Les Origines du Mal de Thomas Harris

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Fredo
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Les Origines du Mal de Thomas Harris

Message par Fredo »

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Lituanie, 1945. La guerre sur le Front de l'Est touche à sa fin. Dans la neige, un petit garçon, muet, une chaîne autour du cou : Hannibal Lecter. Sa famille et sa petite soeur ont été tués sous ses yeux par les nazis, mais peut être pas de la même manière que les autres victimes...
Peintre renommé, son oncle le retrouve dans un orphelinat soviétique et le ramène chez lui à Paris. Sa femme, la belle et exotique Lady Murasaki, va aider le petit garçon à sortir de son cauchemar, à s'ouvrir au monde. Il devient le plus jeune étudiant en France jamais admis à la faculté de médecine.
Pourtant, contrairement aux apparences, les démons intérieurs d'Hannibal n'ont jamais cessé de le tourmenter. Il est temps pour lui de les affronter. Et de se venger. Il découvre alors que ses talents excèdent largement tout ce que l'on peut lui enseigner. Véritable génie de la mort, le "monstre" est né...

Pourquoi un petit garçon comme les autres devient-il un monstre ? Après le mythique Silence des Agneaux, Thomas Harris révèle enfin dans son nouveau roman, le secret des origines d'Hannibal Lecter, le criminel le plus fascinant du thriller moderne, incarnation absolue du Mal.


Les 20 premières pages sont un peu difficile à lire avec un certain nombre de personnage que je n'arrive pas à situer.

Mais après, ça devient interressant.
La vie à l'orphelinat et puis un oncle artiste qui vient le récupérer.
Un oncle dont la compagne est japonaise et qui va avoir une influence capitale sur Hannibal.
La peinture et le Japon.
La bienseillance et l'art délicat de la caligraphie.
Le respect et l'hommage aux ancêtres.
Le calme avant la tempête.
La spoliation.
Micha.

Nous sommes très loin d'un thriller habituel. Puisque Harris s'évertue à décrire un traumatisme, le processus qui va faire devenir Lecter encore plus monstrueux que ceux qui l'ont provoqué.
Ça me renvoie à un conte des frères Grimm.
Nous sommes bien sur à des années lumières de Dragon Rouge, d'Hannibal et du Silence. Le personnage principal n'est plus un flic comme Starling mais un tueur sur le devenir.
Faut pas s'attendre à un nouveau Silence alors que Harris s'évertue à rester en terrain connu.
Il me tarde de lire vraiment un jour un nouveau Harris, parce que depuis le temps, rien de vraiment neuf hein. Qu'il se mette vraiment en danger en proposant une histoire avec des personnages nouveaux.
A quand un nouveau thriller 100% orignal ? Peut être que riche comme il est, il n'en n'éprouve plus le besoin et j'aurai aimé avoir le point de vue de l'écrivain.
Cette omniprésence de Lecter dans ces derniers romans va bien avoir une fin un jour quand même...
Harris me fait penser à George Lucas, à user un concept qui l'a rendu millionnaire, à l'user jusqu'à la corde...
Comme un chanteur qui a fait un tube planétaire et qui vient et revient en ne chantant que cet air là.
Mais la mise en place des évènements dans sa jeunesse est intéressante.
Horrible et raffiné.
La définition de Lecter quoi.

Le petit Hannibal Lecter est mort en 1945, dans une forêt enneigée, alors qu'il essayait de sauver sa soeur. Son coeur est mort avec elle, avec Mischa. Qu'est-il devenu, ensuite? Qu'est-ce qu'il est ? Il n'y a pas encore de terme pour désigner ça. Faute de mieux, disons que c'est un monstre.

Voilà selon moi, un passage du livre qui résume bien ce que représente cet opus.
C'est la genèse d'un monstre, crée par des monstres.
Comment un enfant intelligent, enjoué et finalement comme les autres va devenir l'un des plus dangereux et célèbre tueur en série de la littérature policière ?
Que reste-t-il d'humain chez un petit garçon qui assiste à la mort de sa soeur adorée dans de tel circonstance ?

Ce qui est fascinant dans ce livre, c'est que l'on voit comment Lecter se "construit". Grâce à son précepteur, celui-ci va lui apprendre à "se souvenir" de tout. Il va l'aider à ériger un palais de l'esprit.
Et c'est justement sur cela que débute le roman, la visite des méandres de l'esprit d'Hannibal Lecter.

Au centre de son esprit, la porte conduisant au palais de la mémoire d'Hannibal Lecter est dans les ténèbres, mais il est possible de retrouver son loquet rien qu'au toucher.
[...]
Grâce à nos efforts, nous pourrons être témoins du moment où la bête se détourne du sein nourricier et, remontant lentement le puits intérieur, fait son entrée dans le monde.


Mais étrangement, ce prologue, dont on ne situe pas très bien qui en est l'auteur (un médecin, le narrateur, Thomas Harris ?) n'est pas repris à la conclusion du roman ...
C'est l'édification de ce palais mental, via son percepteur, et l'optimisation que va en faire Lecter durant son adolescence qui va lui permettre de devenir particulièrement brillant dans tous ce qu'il entreprendra. Il peut prendre un livre, le lire et le rendre au bout d'une semaine, puisqu'il aura alors assimiler chaque donnée y figurant qui l'aura intéressé.
C'est cette mémoire qui va lui permettre de se souvenir du visage des bourreaux de sa soeur...

J'ai aimé aussi l'exploration du coté raffiné de Lecter. Son apprentissage de la culture japonaise via sa "belle mère" va lui donner la dimension romantique qu'on lui connaît. Sa faculté quasi surhumaine à capter tel ou tel flagrance, tel ou tel saveur, ses dons de poète, sa délicatesse, ses dons pour le dessin et la calligraphie, sont certainement le fruit de l'influence d'une femme, Dame Murasaki, alias Murasaki Shikibu.

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Harris s'est d'ailleurs inspiré d'une personne ayant réellement existé au XIe siècle pour lui donner son nom.

Un opus qui a mon avis, est supérieur au précédent, nous sommes ici loin de la surenchère de gore et dans les cavalcades policières habituels. Et c'est rafraîchissant.
Bon conclure, je ne dirai qu'une chose pour qualifier ce roman : fascinant !
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Mister No
Maître Jedi
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Message par Mister No »

J'avais bien aimé les deux autres volets. Je vais peut-être me laisser tenter.
Merci de l'analyse en tout cas. :wink:
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Fredo
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Message par Fredo »

Fin Fang Foom
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Message par Fin Fang Foom »

Tiens, Gong Li !
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