Libre à vous de rendre aussi hommage à ses créateurs lors de cet anniversaire. Racontez une anecdote ou les raisons de votre appréciation de ce grand personnage.
Plusieurs personnages fictifs m’ont influencé dans ma vie, mais le numéro un, hors catégorie, est bien le fameux DOCTEUR JUSTICE. Ce sont les aventures d’un médecin humanitaire parcourant le monde pour le compte de l’Organisation Mondiale de la Santé. Au début de la plupart des histoires, il descend d’un avion pour organiser les secours lors d’épidémies ou de catastrophes partout où on a besoin de lui. Dépaysement assuré. Ce docteur combat les exploiteurs et les tortionnaires de tous genres grâce à sa grande science du Judo et du karaté dont il est devenu un 7e Dan. De son nom complet, Benjamin Justice, avait passé sa jeunesse au Japon près du maître Hiamuri. Ce dernier lui avait enseigné l’art de combat et de contrôle de soi qu’est le judo inventé par Jigoro Kano. Justice se refuse, par principe à utiliser des armes à feu (il n’y fera exception qu’une seule fois, mais ça, c’est une autre histoire). À l’occasion, il va même jusqu’à pousser le KIAI ! Le cri de la vie qui paralyse son adversaire. Seuls les grands initiés y parviennent. Même après son décès, on voit l’esprit de Hiamuri suivre son disciple préféré et lui partager encore sa sagesse. Ben Justice n’est jamais vraiment seul.
Les scénarios d’Ollivier suivaient toujours de très près l’actualité du moment. Justice côtoya les Sandinistes lors de la révolution nicaraguayenne ou se rendit en Afrique du Sud pour dénoncer l’apartheid.
Grâce à des histoires bien documentées et à un dessin excessivement dynamique, ce héros devint rapidement très populaire. Né en juin 1970, dans les pages de Pif-gadget son succès équivalait à celui de Rahan. Il eut droit de 1973 à 1977 à un trimestriel portant son nom, une douzaine d’albums, de nombreuses traductions ( italien, espagnol, allemand, grec ) et surtout un FILM ! C’est en 1975 que sort un long-métrage éponyme réalisé par Christian Jacque (Fanfan La Tulippe). Le rôle titre est campé par John-Philip Law, accompagné de Nathalie Delon, Roger Paschy et Gert Froebe dans le double personnage machiavélique du Régent / cuisinier.
De nos jours, je suis convaincu que Doc Justice pourrait devenir un féroce concurrent cinématographique à James Bond. À condition d’octroyer à la production les moyens nécessaires et, surtout, un excellent scénario. J’imagine déjà ce qu’un Luc Besson ou un Jean-Pierre Jeunet pourrait en tirer. Un vrai héros positif qui, lui, respecterait la vie… et les femmes !
Lors de la renaissance de Pif-Gadget, en 2004, nous avions eu droit à une revitalisation du personnage. François Corteggiani et Jean Ollivier étaient au scénario avec Emanuele Barison au dessin. Cette nouvelle équipe dure le temps de deux aventures parues avec une troisième annoncée, mais restée inédite. Malheureusement, une dispute, concernant les droits du personnage (avec Marcello et sa famille, semble-t-il) met un terme à cette excellente reprise. L’esprit de la série y était toujours.
Un jour, je suis persuadé que Benjamin Justice reviendra donner de l’espoir dans ce monde de plus en plus cynique.