Thierry de Royaumont tome 3 : « L’ombre de Saïno »
L’ombre de Saïno est celle d’un homme diabolique qui, à l’aide d’armes encore inconnues comme des canons et de la poudre, et de tout un réseau d’espions et de traîtres, s’empare peu à peu des domaines d’une région de la France du XIIIe siècle.
Thierry de Royaumont est un jeune homme revenant de Terre Sainte accompagné de quatre jeunes gens amis, un apprenti détective perspicace, un apprenti serrurier habile à ouvrir toute porte officielle et toute entrée secrète, un colosse, et une certaine damoiselle du nom de Leïla de Coucy, bien sous tout rapport.
Au début du récit, les cinq compagnons découvrent que le terrifiant Saïno a anéanti, ainsi que tous ses habitants, le château de Royaumont, demeure ancestrale de la famille de Thierry qui n’est plus qu’un monceau de ruines. Ils cherchent alors refuge chez le seigneur de Coucy, oncle de Leïla.
Ils se rendent compte petit à petit que, grâce à des complicités intérieures, Saïno est sur le point de s’emparer de ce nouveau domaine après plusieurs autres déjà.
C’est là que commence le grand morceau de bravoure de l’album, quand Thierry et ses amis s’aperçoivent que le château de Coucy est plus creux que creux.
En effet, la partie visible et accessible de la vaste demeure est doublée d’un véritable second château dans le château, un extraordinaire entrelacement de salles, de corridors, d’escaliers camouflés. Ce château secret se prolonge d’un ensemble souterrain aménagé dans des cavernes, jusqu’à rejoindre le château de Saïno, lui aussi tout aussi truffé de passages secrets et d’escaliers dérobés.
Dès lors, devant Thierry et ses compagnons, des leviers cachés et systèmes à contrepoids font basculer des dalles, s’ouvrir des fonds de cheminées, tourner des parois, glisser des portes de fer, surgir du sol des échelles, s’allonger des passerelles au-dessus d’un abîme, rouler des rocs sur des rails.
Tous les ressorts du récit de château truqué sont convoqués et rassemblés ici comme dans un véritable catalogue en un seul album.
Thierry et ses amis s’aventurent donc dans cet inextricable dédale défendu par des pièges de toutes natures : des trappes sans nombre s’ouvrent sous les pas des imprudents donnant sur des oubliettes hérissées de pointes ou de lourds blocs de pierre tombent du plafond sur le visiteur confronté à une énigme que le lieu lui propose et qu’il ne parvient pas à résoudre – en quelque sorte un double casse-tête…
Une scène est à elle seule très spectaculaire. Une pièce circulaire voit son sol basculer en pivotant autour d’un axe en son milieu comme une balançoire, précipitant ses occupants sur des pieux acérés dressés au fond du puits. Thierry et ses compères imaginent une manœuvre particulièrement ingénieuse, et acrobatique, pour échapper à ce piège.
Un endroit étonnant de ce ténébreux réseau de passages et de salles difficilement pénétrables, est un corridor à la voûte, au sol et aux parois teintés de rouge et couverts de signes étranges qui trouveraient leur place dans un récit de Philippe Druillet.
Après bien des combats, Thierry, ses proches amis et les hommes du seigneur de Coucy parviennent à déjouer les ruses, manœuvres et complots de Saïno, à défaire ses troupes et à s’emparer de sa forteresse, pour découvrir enfin que Saïno lui-même n’y résidait pas, laissant quelques-uns de ses fidèles proches accomplir ses basses œuvres dans cette région de France.