Angélique, la saga d'Anne Golon

[Dalembert]

Les 13 romans d'Anne Golon, la saga Angélique, populaire il y a 40 ans avec un succès à l'international mais très souvent dédaignée voire méprisée pour son côté supposé mièvre.

Ce n'est pas seulement l'Angélique des films qu'on connaît tous, c'est aussi une critique de l'Ancien Régime, de l'Église, des guerres de Religion en France et des descriptions très pointues sur l’Amérique du Nord et le Québec en particulier.

Je me suis laissé prendre pas la saga lue sur ma liseuse et j'ai même acheté les 10 premiers volumes originaux (éditions Trévise avec iconographie d'époque pleine de charme). Je cherche encore les 3 derniers volumes pour compléter la collection.

[Gradatio]

Les romans suivent la même trame que les films ?

[lagon requin]

[lagon requin]

voilà j'ai ,désolé de ne pas avoir mis dans l'ordre

[Gradatio]

Merci pour le visuel qui apporte une partie de la réponse à ma question

Vu les titres, il semble que les films reprennent une partie des romans.

[Dalembert]

Les romans suivent la même trame que les films ?

Les films reprennent partiellement les 4 premiers tomes de la saga sur les 13 romans.

Ensuite dans les romans sont évoqués la révolte du Poitou, la répression des protestants, l'obscurantisme religieux, l'esclavagisme et les galères en méditerranéen et puis surtout les 8 derniers volumes sur la conquête de l’Amérique du nord par les européens avec l’installation des colons, les conflits entre Français et Anglais, entre Européens et Indiens...

Les couvertures présentées sont celles des rééditions. Je préfère les premières éditions (Colbert puis Trévise) avec leur jaquette avec des dessins délicieusement surannés.

Voilà l'ordre chronologique des romans:

• Marquise des anges (*), Angélique (1957)
• Marquise des anges (**), Le chemin de Versailles (1958)
• Angélique et le Roy (1959)
• Indomptable Angélique (1960)
• Angélique se révolte (1961)
• Angélique et son amour (1961)
• Angélique et le nouveau monde (1964)
• La tentation d’Angélique (1966)
• Angélique et la démone (1972)
• Angélique et le complot des ombres (1976)
• Angélique à Québec (1980)
• Angélique, la route de l’espoir (1984)
• La victoire d’Angélique (1985)

A la fin de sa vie, Anne Golon (décédée à 95 ans) envisageait un dernier volume qui ne sera jamais écrit:
• Angélique et le Royaume de France

[Gradatio]

Merci pour toutes ces informations

Je pense qu'à l'occasion, je lirai le premier. Ça me tente bien.

[pak]

J'ai une tendresse particulière pour la saga Angélique, du moins la version cinématographique. Du cinéma français à l'ancienne comme on ne saura plus en faire (comme la plupart des genres sortant des comédies lourdingues, du social et du nombrilisme).

Sûr qu'avec le recul, les scènes dénudées de Michèle Mercier ont perdu de leur impact par rapport à celui de l'époque de la sortie (et des premières diffusions TV), tellement désormais la nudité s'est banalisée à l'écran, mais quand même, il y avait un certain soin à montrer sans trop en montrer.

Dommage d'ailleurs que l'écriture des scénarios se soit un peu ramollie à mesure que les suites sortaient. Et puis c'était bien joué. Quand j'ai découvert les films gamin, je détestait littéralement Robert Hossein / Joffrey, j'adorai le personnage de Nicolas / Giuliano Gemma (ça m'a d'ailleurs mis en colère qu'il disparaisse par la suite), Rochefort me faisait marrer. Et question restitution, bon, je ne sais pas si historiquement tout était correct, mais c'était quand même soigné (l'historien Alain Decaux, que j'appréciais beaucoup, a participé en partie à l'écriture), une récurrence dans les films de cape et d'épée français, même dans les mauvais.

Mais surtout ma mère adorait. Cette saga et celle de Sissi. Bon, Sissi j'ai jamais pu, trop cucul la praline. Mais Angélique, ça bougeait quand même pas mal avec beaucoup de rebondissements. Pendant des années, les sagas alternaient lors des rediffusions TV vers Noël (on y avait droit quasi tous les ans). De gros souvenirs de soirées télévisées avec ma mère et mes frères.

Les cinq films reprennent les intrigues, avec quelques divergences, des quatre premiers romans, mais je ne les ai pas lu, bien qu'on les ait offert à ma mère pour un de ses anniversaires avec les VHS des films et un bouquin revenant sur les films dont j'ai oublié le titre et l'éditeur.

On lui avait aussi offert des places pour la pièce à grand spectacle que Robert Hossein avait monté au milieu des années 1990.


Ces films avaient été des succès en salles, avec près de 3 millions d'entrées pour le premier film et plus de 1,7 millions pour le dernier, et atteignaient de gros scores d'audience à leur passage TV quand il n'y avait encore que quelques chaines.

Il me semble qu'au moins deux films de plus étaient prévus mais Michèle Mercier était de plus en plus en conflit avec la production, et la saga stoppa, personne n'osant changer d'actrice pour interpréter l'héroïne qui était alors entrée dans le panthéon de la culture populaire...

[reedff]

Merci pour ces renseignements. J'ignorais que la série avait perduré durant les années 70 et 80. J'étais arrêté aux films et j'ai donc raté beaucoup de choses intéressantes notamment l'apport de l'histoire de France sur le récit .

[Gradatio]

J'ai une tendresse particulière pour la saga Angélique, du moins la version cinématographique.

Mais surtout ma mère adorait. Cette saga et celle de Sissi. Bon, Sissi j'ai jamais pu, trop cucul la praline. Mais Angélique, ça bougeait quand même pas mal avec beaucoup de rebondissements. Pendant des années, les sagas alternaient lors des rediffusions TV vers Noël (on y avait droit quasi tous les ans). De gros souvenirs de soirées télévisées avec ma mère et mes frères.

Souvenirs identiques. La tradition du visionnage familial s'est ensuite poursuivie avec la génération suivante

Aujourd'hui, c'est beaucoup plus compliqué mais je regarde encore les films quand ils passent.

[Dalembert]

J'ai une tendresse particulière pour la saga Angélique, du moins la version cinématographique. Du cinéma français à l'ancienne comme on ne saura plus en faire (comme la plupart des genres sortant des comédies lourdingues, du social et du nombrilisme).

Sûr qu'avec le recul, les scènes dénudées de Michèle Mercier ont perdu de leur impact par rapport à celui de l'époque de la sortie (et des premières diffusions TV), tellement désormais la nudité s'est banalisée à l'écran, mais quand même, il y avait un certain soin à montrer sans trop en montrer.

Comme tu dis, du bon cinéma avec décors, scénario, acteurs de qualité. Je trouve le couple Michelle Mercier / Robert Hossein tellement beau. Pour la réalité historique, il y a un travail considérable de recherche bibliographique avant chaque bouquin. Le Roi soleil, la cours, la Montespan, les empoisonneuses, la cour des miracles, etc... tout est fidèle. Même si Angélique n'a pas existé bien sûr, son personnage s'inspire de Suzanne du Plessis-Bellière et de la Duchesse de Fontanges.
Pour la partie Nouveau Monde, Anne Golon était même invité à des conférences en tant que spécialistes des indiens de Nouvelle France.

Dommage d'ailleurs que l'écriture des scénarios se soit un peu ramollie à mesure que les suites sortaient.

L'adaptation ne rend pas toujours hommage à la complexité des romans.

Anne Golon a réalisé une saga monumentale, un travail historique important qui a été jugé avec trop de dédain. Quand tu lis ses interview elle a quasiment été obligée d'associer le nom de son mari (Serge) comme co-auteur pour être prise au sérieux. De plus, son oeuvre a été tronquée et censurée par ses éditeurs qui l'ont également spoliée sur ses droits d'auteur.

[pak]

Ah, ça m'est revenu, le livre c'était Michèle Mercier, merveilleuse Angélique de Raymond Boyer et Henry-Jean Servat, sorti chez TF1 Éditions en 1994.

L'arrêt de la saga cinématographique est peut-être aussi lié au fait que les aventures d'Angélique traversaient l'Atlantique pour le Nouveau Monde, ce qui aurait gonflé le budget, un risque que n'ont pas voulu prendre les producteurs sans Michèle Mercier en tête d'affiche, d'autant que les entrées, même en restant conséquentes, diminuaient film après film.