Comment êtes-vous venus au petit format ?
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- Maître 1er Dan
- Enregistré le : mer. 02 févr. 2022, 16:56
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Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Akim et moi, comme une évidence !
Il était écrit qu'un jour de mon enfance serait pour mon plus grand bonheur, ma découverte d'un personnage de papier qui depuis toujours accompagne mes jours et pour longtemps encore j'espère. Ce héros de papier à défaut d'être palpable, a jalonné mon existence et continue de me faire rêver alors que j'écris ces lignes. C'est grâce à ma passion des animaux sauvages vivant dans les forêts tropicales et les savanes arides, que ma soif de connaissance devient de plus en plus contagieuse et que mon imagination s'évade au fil des revues qui traitent des contrées sauvages et des animaux qui y vivent.
Mes plus lointain souvenirs datent de l'école primaire et des premiers livres scolaires intitulés "Rémy et Colette" où l'on apprend les lettres de l'alphabet et à associer les syllabes pour faire un mot. Je découvre alors des mots tel que "Lion, éléphant, tigre, girafe, hippopotame et bien d'autres encore". Ma curiosité n'a d'égal que ma boulimie de trouver dans les livres, des gravures ou des photos représentant des animaux sauvages, que je m'empresse de reproduire dans un petit carnet qui est en quelques sortes mon journal intime. Je me rappelle encore mes jeudis après-midi, où je crayonnai en contraste grâce à des jeux d'ombres des lions et autres félins, fasciné que j'étais pas leurs majestueuses lignes. Mais ma principale source d'inspiration était le magazine "Télé Poche" qui nous offrait chaque semaine une planche de "Superman l'homme atomique" de Al Plastino et surtout le "Tarzan" de Russ Manning qui me faisait écarter les pupilles à m'en décrocher les mâchoires. Je trouvais dans ce magazine un terrain de jeux, qui me faisait oublier mes camarades des HLM environnants, qui jouaient aux billes et aux soldats sur des circuits tracés avec un bâton où à défaut avec l'index.
Pourtant très vite je les rejoignais, car j'avais trouvé là un moyen efficace de me procurer une monnaie d'échange qui me permettra, nous le verrons plus tard d'acquérir mes premiers Akim. Mais revenons un peu en arrière, où mon grand-père qui habitait Montpellier nous rendait visite de temps en temps le dimanche pour déguster un cassoulet, dont ma mère avait le secret de préparation et qui faisait se lécher les babines à mon grand-père. C'est lors d'un de ces dimanches qu'il m'envoya au bureau de tabac acheter un paquet de cigarettes "Celtas"m'invitant à m'acheter des bonbons avec la monnaies. Pourtant mon choix se portera sur des petits formats alignés dans un présentoir bas, accessible à la vue et à la portée des enfants. Je venais de découvrir une stratégie de vente qui aujourd'hui encore m'interpelle. Mais là n'est pas le propos, et prenant un livre qui avait attiré mon attention je m'émerveille devant cette couverture, où deux éléphanteaux malmènent deux petites guenons. La scène est hilarante et comme une évidence j'opte pour ce livre et c'est le No 207 d'Akim. Je viens de rencontrer mon nouveau copain d'aventure et d'évasion. Après avoir lu l'épisode je m'empresse de lire la deuxième partie avec "L'esprit de la jungle"autre aventure qui me comble de joie, avec les mystères des Indes et ses forêts tropicales où mille dangers se cachent.
J'avais trouvé un bon troc avec Patrick Soulier, un copain de classe qui en échange de deux où trois soldats (selon la matière, plomb où plastique) me donnait un Akim qu'il piquer à son père ou à son grand frère, ce dont je me souciais éperdument, à un âge ingrat sans scrupule. Très vite j'agrandis ma collection et il m'arrivait les jeudis pluvieux d'inviter des copains dans ma chambre où je me reconstituer une réserve de soldats, pour poursuive mon troc.
En parallèle, je soulageais ma mère de quelques tâches ménagères pour gagner les soixante et dix centimes que coûte le numéro d'Akim en kiosque. Elle décida cependant de m'abonner et tout les quinze jours, je scrutais impatient Akim dans ma boîte aux lettres de peur qu'on me le vole. Mais comme tout les enfants, j'ai eu un terrible chagrin quand, un midi en rentrant de l'école, j'ai trouvé sur mon lit tous mes Akim déchirés par les mains innocentes de mon petit frère âgé d'un an. J'en ai voulu longtemps à ma mère d'avoir donné en pâture mes Akim aux caprices d'un bébé qui découvre la vie. Il nous arrive d'évoquer cette douloureuse journée mon frère et moi et nous en rions maintenant. J'ai donc recommencé à refaire ma collection et comme j'avais de l'argent de poche, c'était plus facile.
À suivre...
Il était écrit qu'un jour de mon enfance serait pour mon plus grand bonheur, ma découverte d'un personnage de papier qui depuis toujours accompagne mes jours et pour longtemps encore j'espère. Ce héros de papier à défaut d'être palpable, a jalonné mon existence et continue de me faire rêver alors que j'écris ces lignes. C'est grâce à ma passion des animaux sauvages vivant dans les forêts tropicales et les savanes arides, que ma soif de connaissance devient de plus en plus contagieuse et que mon imagination s'évade au fil des revues qui traitent des contrées sauvages et des animaux qui y vivent.
Mes plus lointain souvenirs datent de l'école primaire et des premiers livres scolaires intitulés "Rémy et Colette" où l'on apprend les lettres de l'alphabet et à associer les syllabes pour faire un mot. Je découvre alors des mots tel que "Lion, éléphant, tigre, girafe, hippopotame et bien d'autres encore". Ma curiosité n'a d'égal que ma boulimie de trouver dans les livres, des gravures ou des photos représentant des animaux sauvages, que je m'empresse de reproduire dans un petit carnet qui est en quelques sortes mon journal intime. Je me rappelle encore mes jeudis après-midi, où je crayonnai en contraste grâce à des jeux d'ombres des lions et autres félins, fasciné que j'étais pas leurs majestueuses lignes. Mais ma principale source d'inspiration était le magazine "Télé Poche" qui nous offrait chaque semaine une planche de "Superman l'homme atomique" de Al Plastino et surtout le "Tarzan" de Russ Manning qui me faisait écarter les pupilles à m'en décrocher les mâchoires. Je trouvais dans ce magazine un terrain de jeux, qui me faisait oublier mes camarades des HLM environnants, qui jouaient aux billes et aux soldats sur des circuits tracés avec un bâton où à défaut avec l'index.
Pourtant très vite je les rejoignais, car j'avais trouvé là un moyen efficace de me procurer une monnaie d'échange qui me permettra, nous le verrons plus tard d'acquérir mes premiers Akim. Mais revenons un peu en arrière, où mon grand-père qui habitait Montpellier nous rendait visite de temps en temps le dimanche pour déguster un cassoulet, dont ma mère avait le secret de préparation et qui faisait se lécher les babines à mon grand-père. C'est lors d'un de ces dimanches qu'il m'envoya au bureau de tabac acheter un paquet de cigarettes "Celtas"m'invitant à m'acheter des bonbons avec la monnaies. Pourtant mon choix se portera sur des petits formats alignés dans un présentoir bas, accessible à la vue et à la portée des enfants. Je venais de découvrir une stratégie de vente qui aujourd'hui encore m'interpelle. Mais là n'est pas le propos, et prenant un livre qui avait attiré mon attention je m'émerveille devant cette couverture, où deux éléphanteaux malmènent deux petites guenons. La scène est hilarante et comme une évidence j'opte pour ce livre et c'est le No 207 d'Akim. Je viens de rencontrer mon nouveau copain d'aventure et d'évasion. Après avoir lu l'épisode je m'empresse de lire la deuxième partie avec "L'esprit de la jungle"autre aventure qui me comble de joie, avec les mystères des Indes et ses forêts tropicales où mille dangers se cachent.
J'avais trouvé un bon troc avec Patrick Soulier, un copain de classe qui en échange de deux où trois soldats (selon la matière, plomb où plastique) me donnait un Akim qu'il piquer à son père ou à son grand frère, ce dont je me souciais éperdument, à un âge ingrat sans scrupule. Très vite j'agrandis ma collection et il m'arrivait les jeudis pluvieux d'inviter des copains dans ma chambre où je me reconstituer une réserve de soldats, pour poursuive mon troc.
En parallèle, je soulageais ma mère de quelques tâches ménagères pour gagner les soixante et dix centimes que coûte le numéro d'Akim en kiosque. Elle décida cependant de m'abonner et tout les quinze jours, je scrutais impatient Akim dans ma boîte aux lettres de peur qu'on me le vole. Mais comme tout les enfants, j'ai eu un terrible chagrin quand, un midi en rentrant de l'école, j'ai trouvé sur mon lit tous mes Akim déchirés par les mains innocentes de mon petit frère âgé d'un an. J'en ai voulu longtemps à ma mère d'avoir donné en pâture mes Akim aux caprices d'un bébé qui découvre la vie. Il nous arrive d'évoquer cette douloureuse journée mon frère et moi et nous en rions maintenant. J'ai donc recommencé à refaire ma collection et comme j'avais de l'argent de poche, c'était plus facile.
À suivre...
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- Gradatio
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Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Bravo et merci Max pour ce texte qui me replonge aussi quelques années en arrière 

Tu n'es plus là où tu étais mais tu es partout là où je suis.
- drou
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Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Une belle analyse de notre enfance aussi Max, moi c'est lors de mon service militaire que ces revues ont fini à la benne en 1973
et deuxième tentative de retrouver mes Akim de la grande époque mais lorsque mon père à de nouveau déménager en 1985 alors que je venais de divorcée de nouveau la benne à reçus les Akim que j'avais recommencer à collectionner. Enfin depuis 1994 et le début de la réédition d'Akim j'ai recommencer a collectionner tout ces PF.

-
- Maître 1er Dan
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Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Les années d'opulence et de caviar en petits formats !
La période entre mes dix et seize ans fut riche en découvertes d'illustrés, et je me régalai de découvrir d'autres genres d'aventure tel que les westerns avec Blek, kiwi, rodéo, Swing, Kit Carson, la chevalerie avec Thierry la fronde, Ivanhoé, le moyen-âge avec Bayard, Marco Polo, les comiques tel que Pipo, Tartine, et les histoires de guerres avec les Rapaces, Garry, navy et autres Rangers. Ma collection était diverse et variée en partie grâce à Mr Calatayud, un Pied noir rapatrié du Maroc et qui occupait la fonction de concierge de la cité HLM où j'habitais. La conciergerie était au rez-de-chaussée de mon immeuble et le concierge avait un logement de fonction au dessus de mon étage. Dans le cellier attenant à son bureau, Il y avait tout un tas de vieilles revues que les cantonniers récupérées au sous-sol des vides ordures et qui s'amoncellent en piles cahotique. Un beau jour ( c'est le cas de le dire !) alors que je traversai le hall, le concierge m'appelle et me dit "vas dans le cellier, tu trouveras des illustrés et je sais que tu aimes ça", alors les jambes tremblantes à l'idée de ce que j'allai découvrir, je me mets à déplacer méthodiquement les piles de magazines comme Paris-Match, Elle, Chez-nous, le miroir du sprint et autres Mode et Travaux avant de tomber sur une cagette en carton pleine d'illustrés . A peine le temps de dire merci et me voilà à gravir quatre à quatre les escaliers pour aller disparaître dans ma chambre et me délecter de ce cadeau du ciel. À partir de ce jour Mr Calatayud est devenu un grand-père de substitution, et chaque jour qui passé je guettai qu'il me fit signe à travers la grande vitre de son bureau.
Je me souviens aussi de l'argent de poche qu'il me donnait quand je partai en colonie de vacances (un billet de dix francs, une fortune à l'époque) que je commençai à dépenser au kiosque de la gare en m'offrant un album relié d'Akim, pour les soirs de veillées où au cas qu'il ne fasse pas beau. Grâce à la générosité de mon bienfaiteur, je tissais peu à peu un réseau d'échanges dans la cité HLM en troquant les pf que j'avais lu mais que je ne souhaitai pas garder. Je pouvais ainsi lire et agrémenter mes collections a moindres frais.
À suivre

L'apprentissage et le service militaire !
N'ayant aucune motivation pour les études, je rentrais à l'âge de seize ans en apprentissage chez Mr Mir, le boulanger qui faisait la tournée dans notre cité. Son officine était a un peu plus d'un kilomètre et c'est à deux heures du matin, que tout les jours sauf le lundi j'ai appris le beau métier de pâtissier pendant deux ans avant de décrocher mon CAP. J'allais le lundi à la chambre des métiers où je suivais les cours théoriques. Le bus de ville qui nous y mène s'arrête à deux pas d'un kiosque, où j'achète encore de temps en temps Akim mais moins assidument, car c'est l'avènement en France des comics Marvel et j'ai un petit faible pour Strange et les comics pockets d'Aredit. Mais j'ai de nouveaux centres d'intérêts "les filles" et petit à petit je garde mon argent de poche pour offrir un pot, où un tour d'auto tamponneuse à ma copine du moment. Je commence à délaisser les petits formats et j'oublie mes héros de papier, pour me consacrer à mes conquêtes toutes en chair.
Le service militaire est un retour éphémère à la lecture d'Akim et autres revues telles que Sam Bot, Lucifera, Outre-tombe très appréciées dans les chambres des casernes et ceci pendant un an. Mon retour à la vie civile est dès plus riche au sens propre et au sens figuré, mon salaire de garçon de café me permets de bien vivre mon célibat et de profiter de ma position sociale pour faire de nouvelles conquêtes (c'est ainsi que j'ai rencontré ma future femme) . De temps en temps je m'arrêtais à la maison de la presse et je faisais le plein en comics et toujours Akim. Mes jours de repos j'en profitai pour faire les bouquinistes et agrandir mes collections. C'était les années fastes et n'ayant aucune contrainte, je vivais pleinement ma passion et mon plaisir de chiner. Puis le temps de fonder une famille et de calmer mes ardeurs d'adolescent est venu à moi sans prévenir, et j'ai senti en moi un désir profond de me caser et de vivre enfin ma vie d'homme et à trente deux ans j'épouse Irène pour le meilleur et pour le livre ! Oui vous ne rêvez pas, j'ai bien écrit pour le livre, car ma femme bien que n'ayant pas les mêmes passions que moi, n'a jamais fait obstacle à ce que j'assouvice ma collectionnite aiguë tant que cela ne déroge à mes devoirs de chef de famille.
C'est toujours le cas aujourd'hui que je suis à la retraite, et j'ai un plaisir fou à lire et relire les standards qui ont bercé ma jeunesse et vous faire part de ma passion pour "Mon héros de papier favori Akim" que j'attends impatiemment tous les mois, sans craintes qu'on me le vole car je n'ai plus mes angoisses d'enfant, mais mes certitudes d'homme accompli avec à chaque étape de ma vie, un compagnon de route toujours fidèle, il à pour nom "Akim".
Merci de m'avoir lu.
Max
La période entre mes dix et seize ans fut riche en découvertes d'illustrés, et je me régalai de découvrir d'autres genres d'aventure tel que les westerns avec Blek, kiwi, rodéo, Swing, Kit Carson, la chevalerie avec Thierry la fronde, Ivanhoé, le moyen-âge avec Bayard, Marco Polo, les comiques tel que Pipo, Tartine, et les histoires de guerres avec les Rapaces, Garry, navy et autres Rangers. Ma collection était diverse et variée en partie grâce à Mr Calatayud, un Pied noir rapatrié du Maroc et qui occupait la fonction de concierge de la cité HLM où j'habitais. La conciergerie était au rez-de-chaussée de mon immeuble et le concierge avait un logement de fonction au dessus de mon étage. Dans le cellier attenant à son bureau, Il y avait tout un tas de vieilles revues que les cantonniers récupérées au sous-sol des vides ordures et qui s'amoncellent en piles cahotique. Un beau jour ( c'est le cas de le dire !) alors que je traversai le hall, le concierge m'appelle et me dit "vas dans le cellier, tu trouveras des illustrés et je sais que tu aimes ça", alors les jambes tremblantes à l'idée de ce que j'allai découvrir, je me mets à déplacer méthodiquement les piles de magazines comme Paris-Match, Elle, Chez-nous, le miroir du sprint et autres Mode et Travaux avant de tomber sur une cagette en carton pleine d'illustrés . A peine le temps de dire merci et me voilà à gravir quatre à quatre les escaliers pour aller disparaître dans ma chambre et me délecter de ce cadeau du ciel. À partir de ce jour Mr Calatayud est devenu un grand-père de substitution, et chaque jour qui passé je guettai qu'il me fit signe à travers la grande vitre de son bureau.
Je me souviens aussi de l'argent de poche qu'il me donnait quand je partai en colonie de vacances (un billet de dix francs, une fortune à l'époque) que je commençai à dépenser au kiosque de la gare en m'offrant un album relié d'Akim, pour les soirs de veillées où au cas qu'il ne fasse pas beau. Grâce à la générosité de mon bienfaiteur, je tissais peu à peu un réseau d'échanges dans la cité HLM en troquant les pf que j'avais lu mais que je ne souhaitai pas garder. Je pouvais ainsi lire et agrémenter mes collections a moindres frais.
À suivre
Les bennes des déchèteries sont les plus grandes collectionneuses qu'il soit, de vrais mines de papiers qui ont fait le bonheur des brocanteurs tant qu'il était permis de récupérer, hélas aujourd'hui interdit.drou a écrit : jeu. 11 mai 2023, 09:47 Une belle analyse de notre enfance aussi Max, moi c'est lors de mon service militaire que ces revues ont fini à la benne en 1973et deuxième tentative de retrouver mes Akim de la grande époque mais lorsque mon père à de nouveau déménager en 1985 alors que je venais de divorcée de nouveau la benne à reçus les Akim que j'avais recommencer à collectionner. Enfin depuis 1994 et le début de la réédition d'Akim j'ai recommencer a collectionner tout ces PF.

L'apprentissage et le service militaire !
N'ayant aucune motivation pour les études, je rentrais à l'âge de seize ans en apprentissage chez Mr Mir, le boulanger qui faisait la tournée dans notre cité. Son officine était a un peu plus d'un kilomètre et c'est à deux heures du matin, que tout les jours sauf le lundi j'ai appris le beau métier de pâtissier pendant deux ans avant de décrocher mon CAP. J'allais le lundi à la chambre des métiers où je suivais les cours théoriques. Le bus de ville qui nous y mène s'arrête à deux pas d'un kiosque, où j'achète encore de temps en temps Akim mais moins assidument, car c'est l'avènement en France des comics Marvel et j'ai un petit faible pour Strange et les comics pockets d'Aredit. Mais j'ai de nouveaux centres d'intérêts "les filles" et petit à petit je garde mon argent de poche pour offrir un pot, où un tour d'auto tamponneuse à ma copine du moment. Je commence à délaisser les petits formats et j'oublie mes héros de papier, pour me consacrer à mes conquêtes toutes en chair.
Le service militaire est un retour éphémère à la lecture d'Akim et autres revues telles que Sam Bot, Lucifera, Outre-tombe très appréciées dans les chambres des casernes et ceci pendant un an. Mon retour à la vie civile est dès plus riche au sens propre et au sens figuré, mon salaire de garçon de café me permets de bien vivre mon célibat et de profiter de ma position sociale pour faire de nouvelles conquêtes (c'est ainsi que j'ai rencontré ma future femme) . De temps en temps je m'arrêtais à la maison de la presse et je faisais le plein en comics et toujours Akim. Mes jours de repos j'en profitai pour faire les bouquinistes et agrandir mes collections. C'était les années fastes et n'ayant aucune contrainte, je vivais pleinement ma passion et mon plaisir de chiner. Puis le temps de fonder une famille et de calmer mes ardeurs d'adolescent est venu à moi sans prévenir, et j'ai senti en moi un désir profond de me caser et de vivre enfin ma vie d'homme et à trente deux ans j'épouse Irène pour le meilleur et pour le livre ! Oui vous ne rêvez pas, j'ai bien écrit pour le livre, car ma femme bien que n'ayant pas les mêmes passions que moi, n'a jamais fait obstacle à ce que j'assouvice ma collectionnite aiguë tant que cela ne déroge à mes devoirs de chef de famille.
C'est toujours le cas aujourd'hui que je suis à la retraite, et j'ai un plaisir fou à lire et relire les standards qui ont bercé ma jeunesse et vous faire part de ma passion pour "Mon héros de papier favori Akim" que j'attends impatiemment tous les mois, sans craintes qu'on me le vole car je n'ai plus mes angoisses d'enfant, mais mes certitudes d'homme accompli avec à chaque étape de ma vie, un compagnon de route toujours fidèle, il à pour nom "Akim".
Merci de m'avoir lu.
Max

Modifié en dernier par Giovannangeli le ven. 12 mai 2023, 12:20, modifié 1 fois.
- Gradatio
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Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Formidable cette traversée de ta vie Max ! C'est un immense plaisir de t'avoir lu 

Tu n'es plus là où tu étais mais tu es partout là où je suis.
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- Maître 1er Dan
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Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Merci beaucoup Thierry, ce serait chouette d'avoir une petite bio de ta part avec tes motivations bédéphiles, mais je suppose que tu manques de temps ! Dommage ! 

- Gradatio
- Demi-Dieu
- Enregistré le : mer. 29 juil. 2020, 13:04
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Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
J'ai déjà raconté dans les grandes lignes mon histoire ici
viewtopic.php?p=1109032#p1109032
J'en ai un peu ( beaucoup) parlé dans ma présentation
viewtopic.php?p=1099691#p1099691
Il faudrait que je fasse comme toi et tout remettre en forme chronologiquement.
viewtopic.php?p=1109032#p1109032
J'en ai un peu ( beaucoup) parlé dans ma présentation
viewtopic.php?p=1099691#p1099691
Il faudrait que je fasse comme toi et tout remettre en forme chronologiquement.

Tu n'es plus là où tu étais mais tu es partout là où je suis.
- drou
- Maître Jedi
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Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?

Oui un vrai plaisir d'avoir lu cet épisode de ta vie sur toutes ces revues et surtout sur cette belle série d'Akim. On a tous connu une période ou l'on a moins collectionner mais avec la nostalgie on reviens toujours à nos anciennes lectures.
Moi aussi

- pak
- Maître 1er Dan
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- Contact :
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Je déterre ce vieux sujet trouvé par hasard qui a m'a insufflé une grosse bouffée de nostalgie. J'ai dû en parler ailleurs, mais c'est ici l'endroit parfait.
Heu... Bon, petit flashback...
J'ai un tendre et ému souvenir de ma mère m'emmenant au marché au pied de l'église de Créteil en 1980. C'est en l'accompagnant que j'ai eu la révélation au travers du stand d'un bouquiniste posé à une des extrémités de ce marché. À l'époque, je n'avais jamais vu autant de livres d'un coup. C'était un stand en carré au milieu duquel se tenait le propriétaire, et, parmi les dizaines de bacs et de cartons étaient rangés par catégories des milliers d'ouvrages, du Livre de Poche aux romans d'amour Harlequin, des bandes dessinées cartonnées aux magazines pour la jeunesse, des romans de gare type SAS aux classiques de la littérature chez Folio et autres... Et, dans un des coins, des paquets de petits formats en tous genres.
Pour je ne sais pour quelle raison, j'ai immédiatement accroché aux récits des éditions Impéria en les feuilletant. Rapaces, Rangers, Panache, Attack étaient mes cibles préférées, avant de découvrir les Brûlant d'Arédit.
Je venais d'entrer au collège, et ma mère avait décidé de me donner de l'argent de poche toutes les semaines, 5 francs de l'époque (0,76 euros de nos jours... une somme devenue ridicule). Et cela tombait bien...
En effet, ce bouquiniste procédait de la vente directe, certes, mais aussi de la vente-échange. Vous veniez avec un certain nombre de livres à revendre, il vous en proposait un montant, un avoir comme on dirait aujourd'hui, et vous deviez dépenser chez lui le jour même cet avoir plus 5 francs minimum. C'est ainsi qu'il renouvelait le contenu de ses bacs tout en gagnant son salaire. Et à l'époque, ça marchait très bien. Il n'y avait pas internet, ni les bouquets de chaines et plateformes télévisuelles actuelles, et donc les gens lisaient. Le stand était très fréquenté le dimanche matin.
Je ne me rappelle plus comment il estimait les prix des livres ou des cartonnés, mais pour les petits formats sa recette était simple : il rachetait au tiers du prix affiché sur la couverture, et il revendait à la moitié du prix affiché. De ce fait, les premiers numéros de certaines collections ne coûtaient pas grand-chose puisqu'à leur sortie, ils étaient vendus moins de 1 franc (0,15 euros). Et donc les plus récents étaient plus chers. Tout l'inverse d'aujourd'hui où les vendeurs s'enflamment sur les prix des premiers numéros en brandissant livres de cotes aussi débiles qu'injustifiées... ! Dans les dernières années du petit format, un titre Impéria neuf était vendu en kiosque environ 5 francs et quelques. Vers 1984, je feuilletais les nouveautés tous les mois, souvent sur présentoirs rotatifs, notamment au bar-tabac où ma mère m'envoyait acheter ses clopes (oui, à l'époque, ça ne choquait personne), et j'achetais un ou deux titres en fonction du style du dessinateur proposé, parfois en rognant sur la monnaie des clopes (
). Mais 5 francs, pour moi, ça restait une somme.
Dans notre cave trainaient des dizaines de cartons débordant de livres en tous genres. Ma mère s'en fichait, aussi cela a constitué mon stock d'échange. Avec l'habitude, j'arrivais à me faire un sac d'une valeur d'échange de 10 à 15 francs (1,52 à 2,29 euros), et je revenais du marché avec l'équivalent acheté, plus 5 francs dépensés. J'y allais tous les dimanches, sur les coups de 10h, et j'en revenais vers 13h. Pourquoi je restais si longtemps ? Parce que les gens venaient échanger leurs livres dont beaucoup de petits formats, et vers midi, le bouquiniste mettait ses acquisitions de la matinée en vente. À cette heure, la plupart des personnes partaient déjeuner ou couraient acheter le pain ou le gâteau pour le repas, et donc j'étais quasi seul à ce moment-là et en avais la primeur.
En y allant hebdomadairement, toute l'année, été comme hiver et quelque soit le temps (c'était à un gros quart d'heure à pied de chez moi), j'ai vite cumulé les petits formats, d'autant que j'ai étendu mes préférences à d'autres titres comme ceux d'Arédit, Edi-Europ, Mon Journal, sans parler des Picsou Magazine, Mickey Parade, Tintin Spéciaux thématiques et autres que je m'étais mis à collectionner aussi.
C'est en troisième que j'ai commencé à ajouter les romans de guerre. Il y avait à l'époque ce qu'on appelait les fiches de lecture. Cela consistait à lire un roman imposé par le prof, on avait généralement deux ou trois semaines pour cela. Puis, à l'issue, il fallait en faire une présentation écrite qui consistait en un résumé de l'intrigue, accompagné d'un développement des thèmes principaux, et un argumentaire sur ce qu'on avait apprécié à sa lecture. Ma prof avait offert un panel assez large durant l'année scolaire, allant du Bonheur des Dames de Zola au 1984 d'Orwell, en passant par le polar avec Mouche d'Alain Demouzon par exemple. Jusque là, mon rapport à la lecture au collège était assez déplorable. Donner à lire des œuvres comme Britannicus, Zadig, Candide, Pantagruel, Les Fourberies de Scapin, Le Cid et autres Andromaque n'étant pas, à mon avis, la meilleure des méthodes pour faire naître le goût de la lecture à des adolescents... Ce sont ces fiches de lecture de romans plus classiques qui ont commencé à m'ouvrir les yeux, si je puis dire, sur les livres dits de littérature.
Puis un jour cette prof décida de nous laisser l'initiative de choisir chacun notre propre roman pour en faire une fiche. Tout naturellement, je suis allé voir mon bouquiniste habituel le dimanche d'après, sans trop d'idée, et je suis tombé sur le bac des romans de guerre Gerfaut. Il les vendait entre 2 et 3 francs (0,30 à 0,46 euros), je ne sais plus trop. J'en ai pris un au hasard, et... je l'ai lu en une nuit ! Et j'ai réussi à décrocher un 16/20 en écrivant à propos d'un roman dit de gare... ! Alors certes, ce n'était pas de la grande littérature, mais j'ai bien aimé. Et j'ai donc commencé à collectionner aussi les romans de guerre. Gerfaut, puis Feu du Fleuve Noir et Baroud chez l'Arabesque. J'en lisais un à deux par semaine. Et à partir de cette époque, j'arrivais à alterner mes moments de lecture entre la littérature populaire et des choses plus classiques comme Hugo, Balzac, Camus, Dumas... Bref, l'année de ma troisième, ce fut la réelle découverte du plaisir de la lecture. Mais on s'éloigne du petit format...
Donc tous les dimanches, je retrouvais mon bouquiniste, et je repartais avec mon lot de BDs. Et à mesure que je passais une classe, ma mère augmentait mon argent de poche, ma semaine comme elle l'appelait. Et donc j'en achetais encore plus. Quand je partais en vacances, je furetais dans les marchés locaux à la recherche d'un bouquiniste. Et j'en trouvais un à chaque fois ! Même à La Ferté-Bernard au marché du lundi ! Un métier qui a quasi disparu des marchés de nos jours.
J'ai accumulé des centaines de petits formats venant de mon bouquiniste entre 1980 et mon départ à l'armée en Allemagne en 1992. Autant dire qu'il m'a vu grandir. Quand j'en suis revenu, je suis repassé au marché, mais le stand avait disparu. De ce que j'ai compris alors des fruits et légumes voisins, il aurait fait un malaise cardiaque, et en serait décédé. C'est à partir de ce moment que j'ai cessé mes achats de petits formats, les reléguant dans des cartons stockés dans une cave, qui ont fini par prendre l'eau, noyant ainsi ces jeunes années d'apprenti-collectionneur et de lecteur boulimique. Mais le souvenir de cette époque reste intact. Souvenir aussi d'une époque où les petits formats se trouvaient partout à des prix dérisoires, dans de très bons états, même si la spéculation a commencé à faire son apparition dès la fin des années 1980, peu de temps après la disparition de leurs éditeurs, comme par exemple les Brûlant de la première série d'Arédit qui sont vite devenus chers et difficilement trouvables.
Je suis revenu au petit format il y a peu, notamment en m'inscrivant sur ce forum (mais ça a dû se voir
). Le plaisir de la découverte n'est plus là, du moins plus aussi présent : je me souviens des mes dimanches illuminés par mes trouvailles du marché, même si sur les dernières années, ces découvertes devenaient plus rares car j'avais de plus en plus de mal à trouver des numéros que je n'avais pas dans mes titres préférés, me rabattant vers des collections que j'appréciais moins mais que je pensais pouvoir échanger par la suite. Par contre, j'ai un regard plus encyclopédique si je puis dire, plus intéressé par la genèse de ces histoires et leurs auteurs, puisque les informations, même s'il reste beaucoup d'inconnues, sont plus facilement disponibles via internet. Il est évident que quand j'avais 14 ans, je ne me doutais pas que les récits Impéria étaient dessinés par des britanniques (même si je m'en doutais un peu vu les thèmes abordés) mais aussi par des espagnols ou des italiens. Je ne connaissais rien aux maisons d'édition, et ne savais mettre aucun nom sur les dessinateurs mis à part les récits DC chez Arédit qui étaient généralement signés.
Et ainsi de lecteur pré-ado puis ado et ensuite jeune adulte, je suis passé à une sorte de chercheur amateur qui parfois renseigne un forum du peu qu'il sait, voire même écrit dans un wiki quelques bafouilles. C'est donc désormais plus un plaisir de recherche que je développe en relisant des petits formats que celui de la lecture et de découverte que j'avais jadis.'

Heu... Bon, petit flashback...
J'ai un tendre et ému souvenir de ma mère m'emmenant au marché au pied de l'église de Créteil en 1980. C'est en l'accompagnant que j'ai eu la révélation au travers du stand d'un bouquiniste posé à une des extrémités de ce marché. À l'époque, je n'avais jamais vu autant de livres d'un coup. C'était un stand en carré au milieu duquel se tenait le propriétaire, et, parmi les dizaines de bacs et de cartons étaient rangés par catégories des milliers d'ouvrages, du Livre de Poche aux romans d'amour Harlequin, des bandes dessinées cartonnées aux magazines pour la jeunesse, des romans de gare type SAS aux classiques de la littérature chez Folio et autres... Et, dans un des coins, des paquets de petits formats en tous genres.
Pour je ne sais pour quelle raison, j'ai immédiatement accroché aux récits des éditions Impéria en les feuilletant. Rapaces, Rangers, Panache, Attack étaient mes cibles préférées, avant de découvrir les Brûlant d'Arédit.
Je venais d'entrer au collège, et ma mère avait décidé de me donner de l'argent de poche toutes les semaines, 5 francs de l'époque (0,76 euros de nos jours... une somme devenue ridicule). Et cela tombait bien...
En effet, ce bouquiniste procédait de la vente directe, certes, mais aussi de la vente-échange. Vous veniez avec un certain nombre de livres à revendre, il vous en proposait un montant, un avoir comme on dirait aujourd'hui, et vous deviez dépenser chez lui le jour même cet avoir plus 5 francs minimum. C'est ainsi qu'il renouvelait le contenu de ses bacs tout en gagnant son salaire. Et à l'époque, ça marchait très bien. Il n'y avait pas internet, ni les bouquets de chaines et plateformes télévisuelles actuelles, et donc les gens lisaient. Le stand était très fréquenté le dimanche matin.
Je ne me rappelle plus comment il estimait les prix des livres ou des cartonnés, mais pour les petits formats sa recette était simple : il rachetait au tiers du prix affiché sur la couverture, et il revendait à la moitié du prix affiché. De ce fait, les premiers numéros de certaines collections ne coûtaient pas grand-chose puisqu'à leur sortie, ils étaient vendus moins de 1 franc (0,15 euros). Et donc les plus récents étaient plus chers. Tout l'inverse d'aujourd'hui où les vendeurs s'enflamment sur les prix des premiers numéros en brandissant livres de cotes aussi débiles qu'injustifiées... ! Dans les dernières années du petit format, un titre Impéria neuf était vendu en kiosque environ 5 francs et quelques. Vers 1984, je feuilletais les nouveautés tous les mois, souvent sur présentoirs rotatifs, notamment au bar-tabac où ma mère m'envoyait acheter ses clopes (oui, à l'époque, ça ne choquait personne), et j'achetais un ou deux titres en fonction du style du dessinateur proposé, parfois en rognant sur la monnaie des clopes (

Dans notre cave trainaient des dizaines de cartons débordant de livres en tous genres. Ma mère s'en fichait, aussi cela a constitué mon stock d'échange. Avec l'habitude, j'arrivais à me faire un sac d'une valeur d'échange de 10 à 15 francs (1,52 à 2,29 euros), et je revenais du marché avec l'équivalent acheté, plus 5 francs dépensés. J'y allais tous les dimanches, sur les coups de 10h, et j'en revenais vers 13h. Pourquoi je restais si longtemps ? Parce que les gens venaient échanger leurs livres dont beaucoup de petits formats, et vers midi, le bouquiniste mettait ses acquisitions de la matinée en vente. À cette heure, la plupart des personnes partaient déjeuner ou couraient acheter le pain ou le gâteau pour le repas, et donc j'étais quasi seul à ce moment-là et en avais la primeur.
En y allant hebdomadairement, toute l'année, été comme hiver et quelque soit le temps (c'était à un gros quart d'heure à pied de chez moi), j'ai vite cumulé les petits formats, d'autant que j'ai étendu mes préférences à d'autres titres comme ceux d'Arédit, Edi-Europ, Mon Journal, sans parler des Picsou Magazine, Mickey Parade, Tintin Spéciaux thématiques et autres que je m'étais mis à collectionner aussi.
C'est en troisième que j'ai commencé à ajouter les romans de guerre. Il y avait à l'époque ce qu'on appelait les fiches de lecture. Cela consistait à lire un roman imposé par le prof, on avait généralement deux ou trois semaines pour cela. Puis, à l'issue, il fallait en faire une présentation écrite qui consistait en un résumé de l'intrigue, accompagné d'un développement des thèmes principaux, et un argumentaire sur ce qu'on avait apprécié à sa lecture. Ma prof avait offert un panel assez large durant l'année scolaire, allant du Bonheur des Dames de Zola au 1984 d'Orwell, en passant par le polar avec Mouche d'Alain Demouzon par exemple. Jusque là, mon rapport à la lecture au collège était assez déplorable. Donner à lire des œuvres comme Britannicus, Zadig, Candide, Pantagruel, Les Fourberies de Scapin, Le Cid et autres Andromaque n'étant pas, à mon avis, la meilleure des méthodes pour faire naître le goût de la lecture à des adolescents... Ce sont ces fiches de lecture de romans plus classiques qui ont commencé à m'ouvrir les yeux, si je puis dire, sur les livres dits de littérature.
Puis un jour cette prof décida de nous laisser l'initiative de choisir chacun notre propre roman pour en faire une fiche. Tout naturellement, je suis allé voir mon bouquiniste habituel le dimanche d'après, sans trop d'idée, et je suis tombé sur le bac des romans de guerre Gerfaut. Il les vendait entre 2 et 3 francs (0,30 à 0,46 euros), je ne sais plus trop. J'en ai pris un au hasard, et... je l'ai lu en une nuit ! Et j'ai réussi à décrocher un 16/20 en écrivant à propos d'un roman dit de gare... ! Alors certes, ce n'était pas de la grande littérature, mais j'ai bien aimé. Et j'ai donc commencé à collectionner aussi les romans de guerre. Gerfaut, puis Feu du Fleuve Noir et Baroud chez l'Arabesque. J'en lisais un à deux par semaine. Et à partir de cette époque, j'arrivais à alterner mes moments de lecture entre la littérature populaire et des choses plus classiques comme Hugo, Balzac, Camus, Dumas... Bref, l'année de ma troisième, ce fut la réelle découverte du plaisir de la lecture. Mais on s'éloigne du petit format...
Donc tous les dimanches, je retrouvais mon bouquiniste, et je repartais avec mon lot de BDs. Et à mesure que je passais une classe, ma mère augmentait mon argent de poche, ma semaine comme elle l'appelait. Et donc j'en achetais encore plus. Quand je partais en vacances, je furetais dans les marchés locaux à la recherche d'un bouquiniste. Et j'en trouvais un à chaque fois ! Même à La Ferté-Bernard au marché du lundi ! Un métier qui a quasi disparu des marchés de nos jours.
J'ai accumulé des centaines de petits formats venant de mon bouquiniste entre 1980 et mon départ à l'armée en Allemagne en 1992. Autant dire qu'il m'a vu grandir. Quand j'en suis revenu, je suis repassé au marché, mais le stand avait disparu. De ce que j'ai compris alors des fruits et légumes voisins, il aurait fait un malaise cardiaque, et en serait décédé. C'est à partir de ce moment que j'ai cessé mes achats de petits formats, les reléguant dans des cartons stockés dans une cave, qui ont fini par prendre l'eau, noyant ainsi ces jeunes années d'apprenti-collectionneur et de lecteur boulimique. Mais le souvenir de cette époque reste intact. Souvenir aussi d'une époque où les petits formats se trouvaient partout à des prix dérisoires, dans de très bons états, même si la spéculation a commencé à faire son apparition dès la fin des années 1980, peu de temps après la disparition de leurs éditeurs, comme par exemple les Brûlant de la première série d'Arédit qui sont vite devenus chers et difficilement trouvables.
Je suis revenu au petit format il y a peu, notamment en m'inscrivant sur ce forum (mais ça a dû se voir

Et ainsi de lecteur pré-ado puis ado et ensuite jeune adulte, je suis passé à une sorte de chercheur amateur qui parfois renseigne un forum du peu qu'il sait, voire même écrit dans un wiki quelques bafouilles. C'est donc désormais plus un plaisir de recherche que je développe en relisant des petits formats que celui de la lecture et de découverte que j'avais jadis.'



Il m'apparaît de plus en plus clairement que les motifs ténébreux de cette obscurité s'enrobent d'un mystère opaque assez peu propice aux interprétations lumineuses... Achille Talon
https://www.notrecinema.com/
https://forum.westernmovies.fr/
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- Grand Manitou
- Enregistré le : lun. 01 sept. 2003, 02:00
- Localisation : Amiens
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Merci pour ce flashback. Ca m'a rappelé une vendeuse de livres sur le marché. Elle faisait de l'échange d'illustrés. J'ai pu récupérer des vieux Strange ou Titans à l'époque. Mais elle avait de tout : des livres de poche, des PF, des illustrés. c'était une autre époque où on allait chez le marchand de journaux pour acheter des BD ou magazines.
- poopie
- Maître 4e Dan
- Enregistré le : jeu. 04 janv. 2018, 21:48
- Localisation : Boboland
- Contact :
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
C'est assez simple.
J'ai récupéré les Blek de mon oncle dans les années 80 je les ai lus je n'ai pas trouvé ça top et comme j'ai trouvé des personnes pour me les acheter j'ai tout pour vendu pour acheter des reliures Spirou.
J'ai récupéré les Blek de mon oncle dans les années 80 je les ai lus je n'ai pas trouvé ça top et comme j'ai trouvé des personnes pour me les acheter j'ai tout pour vendu pour acheter des reliures Spirou.
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- Maître 1er Dan
- Enregistré le : mer. 02 févr. 2022, 16:56
- Localisation : Aude
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Bravo Pak, un bien joli flashback sur tes jeunes années et de tes découvertes sur les récits de guerre, avec quelques pépites comme "Rapaces", "Rangers", "Les 5 As", "X13" , "Battler Britton", "Garry" ou "Marouf" un parcours initiatique comme beaucoup d'entre nous ont connu.
Merci pour ce moment de nostalgie.
Merci pour ce moment de nostalgie.

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- Maître 1er Dan
- Enregistré le : mer. 02 févr. 2022, 16:56
- Localisation : Aude
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Bonjour à tous,
Je dépoussière ce topic car je serai curieux de connaître (s'il le désire évidemment) la découverte des petits formats de Kar le gorille
qui, tout comme moi et de nombreux pimpfeurs, a une grande passion pour Akim, l'un des héros de petit format le plus populaire par sa longévité.
Allez ami Kar, à ton clavier si toutefois tu veux bien.
Je dépoussière ce topic car je serai curieux de connaître (s'il le désire évidemment) la découverte des petits formats de Kar le gorille
Allez ami Kar, à ton clavier si toutefois tu veux bien.

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- Maître 1er Dan
- Enregistré le : mer. 02 févr. 2022, 16:56
- Localisation : Aude
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Je remonte ce sujet pour notre nouvel ami André.
Ainsi, il pourra mieux cerner les pimpfeurs que nous sommes.
Ainsi, il pourra mieux cerner les pimpfeurs que nous sommes.

- jmrazer
- Guide Spirituel
- Enregistré le : dim. 19 nov. 2006, 21:06
- Localisation : Tarn
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
je suis tombé dedans étant petit.
- Kar le gorille
- Compagnon
- Enregistré le : dim. 17 mars 2024, 11:24
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Je suis sincèrement désolé, je n'avais pas vu ce sujet, j'y répond donc avec beaucoup de retardGiovannangeli a écrit : jeu. 04 avr. 2024, 10:02 Bonjour à tous,
Je dépoussière ce topic car je serai curieux de connaître (s'il le désire évidemment) la découverte des petits formats de Kar le gorillequi, tout comme moi et de nombreux pimpfeurs, a une grande passion pour Akim, l'un des héros de petit format le plus populaire par sa longévité.
Allez ami Kar, à ton clavier si toutefois tu veux bien.![]()

Comme je l'avais mentionné dans ma présentation, c'est avant tout par nostalgie que je m'y suis remis : mon père en avait tout un carton quand j'étais enfant (cela remonte aux années 80). Il y avait aussi ces poches Arédit ou Sagedition avec des récits de s-f et de fantastique, à la manière de la Quatrième dimension.
Mais ce sont surtout les récits d'aventures d'Akim qui m'avaient plus. Greystock avec Christophe Lambert devait en plus avoir été diffusé à la télévision dans la foulée de ma découverte

Plus tard, j'ai également découvert Zembla.
J'ai bien sûr eu ma période Placid & Muzo Poche, mais ce n'est pas le même genre, même si des animaux y ont également le verbe haut ;)
Ah non, ça c'est Obelix.
Gare au gorille
-
- Maître 1er Dan
- Enregistré le : mer. 02 févr. 2022, 16:56
- Localisation : Aude
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Merci pour ta réponse.
Nous avons en commun la passion d'Akim et ça me réjouit, combien d'aventures mon fait rêver !... Je ne serai pas le dire, mais une chose est sûre, c'est que ma quête pour avoir toutes les aventures d'Akim, réédition compris ne s'arrêtera qu'à ma mort.
Bonne soirée et à bientôt sur le forum.
Nous avons en commun la passion d'Akim et ça me réjouit, combien d'aventures mon fait rêver !... Je ne serai pas le dire, mais une chose est sûre, c'est que ma quête pour avoir toutes les aventures d'Akim, réédition compris ne s'arrêtera qu'à ma mort.

Bonne soirée et à bientôt sur le forum.

- Kar le gorille
- Compagnon
- Enregistré le : dim. 17 mars 2024, 11:24
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Je t'en prie :)Giovannangeli a écrit : ven. 18 juil. 2025, 20:07 Merci pour ta réponse.
Nous avons en commun la passion d'Akim et ça me réjouit, combien d'aventures mon fait rêver !... Je ne serai pas le dire, mais une chose est sûre, c'est que ma quête pour avoir toutes les aventures d'Akim, réédition compris ne s'arrêtera qu'à ma mort.![]()
Bonne soirée et à bientôt sur le forum.![]()
Les seigneurs de la jungle et leurs aventures ont toujours eu quelque chose de fascinant que les autres types de héros n'ont pas.
Gare au gorille
- batless
- Maître Jedi
- Enregistré le : mer. 05 nov. 2008, 18:06
- Localisation : auTitty Twister
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
J'ai acheté 4 ou 5 En piste dans ma jeunesse. Mais pas plus. J'achetais pourtant pas mal en kiosque ( et beaucoup de bd euro en librairie)
Bien plus tard quand Clair de Lune a sorti ses 2 premiers fumettis (1 Tex et un one shot) J'ai adoré, j'ai fouillé. J'ai découvert ce forum et Captain Sxing en kiosque, que j'ai acheté.
Bien plus tard quand Clair de Lune a sorti ses 2 premiers fumettis (1 Tex et un one shot) J'ai adoré, j'ai fouillé. J'ai découvert ce forum et Captain Sxing en kiosque, que j'ai acheté.
Recherche magazines Hara kiri.... Archie collection héritage "le mariage" tome 3-4-5-6-7-8-9......les 6 compagnons versions couverture Taymans ainsi que les 3 détectives d'A . Hitchcock
- PIFcollector
- Maître 1er Dan
- Enregistré le : jeu. 13 juil. 2017, 11:04
Re: Comment êtes-vous venus au petit format ?
Salut,
j'étais lecteur assidu de Mickey puis de PIF. Un jour vers mes 10 ans, en allant avec ma Maman sur le marché local du samedi,
j'ai vu un étal de tout et n'importe quoi, casseroles, verres, torchons, piles et au milieu de tout ce bric à brac des invendus en petit format à 1 franc.
Je m'en souviens très bien, je peux vous dire exactement son emplacement place Saint Antoine à Pont-à-Mousson, je revois le bac en bois d'un m2 dans lequel les BD étaient éparpillées les unes sur les autres.
Ce jour là, j'ai acheté mon premier petit format... C'était l'album relie n° 1 de.... Strange !
j'étais lecteur assidu de Mickey puis de PIF. Un jour vers mes 10 ans, en allant avec ma Maman sur le marché local du samedi,
j'ai vu un étal de tout et n'importe quoi, casseroles, verres, torchons, piles et au milieu de tout ce bric à brac des invendus en petit format à 1 franc.
Je m'en souviens très bien, je peux vous dire exactement son emplacement place Saint Antoine à Pont-à-Mousson, je revois le bac en bois d'un m2 dans lequel les BD étaient éparpillées les unes sur les autres.
Ce jour là, j'ai acheté mon premier petit format... C'était l'album relie n° 1 de.... Strange !
Attention !! Les photos que je poste ne sont pas systématiquement les miennes. Elles ont pu être glanées sur internet (google, ebay, forums). Aucune ne faisait mention de propriété intellectuelle, de droit à l'image ou d'interdiction de diffusion. J'en remercie les Créateurs qui ont, bien entendu, la possibilité d'en réclamer la paternité ou d'en demander le retrait.