d'autres qui sont de pures fictions (parfois délirantes, genre Les 12 salopards ou De l'or pour les braves )...

[Lord Foxhole]

Au départ, j'avoue que je n'attendais pas grand-chose d'Un homme de fer (Twelve O'Clock High) de Henry King....
Et pourtant, j'ai été fortement impressionné par ce film, plutôt méconnu, sorti en 1949... Tant on pourrait le pourrait le définir comme étant l'anti-thèse du film de guerre classique hollywoodien !
Il est rigoureusement non-spectaculaire, est plutôt pudique au niveau des images... Mais évoque à quel point les missions de bombardements du IIIe Reich par l'aviation américaine se révélèrent être un long cauchemar pour les équipages. Dès le début du film, on montre que beaucoup d'appareils et d'hommes revenaient à leur base en morceaux, ou même ne revenaient pas du tout.

En 1942, alors que la Huitième Air Force s'installe à peine en Grande-Bretagne, le 918e Groupe est déjà confronté à de gros problèmes... Les missions au-dessus de la France occupée sont périlleuses, les pertes trop lourdes et les résultats trop maigres. Le moral des hommes est au bord de l'effondrement...
Jugé responsable de la situation de son groupe de bombardiers, le Colonel Davenport est muté, et remplacé par le général Savage (Gregory Peck).
Et Savage, dont la mission est de reprendre les choses en mains, le fait avec une poigne de fer...
Il ré-instaure une stricte discipline, et secoue les hommes en tenant un discours qui passerait fort mal en ce 21e siècle... Globalement, il leur rappelle que c'est la guerre, que leur mission exige des sacrifices, et qu'il ne veut pas s'encombrer de gens imaginant que « leur peau est trop précieuse ».
Sans le dire trop clairement, il les défie, met leur virilité en doute, et - évidemment - s'arrange ainsi pour se faire détester par tous... Le résultat ne se fait pas attendre, et pratiquement tous les hommes du 918e Groupe réclament d'être transférés ailleurs... Savage s'attendant à cette réaction, fait administrativement traîner les choses en longueur. Bon gré mal gré, les hommes devront bien s’accommoder de leur nouveau commandant....

Et, finalement, ça marche... Savage fait ré-entraîner les équipages, bouleverse les habitudes, donne l'exemple en menant lui-même certaines missions. Ses méthodes rendent le 918e Groupe plus redoutable pour la chasse allemande, augmentent les résultats de ses bombardements... En dépit des pertes terribles toujours subies, l'autorité de Savage est reconnue, le chef totalement accepté.
La qualité du 918e Groupe, également reconnue, on lui confie des missions de bombardements sur l'Allemagne... Comme ses hommes, Savage est enthousiaste... Et puis, subitement, avant de partir en mission, le bonhomme craque : il tremble, s'agite, crie, puis sombre dans la catatonie ! La mission, il la passera dans son bureau, le regard dans le vide... Il n'en sortira que quand son groupe reviendra, et apprendra son succès. Puis, il s'écroulera littéralement, terrassé par la fatigue.

En fait, le cas de Savage est bien connu : trop de tension nerveuse, trop de stress, trop de sentiments de culpabilité... Le chef qui en arrive à ce stade est généralement considéré comme cuit. Savage ne pilotera, sans doute, plus jamais rien d'autre qu'un bureau.
Un homme de fer est certainement un film extraordinaire, parce que je n'avais vu une histoire touchant - à ce point - ce que l'on appelle « l'Art du Commandement »... Il ne s'agit ici ni de tactique, ni de stratégie, mais de la manière dont un officier doit littéralement s'affirmer en tant que « chef » durant une guerre. Il doit, entre autres, être soucieux de la vie de ses hommes, et parvenir à être généreux avec leur sang quand la situation l'exige...
Certains n'y parviennent pas, d'autres y parviennent puis finalement « craquent »... C'est ce qui était arrivé au Colonel Davenport, au début de l'histoire ; épuisé, il ne parvenait plus à se résoudre à envoyer des hommes à la mort. C'est finalement ce qui arrive au Général Savage, le corps et l'âme également broyés par le poids de sa mission...

[CRISWEL]

Avec les images de synthèse actuelles, les films de guerre deviennent de plus en plus réalistes.

Est-ce que quelqu'un a déjà vu ce film ?

All Quiet on Western Front (2022)

[Fin Fang Foom]

A l'Ouest rien de nouveau ?
Pas vu.

Comme "A l'ouest rien de nouveau" est un roman d'Erich Maria Remarque au départ, un autre roman de cet auteur a fait l'objet d'une adaptation cinématographique : "Un temps pour vivre, un temps pour mourir" qui est un film bouleversant de 1958 de Douglas Sirk avec John Gavin et Liselotte Pulver, montrant le point de vue d'un soldat allemand vis-à-vis de la seconde guerre mondiale. Après avoir combattu sur le front russe, le soldat Ernst Gräber profite d'une permission pour rentrer en Allemagne voir sa famille et ses amis et il y retrouve une Allemagne bombardée et en proie à la famine.
C'est un superbe film qui dénonce les horreurs de la guerre.

Edit : Ce film a déjà été cité avant.

[pak]

Vu la dernière version d'À l'Ouest, rien de nouveau sur Netflix.

Évidemment la reconstitution est soignée, les décors réalistes et certaines scènes sont impressionnantes. Mais j'ai préféré la version de Milestone, certes qui a presque 95 ans, mais plus humaine, car produite alors que tout le monde avait encore en tête la boucherie de 14-18.

De plus l'ajout en alternance des scènes sur la signature de l'armistice qui stagne était inutile et même relativement malhonnête car poursuivant en filigrane un vieux discours sur l'injustice de celui-ci envers les allemands. On n'est pas loin de nous refaire le coup du diktat... Je ne dis pas que les alliés (surtout les français) avaient raison ou tort de vouloir humilier les allemands, mais c'est un autre sujet qui aurait mérité plus de développement dans un autre film.

Ceci dit, c'est quand même un bon film, mais surtout parce que sa source est puissante. Techniquement, rien à redire.


Et, oui, Un temps pour vivre, un temps pour mourir est un magnifique film de Sirk qui y a mis toute son âme, lui qui a fuit le nazisme en s'exilant aux États-Unis juste avant la guerre, guerre qui le rattrapera pourtant puisque son fils, issu d'un premier mariage et resté en Allemagne, mourra sur le front russe en 1944. C'est marqué par ce drame qu'il n'apprendra qu'au lendemain de la guerre qu'il écrira le scénario de ce film.


Ces deux films sont des plaidoyers contre la guerre, même si le plus récent montre moins de sincérité (revoir le film de 1930 ou lire le roman).

[Nasdine Hodja]

En ce moment Arte diffuse Morituri avec Yul Brynner et Marlon Brando. Film en N&B réalisé par Bernhard Wicki à mettre en perspective avec ses autres réalisations sur le sujet (Le Pont, séquences allemandes dans Le Jour le plus long). Je trouve que ce film vaut surtout pour la peinture des personnages qui ont des motivations bien plus variées que celles généralement montrées dans les films de ce genre.

[Fin Fang Foom]

En ce moment Arte diffuse Morituri avec Yul Brynner et Marlon Brando. Film en N&B réalisé par Bernhard Wicki à mettre en perspective avec ses autres réalisations sur le sujet (Le Pont, séquences allemandes dans Le Jour le plus long). Je trouve que ce film vaut surtout pour la peinture des personnages qui ont des motivations bien plus variées que celles généralement montrées dans les films de ce genre.

Je ne connais pas du tout ce film. Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de le voir.

[reedff]

En ce moment Arte diffuse Morituri avec Yul Brynner et Marlon Brando. Film en N&B réalisé par Bernhard Wicki à mettre en perspective avec ses autres réalisations sur le sujet (Le Pont, séquences allemandes dans Le Jour le plus long). Je trouve que ce film vaut surtout pour la peinture des personnages qui ont des motivations bien plus variées que celles généralement montrées dans les films de ce genre.

Je ne connaissais pas ce film, je me le gardais pour ce soir.