Crash Ryan dans American BD
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- Maître 1er Dan
- Enregistré le : lun. 14 juil. 2014, 21:35
Crash Ryan dans American BD
Crash Ryan
American BD n° 1 à 4 – octobre à décembre 1985 – Mon Journal
Bonjour,
Dans une réécriture de l’Histoire, Crash Ryan imagine que, dès 1935, deux avionneurs géniaux, un certain Doom et un certain Grantwell Masters, ont des décennies d’avance sur le « vrai » cours du développement de l’aviation. L’un comme l’autre ont alors déjà créé des avions à réaction au fuselage d’une ligne parfaite et d’une extrême maniabilité. Ils ont par ailleurs construit d’immenses appareils, vastes comme des paquebots, maintenus en l’air par une voilure démesurée équipée de myriades d’hélices, qui servent, à l’un comme à l’autre, de bases volantes et de porte-avions aériens d’où décollent leurs flottes de chasseurs.
Imaginer des inventeurs en avance sur leur temps est assurément le b-a-ba de multiples récits de science-fiction, et c’est aussi un moyen d’introduire de temps à autre des éléments futuristes dans des œuvres plus classiques et ainsi en renouveler les thématiques. On ne compte pas les Robur, Rotwang, Tryphon Tournesol, Jonathan Septimus, Miloch Georgevitch, Virus, Lupardi, Garth Hellingen, Hans Zarkov, Kanoto Yoshimuta dite Madame Atomos, Monsieur Ming dit l’Ombre Jaune, ou Zorglub de toute ingéniosité.
Quelques inventions du professeur Tournesol représentent un exemple parfait de l’introduction d’épisodes science-fictifs dans une série qui ne relève vraiment pas à proprement parler de la science-fiction, et de même le bien classique Gil Jourdan a dû affronter des robots créés par des scientifiques très en avance sur leur temps. Selon la présence ou non du professeur Lupardi dans Capitaine Rob, cette série oscille, d’un épisode à l’autre, entre réalisme et science-fiction. Dans Zagor, c’est souvent la présence du professeur Hellingen qui là aussi détermine la nature d’un épisode, réalisme, fantastique ou science-fiction.
Parmi ces génies de la technologie en avance sur leur temps, nombreux sont ceux visant à s’emparer du monde grâce à leurs trouvailles brillantes, ce qui permet d’exploiter un thème clef de la dramaturgie, le sempiternel combat des forces dites « du bien et du mal ». Le titre « Maître du monde » du roman de Jules Verne situe bien les choses.
À la manière des épisodes science-fictifs de Zagor présentant le professeur Hellingen, ou dans une certaine mesure de certains récits d’Alix montrant l’utilisation de la poudre noire et même de vaisseaux à vapeur à l’époque romaine, Crash Ryan présente la particularité de placer son récit de fiction non au présent ou au futur, comme c’est souvent le cas, mais dans un passé réécrit dans une forme d’uchronie. Il s’agit en quelque sorte d’imaginer une science-fiction au passé, un faux récit du passé qui, comme le font dans le présent de leur création Tintin, Spirou, Gil Jourdan, Blake et Mortimer, Dan Cooper, Vincent Larcher, "Le magicien de la forêt morte", Madame Atomos ou Capitaine Rob, aurait introduit pour sa part des éléments futuristes dans le présent propre d’une époque antérieure évoquée, ce qui donne donc un curieux mélange d’éléments anciens, présents et possiblement futurs dans un parfait télescopage.
La référence de « présent » de ce récit imaginairement passé est l’entre deux guerres mondiales, à l’époque où l’aviation était encore modestement à hélice et comptait des avions biplans. Les supposés éléments futuristes sont l’invention d’appareils à réaction particulièrement fuselés et esthétiques, qui dans la réalité n’allaient apparaître qu’une dizaine d’années plus tard ; et plus encore de deux formidables appareils démesurés, véritables immeubles volants pouvant même assurer le rôle de porte-avions pour les appareils à réaction, et qui eux n’existent toujours pas et n’existeront peut-être jamais, ou sous une tout autre forme.
L’un des deux créateurs de tels appareils d’avant-garde, du nom de Doom, individu sans scrupules et particulièrement impitoyable, dissimulé derrière un masque de métal, compte utiliser sa technologie révolutionnaire pour dicter sa loi aux divers gouvernements du monde. En plus de ses avions à réaction, il possède des autogires, hydravions, appareils télécommandés et même des ballons captifs équipés de détecteurs et de canons automatiques.
L’autre, nommé Grantwell Masters, leader des United Airmen met sa fortune et ses propres créations technologiques pour le contrer.
Juin 1935. Un modeste pilote, Christopher Ryan surnommé « Crash », d’un poste de l’aéropostale perdu dans la jungle de l’Amérique Centrale, se trouve soudainement impliqué dans ce combat. Après le bombardement de l’aérodrome de l’aéropostale par les forces de Doom, il rejoint les United Airmen.
Doom déclare donc la guerre aux États du monde.
Les événements se succèdent. Bombardement de l’aérodrome de l’aéropostale par l’aviation de Doom, attaque de la flotte US de Pearl Harbor, invasion et prise du Japon, capture d’une amie de Crash Ryan par Doom qui la fait parler et obtient des informations fondamentales sur les forces de Grantwell Masters, attaque du vaisseau-base des Airmen, enlèvement de Grantwell Masters lors de l’attaque, attaque du Japon par les United Airmen à bord de planeurs que les détecteurs des ballons ne peuvent repérer, révolte de la population japonaise contre l’occupant, et défaite des forces locales de Doom, tout cela avec de nombreux combats aériens spectaculaires, il se passe pas mal de choses au cours des quatre épisodes, jusqu’à l’affrontement final et la collision des deux mastodontes du ciel, les deux bases volantes et leur destruction mutuelle, et avec une révélation : Doom est le fils de Grantwell Masters. En revanche, dans la version française du moins, on ne connait pas la raison pour laquelle Doom dissimule son visage derrière un masque de métal.
Cette réécriture de l’Histoire joue avec un important épisode historique, ainsi l’attaque de Pearl Harbor qui ici se déroule six années plus tôt, et non pas de la part des Japonais mais de celle de Doom, avec des dommages aussi écrasants.
Autre allusion à la seconde guerre mondiale, les United Airmen abattent les appareils de leurs adversaires en déstabilisant leurs gyroscopes de la manière dont les pilotes de la Royal Air Force abattaient les V1.
On peut tenter d’évoquer un rapide parallèle avec « Le secret de l’Espadon » d’Edgar P. Jacobs.
Dans cette série évoquant une guerre mondiale, la situation en est fondamentalement différente. Dans « Le secret de l’Espadon », l’attaque de Basam-Damdu contre le reste du monde constitue une troisième guerre mondiale se déroulant au présent ; en raison de l’uchronie mentionnée, dans Crash Ryan l’attaque de Doom contre le reste du monde constitue une seconde guerre mondiale à la place de la « vraie » seconde guerre mondiale et antérieure de quatre années.
Deux personnages féminins agrémentent le récit dans ce monde très masculin, à la manière des films hollywoodiens de l’époque.
Le premier, une certaine Estella, est la fille du tenancier du bar de l’aérodrome de l’aéropostale ; elle joue un rôle de haine-amour à l’égard de Crash Ryan. Son père est tué dans le bombardement de l’aérodrome par des appareils de Doom. C’est elle qui est enlevée par Doom et forcée de parler, et elle décède vers la fin du récit.
L’autre personnage féminin est une certaine Carey, pilote de l’écurie de Doom, qui devient de plus en plus terrifiée par les actes cruels et criminels de son employeur, en particulier depuis qu’elle l’a vu nourrir ses piranhas en aquarium en leur livrant un chaton vivant. Elle se rebelle contre Doom quand celui-ci assassine des soldats et marins US survivants de l’attaque de Pearl Harbor, et rejoint la flotte de Grantwell Masters.
Son arrivée suscite diverses réactions parmi les United Airmen. Certains tentent d’abord de séduire cette jeune femme rousse pleine d’allant. Quand ils comprennent qu’ils n’ont rien à espérer, ils la rejettent en tant que « transfuge ennemi » ayant de plus participé, au sein du camp adverse, à des combats durant lesquels des Airmen ont péri. Ce n’est qu’à la fin qu’elle révèle à Crash qu’elle a participé au bombardement dans lequel est mort le père d’Estrella. Pas mal, tout ça.
De façon générale, la psychologie des personnages est assez fouillée.
Esthétiquement, l’univers figuré est réussi.
Les décors premiers du petit aérodrome de l’aéropostale avec son bar et du proche temple maya perdu dans la jungle sous une pluie battante introduisent bien les choses.
Ensuite, ce sont les éléments aéronautiques qui définissent l’aspect visuel. Ainsi les deux vaisseaux-bases des belligérants, celui de Doom, gigantesque aile volante dont l’amplitude sert de piste d’atterrissage et de décollage pour les chasseurs ; et celui de Grantwell Masters, constitué de deux énormes blocs parallèles façon barres d’immeubles, reliés par une aile.
Cette petite chose est signée Ron Harris.
Modifié en dernier par Nutello le sam. 04 avr. 2020, 06:43, modifié 5 fois.
- arruziel
- Maître 3e Dan
- Enregistré le : ven. 12 mars 2010, 06:54
Re: Crash Ryan dans American BD
Post qui aurai du se trouver dans le Comics Corner.
Puisque Américain BD est un titre ne contenant que du matériel americain provenant de chez Marvel Epic.
Puisque Américain BD est un titre ne contenant que du matériel americain provenant de chez Marvel Epic.
- Blek
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Re: Crash Ryan dans American BD
Voila qui est fait
- Tovenaar
- Administrateur
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Re: Crash Ryan dans American BD
Très bel article !
Ah ! Ce très cher Professor Lupardi !
Voici les couvertures des 4 numéros de cette mini-série telle que parue en version originale :
Ah ! Ce très cher Professor Lupardi !
Voici les couvertures des 4 numéros de cette mini-série telle que parue en version originale :
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- Maître 1er Dan
- Enregistré le : lun. 14 juil. 2014, 21:35
Re: Crash Ryan dans American BD
Bonjour,
J'avais fait exprès de le mettre dans la section PF ou général, car à mes yeux cette bande n'est pas vraiment représentative de l'esprit Marvel et des comics.
- Tovenaar
- Administrateur
- Enregistré le : mar. 11 avr. 2006, 03:34
- Localisation : De Tovenarij
Re: Crash Ryan dans American BD
Il n'y a pas que Marvel et son esprit dans les comics (heureusement).
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- Maître 1er Dan
- Enregistré le : lun. 14 juil. 2014, 21:35
Re: Crash Ryan dans American BD
C'est à la Direction de voir.
- Tovenaar
- Administrateur
- Enregistré le : mar. 11 avr. 2006, 03:34
- Localisation : De Tovenarij
Re: Crash Ryan dans American BD
Les comics, et les comic books en particulier, ne se résument pas aux super-héros costumés de la Marvel ou DC (ou Semic).
Mais certains ont un autre avis...
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- reedff
- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 23 déc. 2009, 20:50
- Localisation : gironde
Re: Crash Ryan dans American BD
Walking Dead, V for vendetta, Sin City, Sandman, Picsou etc..... sont bien des comics US sans super-héros et il n'y a pas que du Marvel et DC.
mes recherches https://www.forumpimpf.net/viewtopic.ph ... 8#p1034138
- arruziel
- Maître 3e Dan
- Enregistré le : ven. 12 mars 2010, 06:54
Re: Crash Ryan dans American BD
Toutes BD produitent et édité au USA quel que soit le sujet ou la présentation ce qui comprend donc aussi les BD publié dans les journaux (Daily Strip ou Sunday Page) sont des comics.
Au USA comics veut dire bandes dessinées et non Super-Heros.
Au USA comics veut dire bandes dessinées et non Super-Heros.
- jmrazer
- Grand Maître
- Enregistré le : dim. 19 nov. 2006, 21:06
- Localisation : Tarn
- arruziel
- Maître 3e Dan
- Enregistré le : ven. 12 mars 2010, 06:54
Re: Crash Ryan dans American BD
C'est de la BD évidemment puisque produit et édité en France pour la première fois et ensuite traduit aux USA de même que des BD américaines donc des comics traduit en France reste des comics et ne deviennent pas des BD Européen parce que traduitent en Français.
Pour dire qu'une BD est un comics l'important est le pays d'origine et de même des BD Françaises ne deviennent pas des comics pour autant quand elles sont traduitent aux USA mais pour nous reste des Bandes Dessinés.
Pour dire qu'une BD est un comics l'important est le pays d'origine et de même des BD Françaises ne deviennent pas des comics pour autant quand elles sont traduitent aux USA mais pour nous reste des Bandes Dessinés.
- Tovenaar
- Administrateur
- Enregistré le : mar. 11 avr. 2006, 03:34
- Localisation : De Tovenarij
Re: Crash Ryan dans American BD
Pourtant, certains sur le forum considèrent que les publication de la Sagédition d'adaptations françaises de comics américains (Gold Key, Dell) comme Voyage au fond des mers, Des agents très spéciaux, Rin Tin Tin et Rusty, etc. ne sont pas à classer parmi les comics.
Mais pas de problème pour Batman qui, lui, est bien du "comics".
Je n'ai pas envie de relancer ce débat, surtout dans ce sujet très intéressant de Nutello.
Quelqu'un pourrait ouvrir un topic à ce sujet s'il trouve cela intéressant.
Mais pas de problème pour Batman qui, lui, est bien du "comics".
Je n'ai pas envie de relancer ce débat, surtout dans ce sujet très intéressant de Nutello.
Quelqu'un pourrait ouvrir un topic à ce sujet s'il trouve cela intéressant.
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- reedff
- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 23 déc. 2009, 20:50
- Localisation : gironde
Re: Crash Ryan dans American BD
Oui on a déjà eu ce débat. La bande dessinée américaine a pour nom comics books, Rintintin n'est pas un super-chien pourtant ce fut un comics Book aux USA.Tovenaar a écrit : ↑jeu. 02 avr. 2020, 22:39 Pourtant, certains sur le forum considèrent que les publication de la Sagédition d'adaptations françaises de comics américains (Gold Key, Dell) comme Voyage au fond des mers, Des agents très spéciaux, Rin Tin Tin et Rusty, etc. ne sont pas à classer parmi les comics.
Mais pas de problème pour Batman qui, lui, est bien du "comics".
Je n'ai pas envie de relancer ce débat, surtout dans ce sujet très intéressant de Nutello.
Quelqu'un pourrait ouvrir un topic à ce sujet s'il trouve cela intéressant.
"Crash Ryan is a four-issue comic book mini-series created by Ron Harris and published by Marvel Comics' Epic Comics line in 1984."
https://en.wikipedia.org/wiki/Crash_Ryan
mes recherches https://www.forumpimpf.net/viewtopic.ph ... 8#p1034138
- mario
- Grand Maître
- Enregistré le : dim. 08 août 2010, 15:21
- Localisation : Paris
Re: Crash Ryan dans American BD
Cette BD m’est tombée des mains quand j’ai essayé de la lire il y a quelques années.
Ce sujet me donne envie de m’y recoller.
Ce sujet me donne envie de m’y recoller.
- arruziel
- Maître 3e Dan
- Enregistré le : ven. 12 mars 2010, 06:54
Re: Crash Ryan dans American BD
Franchement pour moi la mini-série Crash Ryan et la série la moins bonne de ce magazine.
La meilleur série de ce titre est pour moi Allien Legion, le titre de SF racontant les aventures d'un groupe de commandos rappelant la legion étrangère mais dans l'espace et composée de différents extraterrestres de forme très variée a cause des scénarios intérressant et des dessins,
et ensuite à cause des dessins de Six From Sirius par Paul Gulacy et Black Dragon par John Bolton dont malheureusement ont n'eu jamais la fin et qui me plaisait beaucoup car étant de la Fantasy de qualité.
La meilleur série de ce titre est pour moi Allien Legion, le titre de SF racontant les aventures d'un groupe de commandos rappelant la legion étrangère mais dans l'espace et composée de différents extraterrestres de forme très variée a cause des scénarios intérressant et des dessins,
et ensuite à cause des dessins de Six From Sirius par Paul Gulacy et Black Dragon par John Bolton dont malheureusement ont n'eu jamais la fin et qui me plaisait beaucoup car étant de la Fantasy de qualité.
- Tovenaar
- Administrateur
- Enregistré le : mar. 11 avr. 2006, 03:34
- Localisation : De Tovenarij
Re: Crash Ryan dans American BD
Concernant Crash Ryan, voici tout ce que j'ai pu trouver :
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