Deux films effectivement difficiles à classifier...
Le Zardoz (1974) de John Boorman, est fortement marqué - au niveau esthétique et intellectuel - par son époque... On est vers la fin de l'ère du psychédélisme et de la contestation de la société typiquement occidentale. A l'époque, la science-fiction n'accouche généralement pas d’œuvres optimistes : La Planète des singes (1968) de Franklin Schaffner, Silent Running (1972) de Douglas Trumbull, Soleil vert (1973) de Richard Fleischer, sont parmi les exemples les plus remarquables.
On est pas dans une vision du futur utopique, comme dans Star Trek.... L'avenir de la Terre est sombre, et on prévoit que la civilisation s'effondrera, victime d'une catastrophe nucléaire ou écologique.
La vision de John Boorman est celle d'un futur où, finalement, mêmes ceux qui se croient destinés à l'immortalité sont destinés à disparaître....
J'ignore exactement pourquoi Sean Connery s'est embarqué dans cette galère, à part sans doute pour se détacher de son rôle de James Bond. On a surtout retenu son costume épique, marquant durablement la rétine de tous les spectateurs....
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires (2003) de Stephen Norrington, est l'adaptation ratée d'une BD géniale d'Alan Moore et Kevin O'Neill.... Forcément vouée à trahir le matériau de base, vu que la plupart des personnages sont décrits soit comme d'authentiques psychopathes, soit comme des Occidentaux typiquement racistes ! On a pas retenu, par exemple, un Mr Hyde aussi déchaîné qu'un Hulk enragé, et massacrant méchamment un régiment de bandits chinois caricaturaux (avec têtes et membres arrachés, volant un peu partout dans les cases). Alan Moore se désolidarisa d'ailleurs complètement du film....
Reste un Sean Connery vieillissant, incarnant superbement un Allan Quatermain tourmenté... Tel qu'il était, après tout, dans la BD de base.
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires n'est fondamentalement pas un mauvais film.... Mais il faut bien parler ici d'une récupération hollywoodienne opportuniste d'une BD politiquement incorrecte.
A force, on commence à avoir l'habitude....