Pierre-Léon Dupuis, un courageux dessinateur oublié

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Jean-Louis
Maître Jedi
Maître Jedi
Enregistré le : mer. 27 août 2003, 02:00

Pierre-Léon Dupuis, un courageux dessinateur oublié

Message par Jean-Louis »

Dossier Pierre Dupuis en deux parties :

http://bdzoom.com/185193/patrimoine/pie ... re-partie/

http://bdzoom.com/185309/patrimoine/pie ... de-partie/

Extraits choisis sur les difficultés rencontrés par un dessinateur de BD pour pouvoir vivre dignement de son art, au pays Bisounours de la BD :ironie: :

« En 1963 — écrit-il —, j’ai eu une grave maladie : je suis resté deux ans malade, et j’ai bossé pendant huit mois à l’hôpital. J’ai fait tout “Titan” avec des perfusions dans les bras. J’étais obligé de travailler, parce que personne ne me payait ma journée d’hôpital : il fallait que je me la gagne. En plus, j’avais une femme et un gosse à nourrir au-dehors. » C’était en effet une tuberculose qui permit à « Titan » — que certains considèrent comme sa série culte — de voir le jour.


« À l’époque, j’avais deux titres mensuels de 40 et 35 pages, plus 20 à 30 pages de “Mac Gallan” dans Zorro, soit des mois de 100 à 120 pages : quatre ou cinq pages par jour, pour ne pas être en retard, et pouvoir me reposer le dimanche. Sans compter toutes les couvertures en couleurs. Ce fut une période affreuse. »


« En 1968 j’étais chômeur. Je n’ai pas quitté Jean Chapelle : il m’a vidé, et en même temps Vaillant m’a vidé. Tout ça parce que j’ai adhéré à un syndicat. À partir de ce moment-là, Vaillant, journal de gauche, m’a vidé, et Chapelle, patron de droite, m’a également vidé. Il fallait que je bouffe… »

« On a formé l’embryon d’un syndicat. Il y en avait déjà un, on les appelait “les artistes dessinateurs”. C’étaient des vieux gars gentils qui émettaient des vœux pieux, mais ils étaient bouffés par leurs éditeurs paternalistes, qui leur tapaient dans le dos en les appelant “chers maîtres”. Ils sont tous morts dans la misère, ceux qui ne le sont pas sont à l’agonie. Nous, on a commencé à lutter, à apprendre ce qu’était la lutte : c’est-à-dire à défendre son bout de gras, et surtout à exiger une certaine dignité humaine… Nous avons pas mal de procès en route, qui sont d’ailleurs tous gagnés. Ces éditeurs-là perdent leurs procès, parce qu’ils sont contre la loi… La plus grande victoire, c’est d’être enfin reconnus comme des travailleurs à domicile, sinon comme des journalistes »
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