Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

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pak
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

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Le film a été tourné dans les environs de Palm Springs, en Californie, en un mois, de fin juin à fin juillet 1929.

Selon le Los Angeles Times du 30 juin 1929, l'équipe aurait subit pendant le tournage des températures montant jusqu'à 55 °C ! Cela me paraît un poil exagéré... Mais bon, après tout, le record de température en Californie a été de 57,1 °C, relevé le 10 juillet 1913 dans le parc national de la Vallée de la Mort.

Il est vrai qu'en même temps, l'été 1929 fut caniculaire en France et ce durant des semaines, avec des températures frôlant les 40 °C à Paris, mais aussi bien à Lyon qu'à Lille... Canicule avant le krach boursier qui éclatera l'automne suivant...

Certains aspects ont été spécifiquement choisis pour la version sonore du film. Par exemple, la maitrise de l'espagnol du scénariste Leslie Mason pour les dialogues a été saluée à l'époque. Ou l'actrice principale Kathryn Crawford qui a été choisie pour sa capacité à chanter en espagnol avec un accent mexicain. L'actrice, qui débutait, n'a pas fait une carrière cinématographique extraordinaire : elle stoppa sa carrière en 1933 pour se reconvertir en décoratrice d'intérieurs, métier qu'elle exerça durant une quarantaine d'années. Elle tenta un comeback en 1941, mais sans succès.


Le film est sorti en France sous le même titre, dans ses deux versions comme l'atteste ce document extrait du mensuel "Le Cinéopse" n° 130 de juin 1930 :

SenorAmericano_Cineopse130.jpg

On peut lire à gauche en quatrième ligne la présentation du film le mercredi 11 juin 1930 à 14h30. "Le Cinéopse" étant un organe pour professionnels, c'était probablement une présentation corporative.

La sortie publique elle, est en date du 12 septembre 1930 d'après Encyclociné.


Ci-dessous un article paru dans le "Mon Ciné" n° 446 du 4 septembre 1930 :

SenorAmericano_MonCine446.jpg


L'affiche française (pas terrible) :

SenorAmericano_Afffr.jpg
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par Gradatio »

Parfait ! Date de sortie française renseignée :good:
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par Gradatio »

Un petit post interlude pour donner deux informations en lien avec les fiches précédentes

Señorita

Le film a eu droit à sa publication dans Le Film Complet numéro 680 du 30 juin 1929. Malheureusement, je ne suis pas parvenu à mettre la main dessus


95616.jpg
29 177.jpg
Je n' ai trouvé que cette page de mauvaise qualité.




Une Aventure à la Zorro

Je remets ici l'une des images postée à l'origine sur le film Le Cavalier

3.jpg

Je me suis demandé pourquoi il y avait écrit Diavolo entre parenthèses sous le nom de l'acteur.

C'est tout simplement parce Les Français semblent avoir attribué au moins à deux occasions précédentes ce nom à Richard Talmadge.

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L'Indomptable Diavolo (1925 aux États-Unis)

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Diavolo Policier (1926 aux États-Unis)


J'essaie de poster la prochaine fiche avant la fin de la semaine
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

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██ 1931-1936

The Hawk / The Phantom of Santa Fe


États-Unis - Couleurs - 70 minutes
Dates de sortie : Premier décembre 1931 et 21 décembre 1936 (États-Unis) / ? (France)


Scénario de Charles F. Royal
Réalisé par Jacques Jaccard


Norman Kerry : Miguel Morago - The Hawk
Nina Quartero : Teresa Valarde
Frank Mayo : Steve Gant
Tom O'Brien : Killdane
Bruce Covington : Don Carlos Valarde
Fernando Valdez : Ramariez
Carmelita Geraghty : Lolita
Jack Mower : Capt. Rubio
Charles Brinley : Pedro


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La seconde affiche



Au début du XIXe siècle, la Mission Guadalupe de Santa Fe est attaquée par une bande de renégats inconnus et dépouillés de trésors inestimables utilisés lors de la cérémonie du matin. Certains colons jurent de se venger du Faucon et de ses hommes, qu'ils prétendent être les voleurs. Comme personne n'a pu identifier le Faucon, il a été surnommé « Le Fantôme de Santa Fe ». Le Faucon est en fait Miguel Morano (Norman Kerry) qui brouille les pistes en passant pour un dandy amoureux de poésies et de chants. Il aime Teresa (Nina Quartero) fille de Don Carlos Valarde (Bruce Covington) le plus riche propriétaire de la région qui destine sa fille à Steve Gant (Frank Mayo). Ce dernier veut capturer le Faucon et propose une récompense. Son homme de main Killdane (Tom O'Brien) a pourtant vu le vrai visage du hors-la-loi mais personne ne veut le croire. Lolita (Carmelita Geraghty), la serveuse du bar espère bien toucher la récompense dans l'espoir d'épouser Gant. Morano devra essayer de prouver son innocence tout en trouvant les vrais coupables


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Deux cartes promotionelles

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Miguel Morago / The hawk (Norman Kerry)

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Teresa Valarde (Nina Quartero)

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Steve Gant (Frank Mayo) et Killdane (Tom O'Brien)

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Lolita (Carmelita Geraghty)



Ce film qui a été le premier à bénéficier de la technologie Cinecolor a eu une vie assez mouvementée. Il est tout d’abord sorti en 1931 de façon anecdotique (quelques projections pour la presse et quelques sorties éparses) avant qu’Ashton Dearholt dont j’ai déjà parlé ici ne se décide à le récupérer, le remonte et change son titre en Phantom of Santa Fe. Il le sort en 1936 dans le cadre de sa boite de production proche de la faillite qu’il a monté avec Edgar Rice Burroughs, Tarzan Enterprise.

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Malgré ce que j’en ai lu ici et là, il ne s’agit pas d’un héros masqué mais on peut le rapprocher de Zorro dans le fait que l’alter ego du justicier passe pour un être timoré et lâche. J’ai trouvé le film assez ennuyeux. On le trouve sur Youtube dans une version de 55 minutes. La qualité de l’image n’est vraiment pas au top.


Norman Kerry (1894-1956) de son vrai nom Norman Hussey Kaiser surnommé le "Clark Gable des années 20" qui joue ici le rôle du héros est en fin d'une carrière assez riche commencée en 1916. Le parlant aura raison de lui comme de pas mal d'autres acteurs de l'industrie.
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Message par pak »

Encore un film dont le parcours est difficile à retracer.

Jacques Jaccard, comme son nom ne l'indique pas, était américain et non français comme on aurait pu le supposer, puisque né à New York. Ceci dit il devait avoir de la famille proche française (père ? ), puisqu'il fut élevé en France et ne retourna aux États-Unis qu'en 1913, du moins c'est ce qu'il disait aux journalistes.

Ce réalisateur fut très prolifique durant la période du muet, cumulant plus de 80 films entre 1914 et 1927. Avec l'arrivée du parlant, il ne tourna plus qu'une poignée de films jusqu'en 1931. Est-ce lié à la reprise du film en 1936 ? Toujours est-il qu'on retrouve alors son nom à des génériques sur trois autres films sortis la même année. Il serait aussi crédité du scénario d'un ultime film sorti en 1938. Il travaillera ensuite dans l'ombre, chez Universal, comme conseiller aux dialogues au département serial de la compagnie. Il stoppe sa carrière en 1944, et décède en 1960.


Il me semblait avoir déjà fait quelques recherches sur ce film. Voici ce que j'en écrivais en 2020 (pas poussé plus loin les recherches depuis). Le film a été tourné en 1931, et a eu une distribution assez confidentielle. En 1936, le producteur Ashton Dearholt, qui était au conseil d'administration de Romantic Productions en 1931, rachète les droits du film. Il fait ré-enregistrer et re-monter le film, et utilise le procédé Cinecolor. Le film était d'ailleurs prévu dès l'origine pour une exploitation en couleur, Pioneer Multi-Color étant un précurseur de Cinecolor. Au générique, Ashton Dearholt se fait producteur, et crédite son financement à la société Burroughs-Tarzan Enterprises Inc. En effet, Dearholt rencontre Edgar Rice Burroughs en 1929 et les deux hommes se lient d'amitié (sans parler de la valse amoureuse entre le trio, Burroughs ayant eu le béguin pour la femme de Dearholt qu'il finira par épouser après leur divorce). Ashton Dearholt et Edgar Rice Burroughs seront ainsi associés pour produire un serial en 12 épisodes d'une aventure de Tarzan : Les Nouvelles aventures de Tarzan (The New adventures of Tarzan) d'Edward A. Kull et Wilbur McGaugh, sorti en 1935, mais la production fut chaotique (l'équipe, star comprise, ne fut pas payée) et la société fait faillite au bout d'un an. Les deux hommes resteront toutefois amis.

The Hawk sera rebaptisé The Phantom of Santa Fe et est de nouveau distribué aux États-Unis le 21/12/1936. C'est cette nouvelle version qui a été exploitée en France en province.


Deux remarques supplémentaires :

- La première date de sortie officielle aux États-Unis serait le 15/03/1931,

- Le film semble inédit à Paris, mais aurait été distribué en province, peut-être dans le Nord car le film fut distribué en Belgique sous le titre Le Fantôme de Santa Fé et une affiche est connue (beaucoup de films inédits dans la capitale mais sortis en Belgique seront distribués dans des salles du Nord de la France, phénomène qui va s'amplifier les décennies suivantes, et perdurer jusque dans les années 1970). Par contre j'ignore en quelle année.


Il faut aussi relever que le film a été tourné en 1931 en couleur. Procédé encore assez peu répandu, surtout sur la durée d'un film. En 1931, seulement neuf films sont connus avoir été sortis entièrement ou partiellement en couleur.


L'affiche belge :
fantosante.jpg


La couverture très colorée du dossier de presse américain de 1936 :
fantosanteDP.jpg
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

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██ 1935

Skull and Crown
La Fin de Zorro


États-Unis - N&B - 56 minutes
Dates de sortie : 17 décembre 1935 en première et 5 janvier 1936 (États-Unis) / 28 juin 1938 (France)

Scénario de James Oliver, CurwoodCarl Krusada et Bennett Cohen
Réalisé par Elmer Clifton


Rin Tin Tin Jr. : Rinty
Regis Toomey : Bob Franklin posing / Rocky Morgan
Jack Mulhall : Border Patrolman Ed
Molly O'Day : Ann Norton
Jack Mower : King / El Zorro
Lois January : Barbara Franklin
James Murray : Henchman Matt Brent
John Elliott : John Norton
Tom London : Henchman Jennings
Milburn Morante : Dad Miller


1.jpg
Une affiche



Bob Franklin (Regis Toomey), agent de la police à la frontière mexicaine, se prépare pour le retour de sa sœur Barbara (Lois January), qui vient d'une école à la mode. Son chien Rinty cueille même des fleurs en prévision de son arrivée. Ed (Jack Mulhall), agent de la police des frontières, passe dire à Bob que le célèbre contrebandier Zorro (Jack Mower) vient de franchir la frontière avec une cargaison. Laissant Rinty à la gare au volant de sa voiture avec une note de regret pour Barbara, Bob et Ed se lancent sur la piste pour attraper Zorro. Ce dernier parvient à s'échapper.

Pendant ce temps, Barbara est arrivée et s'est rendue avec Rinty à la cabane de Bob mais Zorro arrive en même temps bien décidé à récupérer la voiture pour s'enfuir. Rinty défend vaillamment Barbara, mais Zorro assomme le chien et tue la jeune femme.

Bob arrive et, ignorant que Rinty s'est bien battu avant d'être assommé, le jette hors de la cabane avec mépris et colère. Bob démissionne du service et, se faisant passer pour un contrebandier nommé Rocky Morgan et ami de Matt capturé, il se rend à "Skull and Crown", un complexe hôtelier à la mode appartenant à John Norton (John Elliott), que Zorro et sa bande retiennent en otage avec sa fille Ann (Molly O'Day), pendant qu'ils profitent eux-mêmes du complexe.

L'infiltration sera délicate, heureusement pour Bob, le fidèle Rinty n'est pas loin.


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Quelques affiches

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Une carte


Et une partie du casting tel qu'il apparait au début du film (sauf Zorro)
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10.jpg
Zorro (Jack Mower)


Le premier film vraiment hors-sujet de ce topic (ce n'est même pas une "espagnolade") mais les Français ayant décidé de mettre Zorro dans le titre (plus porteur de Rin-Tin-Tin ?), il a donc sa place.

Le film serait sorti aussi avec les titres La Fin d'El Zorro et Crâne et Couronne et repris le 2 juillet 1948.

Néanmoins, ça reste un film agréable à visionner. Un Rin-Tin-Tin, c'est toujours sympa.
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par pak »

Un héros de cinéma en appelle un autre, si je puis dire...

L'occasion de parler un peu du personnage de Rintintin.

Avant d'être le héros d'une série télévisée westernienne bien connus, Rintintin a d'abord été un survivant de la Grande Guerre. Il serait né en 1916, et est découvert en 1918 dans un chenil allemand sur le front avec sa fratrie par des militaires américains. Il est baptisé Rintintin, du nom d'une poupée populaire à l'époque (oui, à la base Rintintin est une fille ! ). Ou plutôt Rin Tin Tin ou Rin-Tin-Tin chez les américains.

Apparemment, Lee Duncan (1892-1960), son maître décèle chez lui une certaine aptitude et le dresse pour figurer dans des spectacles. C'est ainsi qu'il est repéré par le célèbre producteur Darryl F. Zanuck qui travaille alors pour la Warner. Il va en faire une star de la firme, et le cabot tourne son premier film dès 1922. Il enchaine ensuite les tournages pendant une dizaine d'années, presque 30 films et serials. Sa popularité sera telle que sa mort en 1932 fut vécue aux États-Unis comme un deuil national.

Son maître, celui qui l'avait adopté sur le front, malgré ses difficultés financières liées à la crise économique de 1929, tint à faire enterrer l'animal dans son pays d'origine, la France, aussi sa sépulture est toujours visible au cimetière des chiens d'Asnières-sur-Seine, dans la banlieue Nord-Ouest de Paris.


Mais ce n'est pas lui que l'on peut voir dans Skull and Crown, mais son fils, Rintintin ayant eu une descendance. C'est donc Rin Tin Tin Jr., né en 1931, environ un an avant la disparition de son géniteur. Il apparaît dans un film dès 1932, Skull and Crown étant son sixième film. Il en tournera encore huit jusqu'en 1939, avant de décéder prématurément.


Lui aussi eut un fils, Rin Tin Tin III, né en 1941, mais qui n'apparut que dans un unique film en 1947. Sa carrière fut tout autre, puisqu'il aurait été la mascotte et le partenaire de son maître, encore Lee Duncan, pour l'entrainement de chiens militaires durant la seconde guerre mondiale.


Mais le Rin Tin Tin le plus célèbre est un autre chien appartenant à Lee Duncan. Il faut attendre l'automne 1954 avant que le personnage revienne à l'écran, cette fois-ci sous la forme d'un personnage récurrent d'une série télévisée, genre qui s'impose dans les foyers américains avec le développement de la télévision. Ce sera The Adventures of Rin Tin Tin, qui durera cinq saisons, le temps de 164 épisodes de 25 minutes, qui deviendra célèbre dans le monde occidental.

Mais ce Rin Tin Tin est en fait interprété par trois chiens. Deux issus de la célèbre lignée, dont l'un nommé Rin Tin Tin IV. Mais il semblerait que ce soit un troisième chien nommé Flame Jr. qui aurait été principalement utilisé pour compenses les "lacunes" de jeu du descendant officiel...

Bon, il doit y avoir des spécialistes des séries pour affiner tout ça.

Lee Duncan et Rin Tin Tin (1er du nom)
LeDuRint.jpg

Pas trouvé grand chose sur le film présenté, qui est resté à l'affiche à Paris jusqu'en 1940 d'après les programmes des "Cinémonde" contemporains. Film repris en salles en France le 02/07/1948.

Dans cet encart ci-dessous issu du magazine "Le Cinéopse" (n° 226 de juin 1938), on apprend le nom du distributeur français, Les Films Champion, actif à la fin des années 1930.

Le Cinéopse226_juin 1938.jpg


Une aventure dans laquelle le personnage appelé Zorro n'est pas le héros mais un assassin, le héros étant le chien. Le film serait un remake du film The Lone trail de Forrest Sheldon et Harry S. Webb (1932), sorti aux États-Unis le 01/03/1932, et inédit en France. La vedette canine y étant un certain Muro, sorte de chien-loup qui est apparu dans une poignée de films entre 1929 et 1932.
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

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██ 1936

Robin Hood of Eldorado
Robin des Bois d'Eldorado



États-Unis - N&B - 85 minutes
Dates de sortie : 17 mars 1936 (États-Unis) / 3 juillet 1936 (France)


Scénario de Walter Noble Burns, William A. Wellman et Joseph Calleia
Réalisé par William A. Wellman



Warner Baxter : Joaquin Murrietta
Ann Loring : Juanita de la Cuesta
Bruce Cabot : Bill Warren
Margo : Rosita
J. Carrol Naish : Three-Fingered Jack
Soledad Jiménez : Madre Murrietta
Carlos de Valdez : Jose Murrietta
Eric Linden : Johnnie Warren
Edgar Kennedy : Sheriff Judd
Charles Trowbridge : Ramon de la Cuesta
Harvey Stevens : Captain Osborne
Ralph Remley : Judge Perkins
George Regas : Tomas
Harry Woods : Pete
Francis McDonald : Pedro the Spy
Kay Hughes : Louise
Paul Hurst : Wilson
Boothe Howard : Tablard



1.jpg
Une affiche américaine

2.jpg
Une affiche francophone



Dans les années 1840, le Mexique a cédé la Californie aux États-Unis, rendant la vie presque impossible à la population mexicaine en raison de l'afflux d'Américains avides d'or. Le fermier Joaquin Murietta (Warner Baxter) qui désire simplement vivre en paix voit sa vie basculer quand sa femme Rosita (Margot) est violée et tuée par des prospecteurs. Il la venge en tuant les coupables mais est qualifié de hors-la-loi.

Il se réfugie alors chez son frère Jose (Carlos de Valdez) mais là encore tout bascule lorsque celui-ci est pendu pour un vol imaginaire de mule et Joaquim fouetté à mort. Il est sauvé par le bandit Three-Fingered Jack (J. Carrol Naish) avec qui désormais il fait équipe.

Murrieta lève une armée de Mexicains mécontents, rejoint par Juanita de la Cuesta (Ann Loring) et se déchaîne contre les Américains, forçant finalement son ancien ami Bill Warren (Bruce Cabot) à diriger une troupe contre lui.

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Joaquin Murietta (Warner Baxter) et Rosita (Margot)


4.jpg
Jose (Carlos de Valdez)


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Juanita de la Cuesta (Ann Loring)


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Bill Warren (Bruce Cabot)


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Three-Fingered Jack (J. Carrol Naish)


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Joaquin à la tête de sa bande


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Juanita et Joaquin, l'aventure dramatique



On pourrait à première vue penser que ce film est un hors-sujet tout comme le précédent mais si je l’ai finalement mis après quelques hésitations, c’est qu’il contient un élément important dans l’histoire du renard.

Le nom de Murrieta est utilisé dans les deux films avec Antonio Banderas. Ce dernier s’appelant Alejandro Murietta. Son frère Joaquin et Three Fingers Jack trouvent la mort au début tués par les hommes du capitaine Love.

Joaquin Murietta (vers 1929-1853), qui serait l’un des modèles sur lequel s’est basé McCulley pour son héros, est un personnage semi-légendaire dont les différents écrits oscillent entre rumeurs et vérités. Il a été mentionné dès 1854 dans un roman de John Rollin : The Life and Adventures of Joaquin Murietta, The Celebrated California Bandit.

L’histoire développée est en gros celle du film ci-dessus avec le rajout de Juanita mais sans la présence du capitaine Love. C’est ce dernier, qui a vraiment existé aussi, que l’on retrouve dans le premier film avec Banderas et qui aurait été celui qui a tué Three-Finger Jack et Joaquin, lui coupant la tête qui sera conservée dans du Whisky (tel que vu dans le film) et exposée à travers la région.


Le film est agréable à regarder bien qu’un peu court. Il y a de nombreux sauts dans le temps. On trouve des résumés régulièrement exposant la situation entre deux scènes.
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par pak »

Bien que le titre original (et français) évoque le fameux Robin des Bois, on peut forcément voir là une "cousinade" entre les deux héros, dont l'image dans l'imaginaire collectif est celle du justicier oeuvre contre une autorité contestée et pour le bien du petit peuple. La différence majeure (hors géographique) étant que l'un s'est écarté du système en place pour entrer en résistance tandis que l'autre y est resté et agit masqué.

William A. Wellman étant aux commandes, l'un des réalisateurs américains majeurs des années 1930 au début des fifties, le film eut droit, après sa sortie en salles avant-guerre, d'au moins une diffusion télévisée, en 1987. Raoul Walsh avait été approché aussi pour réaliser, ce qui prouve que la MGM avait certaines ambitions autres qu'une série B.

La présentation du film découpée dans "Télé 7 Jours" :

RdBElDorado_TV7j.jpg

Pour le rôle principal, c'est l'acteur Joseph Calleia (1897-1975, un peu oublié de nos jours) qui avait été initialement engagé. Il fut finalement écarté pour la raison qu'il faisait trop âgé pour interpreter un personnage historique mort à moins de 25 ans, pour être remplacé par Warner Baxter (1889-1951), qui était encore plus âgé (il avait 44 ans au moment du tournage, soit 6 ans de plus que Calleia) !

La petite Histoire raconte que Warner Baxter sortit du tournage à bout de nerf, excédé par le bruit incessant des éperons qu'il dût porter pendant les 12 semaines de tournage (reprises de scènes comprises). Et il semblerait que ce n'était pas la grande entente avec le réalisateur.

Le film a en fait été tourné en 1935, et quasi prêt fin août (début du tournage le 12 juillet). Pourtant la production décida d'attendre que sa novelisation soit écrite par Peter B. Kyne (1880-1957), un auteur alors très populaire, dont le travail le plus célèbre est The Three Godfathers, plusieurs fois adapté à l'écran, la version la plus connue étant celle de John Ford avec John Wayne (Le Fils du désert en France, sortie en 1948). La novélisation paraîtra dans environ 130 journaux à travers les États-Unis. La production en profita pour tourner des scènes supplémentaires jusque fin décembre.

Joaquin Murrieta avait déjà fait l'objet d'un film, produit pour Columbia, The Avenger, réalisé par Roy William Neill avec Buck Jones, sorti en 1931 (et a priori inédit en France).

Bien que le code Hays soit entré en vigueur peu de temps avant le tournage, le film eut tout de même des soucis avec la commission de censure britannique qui exigea des coupes, principalement des moments violents comme des chutes de chevaux, une scène s'attardant sur un mort ou l'évocation d'oreilles coupées.

Le film serait sorti en France le 3 juillet 1936 (l'affiche francophone montrée étant celle de l'exploitation en Belgique), et a été raconté dans "Le Film Complet" n° 1870 du 7 novembre.

RdBElDorado_LeFilmComplet1870j.jpg

Quelques articles de l'époque :

"Mon Ciné" n° 7 du 15 août 1936
RdBElDorado_Mon Ciné_7_08_36j.jpg

"Le Cinéopse" n° 205 de septembre 1936
RdBElDorado_Le Cinéopse_205_09_1936.jpg

"Cinémonde" N° 403 du 9 juillet 1937
RdBElDorado_Cinémonde403_9_07_1936.jpg

Il semblerait que le film ait dans un premier temps été exploité en version originale sous-titrée.
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par Gradatio »

Merci une nouvelle fois pour ces informations complémentaires très précieuses :jap:


Nous arrivons à la fin de la parenthèse 1926-1936 que j'évoquais plus haut. Il reste certainement des films à découvrir mais j'ai mis pour le moment tout ce que j'ai trouvé, souvent par hasard au fil de mes recherches.

Nous allons suivre un chemin un peu plus balisé puisque nous allons entrer dans la période Republic Pictures et ses serials entrecoupé de quelques films américains, mexicains et espagnols ainsi que quelques personnages dérivés qui vont nous amener jusqu'au milieu des années 50.

Autant dire qu'il y a du boulot notamment sur les serials en question où j'ai pas mal d'informations :peur:

Mais j'adore ça :wink:
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par Gradatio »

Pour clore la parenthèse Joaquin Morrieta, l'un des modèles supposé de McCulley, j'ai fait quelques recherches sur les productions dont il a fait l'objet. Pak m'ayant pis la puce à l'oreille en évoquant un film précédent.

J'en ai trouvé cinq pour le moment. Si j'en trouve d'autres, je les rajouterai dans ce post.

On commence par celui que Pak nous cite en 1931

The_Avenger_(1931_film).jpg

Ce film a fait l'objet d'un remake en 1942 réalisé par Lambert Hillyer avec Bill Elliott

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À noter qu'il semble que le personnage est surnommé "The Black Shadow"


On passe en 1965 avec un nouveau film réalisé par George Sherman avec Jeffrey Hunter

murieta.jpg

Puis en 1969 dans un téléfilm réalisé par Earl Bellamy avec Ricardo Montalban

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Enfin, beaucoup plus récemment en 2023, une série mexicaine faite pour Amazon en 8 épisodes avec Juan Manuel Bernal


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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

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██ 1936

The Vigilantes are Coming
Zorro l'Indomptable


États-Unis - Serial N&B 12 épisodes, 229 minutes (États-Unis) / 104 minutes (France)
Dates de sortie : 22 août 1936 (États-Unis) / 21 décembre 1949 (France)

Scénario de Maurice Geraghty, Winston Miller, John Rathmell et Leslie Swabacker
Réalisé par Ray Taylor et Mack V. Wright


Les épisodes :

1) The Eagle Strikes (L'Aigle attaque)
2) Birth of the Vigilantes (Naissance des Justiciers)
3) Condemned by Cossacks (Condamné par les Cosaques)
4) Unholy Gold (L'Or impie)
5) Treachery Unmasked (La Trahison démasquée )
6) A Tyrant's Trickery (La Ruse d'un tyran)
7) Wings of Doom (Les Ailes du Destin)
8) A Treaty with Treason (Un traité avec trahison)
9) Arrow's Flight (Le Vol de la flèche )
10) Prison of Flame (Prison de Flammes)
11) A Race With Death (Une course contre la mort)
12) Fremont Takes Charge (Fremont prend les choses en main)



Robert Livingston : Don Loring / The Eagle
Kay Hughes : Doris Colton
Guinn 'Big Boy' Williams : "Salvation"
Raymond Hatton : "Whipsaw"
Fred Kohler : General Jason Burr
Robert Warwick : Count Ivan Raspinoff
William Farnum : Father Jose
Lloyd Ingraham : John Colton
Ray « Crash » Corrigan : Captain John Charles Fremont

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Les affiches de quelques épisodes

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Des affiches francophones


Après la découverte d' or en Californie mexicaine en 1844, des cosaques russes menés par le comte Ivan Raspinoff (Robert Warwick), en collusion avec le général Jason Burr (Fred Kohler), tentent d'envahir la Californie et d'en faire une colonie russe avec Burr comme dictateur . Ce faisant, ils rassemblent des esclaves pour travailler dans les mines et le général Burr fait assassiner le frère et le père de Don Loring (Robert Livingston) pour acquérir leurs terres riches en minerai.

Lorsque Don revient, après avoir été absent avec Salvation (Guinn 'Big Boy' Williams), Whipsaw (Raymond Hatton ) et le capitaine John Fremont (Ray « Crash » Corrigan), il assume l'identité masquée de l'Aigle pour les arrêter et se venger.

Il est alors aidé par un groupe de justiciers issus des éleveurs californiens , combattant à la fois les hommes de main du général Burr et les cosaques de Raspinoff, en attendant l'arrivée des troupes américaines du capitaine Fremont avant que la colonie ne devienne officielle.

Don Loring se cache sous l'identité du joueur d'orgue de la mission couvert par le père Jose (William Farnum). Le lieu abrite un passage secret lui permettant de changer d'identité.

Dans sa lutte, il pourra compter sur Doris Colton (Kay Hughes) retenue prisonnière avec son père John (Lloyd Ingraham), l'ingénieur des mines, par Burr.

Suite en dessous...
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Suite...

Le casting principal en image
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La suite...
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Suite et fin...

Quelques images du serial
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Don Loring fait le point avec ses deux lieutenants

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L'aide de pigeons voyageurs sera précieuse pour communiquer des renseignements de l'intérieur

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Don Loring et sa couverture parfaite en compagnie du père Jose et de Doris..

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... permettent de mettre en échec les Cosaques (le passage secret étant en dessous du tapis)

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Beaucoup de calvalcades et poursuites...

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...Ce qui n'empêchent pas quelques affrontements à l'épée

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Doris retrouve son père (Lloyd Ingraham)

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Comme dans 99% des productions, le héros dévoile son identité à la fin.



Troisième serial sur les quelques soixante-six que produira Republic Pictures tout au long de son existence, ce héros qui est un mix entre Lone Ranger et Zorro serait en très grande partie inspiré de The Eagle, un film muet de 1925 avec Rudolph Valentino (J'ai découvert ce film en préparant cette fiche. Il me faut le visionner et en faire ici un retour.)

Le personnage étant tellemement proche de son modèle qu'il n'y a pas qu'en France où il fut rebaptisé Zorro mais aussi en Allemagne (Zorro – Der blutrote Adler) au Danemark (Zorro – den blodrøde ørn) et en Finlande (Zorro – veripunainen kotka).

Bien qu'il soit indiqué sorti le 22 août 1936, il semble en fait, qu'il s'agisse de la date à laquelle le sixième épisode ait été disponible. Il a été tourné entre le 28 mai et le 17 juin.

Au début des années 50, il sera transformé en série télévisée sous forme de six épisodes de 26 minutes.


Ce serial servira de modèle aux suivants. Il ne sera pas rare de retrouver les mêmes ficelles scénaristiques et les mêmes "cliffhangers" dans les productions officielles.

Je vous donne ici pour les personnes que ça intéresse les situations dramatiques en fin de chaque épisode
1) L'aigle est abattu et tombe du clocher d'une église .
2) L'Aigle est enfermé à l'intérieur du magasin à poudre lorsqu'il explose.
3) L'Aigle est capturé par un peloton d'exécution destiné au Salut.
4) L'Aigle est pris sous un concasseur de minerai hydraulique .
5) L'Aigle tombe d'une falaise sous une pluie de balles.
6) L'Aigle est assommé sur un chariot transportant de la poudre lorsqu'il explose.
7) L'Aigle trébuche et tombe sous les lames de quatre Cosaques .
8) Une diligence transportant l'Aigle et le comte Raspinoff tombe d'une falaise .
9) L'Aigle est abattu de son cheval et tombe sous les sabots de ses poursuivants.
10) L'Aigle est enfermé dans un bâtiment en feu.
11) L'Aigle est pris dans plusieurs explosions et le glissement de terrain qui en résulte .

Robert Livingston (1904-1988), de son vrai nom Robert Edward Randall qui incarne le héros tournera dans pas moins de 136 films entre 1921 et 1975.

Il sera Stony Brooke dans 29 des 51 productions de Republic baptisé The Three Mesquiteers. L'acteur qui reprendra son personnage est un certain John Wayne !

Il sera aussi Lone Ranger mais surtout le premier Zorro parlant et en couleurs de l'histoire. C'est celui-ci que je vous présenterai prochainement.
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██ 1925

The Eagle
L'Aigle Noir



États-Unis - Muet - N&B - 80 minutes
Dates de sortie : 8 novembre 1925 (États-Unis) / janvier 1926 (France)


Scénario de Hans Kraly, d'après le roman Doubrovsky d'Alexandre Pouchkine
Réalisé par Clarence Brown


Rudolph Valentino : Vladimir Dubrovsky
Vilma Bánky : Mascha Troekouroff
Louise Dresser : la tsarine Catherine II
Albert Conti : le capitaine Kuscha
James A. Marcus : Kyrilla Troekouroff
George Nichols : le juge
Carrie Clark Ward : tante Aurélia


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Des affiches américaines


Un officier de l’armée russe, Vladimir Dubrovsky (Rudolph Valentino), est remarqué par la tsarine Catherine II (Louise Dresser) après avoir secouru une jeune femme, Mascha (Vilma Bánky). La tsarine ayant tenté de le séduire, il s'enfuit et l'impératrice, furieuse, met sa tête à prix. Peu après, son père étant mort après avoir été dépossédé de ses terres par un noble, Kyrilla Troekouroff (James A. Marcus), Vladimir jure de le venger et devient "l'Aigle noir". Il prend la tête de partisans tous masqué.

Mais il découvre que Troekouroff est le père de Mascha ; il tente de s'éloigner, acceptant une place de précepteur auprès de la jeune femme. Il va alors être tiraillé entre son désir de vengeance et l'amour qu'il ressent pour Mascha.

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Vladimir (Rudolph Valentino) infiltré chez Troekouroff (James A. Marcus)


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la tsarine Catherine II (Louise Dresser) sous le charme de Vladimir


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The Black Eagle


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Mascha (Vilma Bánky) et Vladimir



Un petit flashback dans le sujet pour ce film dont je n'ai appris l'existence que le week-end dernier en préparant la fiche de "Vigilantes" dont les auteurs se serait inspirés.

Je l'ai visionné et on peut en déceler une certaine parenté mais finalement plutôt vague. Le film est très pauvre en action. Il est en grande partie romantique misant sur le charme de Rudolph Valentino dont il s'agit de l'avant-dernier film avant qu'il ne décède tragiquement en août 1926.


Nous reprendrons le cours chronologique de ce sujet avec (enfin, diront certains), le troisième film officiel sur Zorro.
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par pak »

L'évocation de Zorro l'Indomptable permet de faire un petit zoom sur l'exploitation des serials américains en France.

On connaît le principe de ces sérials, hérités du cinéma muet : un film en épisodes, de 12 à 15 généralement, ces derniers étant prévus d'être diffusés en avant-programme du film principal. Généralement chaque épisode, sauf le dernier bien-sûr se concluant sur la belle sauvée et le méchant terrassé, se terminait sur ce qu'on appelle de nos jours un cliffhanger, laissant les héros en fâcheuse posture. Chaque épisode débutait aussi sur un rapide résumé des évènements précédents, sauf le premier of course.

Le but étant de donner envie au public de connaître la suite, et donc de fidéliser celui-ci à la salle qui le projette. En quelque sort l'ancêtre de la série télévisée qui explosera avec l'essort de la télévision dans les années 1950.

Il y eut des sérials français, principalement dans la période du muet (les plus célèbres étant probablement les productions de Louis Feuillade comme Judex, Fantômas ou Les Vampires). Toutefois, la formule fut abandonnée en 1932 en France, où le format long-métrage s'impose en même que le parlant.


C'est au lendemain de la seconde guerre mondiale que le sérial refait surface en France, mais d'une manière particulière. En effet, l'accord Blum-Byrnes signé en 1946 prévoyait, en gros, de réduire la dette française vis-à-vis des États-Unis durant la guerre (ben oui, le programme "prêt-bail" lancé pour aider militairement les pays alliés, ce n'était pas un cadeau, mais bien un prêt facturé, ce que beaucoup ont oublié de nos jours), et aussi de bénéficier de nouvelles aides financières. La contrepartie était évidemment l'ouverture du marché du pays endetté aux produits américains.

Côté cinéma, la France a toujours fait œuvre d'un certain protectionnisme (ce qui est encore en partie vrai de nos jours). Mais cet accord permit d'ouvrir les salles du territoire et de ses colonies au cinéma américain. Les années d'après-guerre voient donc une déferlante de films hollywoodiens à une époque où les gens allaient en masse au cinéma. Le potentiel du marché était alors énorme, et pour alimenter ce marché, on alla chercher les productions passées de la fin des années 1930 et du début des années 1940, puisque le cinéma américain fut invisible durant les années d'occupation.

Dans le même esprit, des petits malins ont été rechercher les vieux sérials (mais aussi les nouveaux encore produits), pour les remonter en vue d'une exploitation en salles en long-métrages. Pour cela, forcément, on amputa les épisodes de leurs résumés de début et des génériques, puis on remonta ces sérials de deux manières : en version condensée pour n'avoir qu'un film d'une durée d'environ 1h30, soit en film en deux parties. Bien évidemment, la seconde formule permettait de préserver un maximum de scènes, la première voyant pas mal de matériel passer à la trappe. Il est arrivé qu'un sérial soit remonté des deux manières, comme Zorro et ses légionnaires (Zorro's Fighting Legion) par exemple, que Gradatio va sûrement aborder très prochainement...

Une bonne partie des "vrais" Zorro sortis en salles en France à partir de la fin des années 1940 et dans les années 1950 sont d'anciens sérials américains remontés en longs-métrages...


Ci-dessous la confirmation de la date de sortie française dans "Le Film Français" N° 271/272 de l'hiver 1949-50.

Le Film français271_272_Hiv49-50.jpg


Une critique originale parue dans "L'Écran Français" n° 234 du 26 décembre 1949...

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La note en fin de notule précise une chose étrange, le film serait muet, seulement accompagné des dialogues enregistrés sur un disque de phonographe. Ce qui tendrait à montrer l'urgence dans laquelle le film a été exporté, sans doublage, ni sous-titres pour sa première exploitation hors frontières américaines...
Modifié en dernier par pak le jeu. 06 févr. 2025, 15:49, modifié 1 fois.
Il m'apparaît de plus en plus clairement que les motifs ténébreux de cette obscurité s'enrobent d'un mystère opaque assez peu propice aux interprétations lumineuses... Achille Talon

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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par Gradatio »

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██ 1936

The Bold Caballero
Le Bouillant Cavalier

États-Unis - couleurs - 67 min
Dates de sortie : premier décembre 1936 (États-Unis) / 26 janvier 1938 (France)

Scénario et réalisation de Wells Root d'après un premier scénario intitulé The Return of Zorro


Robert Livingston : Don Diego Vega / Zorro
Heather Angel : Lady Isabella Palma
Sig Ruman : commandant Sebastian Golle
Ian Wolfe : le prêtre
Robert Warwick : le gouverneur Palma
Emily Fitzroy : le chaperon de Lady Isabella
Charles Stevens : capitaine Vargas


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L'affiche américaine


Le commandant Sebastian (Sig Ruman) règne sur la Californie espagnole d'une main de fer. Zorro (Robert Livingston) tente de s'y opposer mais il se retrouve accusé du meurtre du nouveau gouverneur (Robert Warwick). La fille de celui-ci, Lady Isabella (Heather Angel) est nommée gouverneur et jure de venger la mort de son père en capturant le bandit Zorro.

Sous son identité de Don Diego, notre héros essaiera de manipuler le vil commandant qui espère séduire Isabella afin de garder le pouvoir.


On trouve peu d'images du film et la qualité des copies qui circulent sont assez mauvaises. J'ai essayé de faire au mieux


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Le commandant Sebastian Golle (Sig Ruman)

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Le gouverneur (Robert Warwick)

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Le prêtre (Ian Wolfe)

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La dueña (Emily Fitzroy)

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Le masque s'inspire des premiers écrits de McCulley


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Pour les jacquettes vidéo, les distributeurs ont préféré le raccourcir.



Ce troisième film officiel (et chose rare, le nom Zorro n'est pas dans le titre) sur notre renard est entré dans l'histoire en étant le premier parlant et en couleurs (même si il existe une copie noir et blanc). Heureusement car si on devait s'arrêter à sa qualité, il serait perdu parmi les productions moyennes. Republic était à première vue plus à l'aise avec les serials.

Pourtant, les ingrédients sont là. Si les personnages de Don Alejandro et Bernardo sont absents, celui de Diego à l'attitude très gauche joue un double jeu face au commandant. Ce dernier cumule un peu le rôle du capitaine et du sergent du récit écrit même si un personnage de ce grade est présent mais peu important. Il n'est pas crédité au générique mais le rôle est tenu par John Merton dont je parlerai plus tard puisqu'il jouera dans deux autres productions. Malgré tout, j'ai trouvé le film assez poussif.

On retrouve Robert Livingston que j'ai évoqué plus haut mais aussi Robert Warwick présent aussi sur le serial des "Vigilantes" en tant que chef des Cosaques.


Il semble que le scénario ait été recyclé à deux reprises par la firme. Comme je n'ai pas encore vu ou trouvé ces films, je ne peux pas confirmer. J'en parlerai le moment venu.
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par pak »

C'est vrai que malgré son aspect historique de premier film en couleur de Republic Pictures (tous genres confondus), il est bien oublié. Le film a aussi été exploité en noir et blanc, car peu de salles étaient équipées pour la couleur à l'époque (procédé Magnacolor déposé en 1931, créé par un laboratoire racheté par Herbert J. Yates, le fondateur de la Republic, et qui va vite être remplacé par le Trucolor).

On ne trouve d'ailleurs pas beaucoup de choses sur la toile. Pas même une affiche française...

D'après l'American Film Institute, l'un des titres de travail du film aurait été The Mask of Zorro, qui ne fut finalement pas retenu pour une raison que j'ignore (et qui sera utilisé pour la version sortie en 1998 de Martin Campbell avec Antonio Banderas).

Si seul Wells Root est crédité du scénario, "sur une idée" de Johnston McCulley, il semblerait en fait que ce dernier ait participé à l'écriture du film. Wells Root n'a réalisé que deux films, sans grand succès. Il était surtout un scénariste réputé (il va d'ailleurs enchainer avec la première version du roman Le Prisonnier de Zenda de John Cromwell) qui aura une longue carrière de 1928 à 1966 d'abord pour le cinéma puis pour la télévision. Il sera sollicité dans les années 1950 par l'Université de Californie du Sud de Los Angeles pour enseigner l’écriture cinématographique et télévisuelle, ce qu'il fera pendant une vingtaine d'années.

Début du tournage daté du 15 septembre 1936 pour une sortie début décembre : le tournage a donc été très rapide.

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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

Message par Gradatio »

pak a écrit : jeu. 06 févr. 2025, 17:27
Si seul Wells Root est crédité du scénario, "sur une idée" de Johnston McCulley, il semblerait en fait que ce dernier ait participé à l'écriture du film.
J'avais aperçu le nom de McCulley sur le scénario mais comme son nom apparaît régulièrement même après sa mort sur pas mal de productions, je me suis méfié n'ayant pas trouvé l'information sur les différentes bio que j' ai consulté.

Merci pour la confirmation
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Re: Zorro : chevauchée cinématographique et télévisuelle

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██ 1937

Zorro Rides Again
La Fin de Zorro / Le Retour de Zorro (première partie)
La Revanche de Zorro (seconde partie)


États-Unis - Serial N&B - 12 épisodes, 212 minutes / version film, 68 minutes
Dates de sortie :
États-Unis : 20 novembre 1937 (serial) / 22 septembre 1938 (film)
France (première partie) : 28 octobre 1938 (Lille) / 5 janvier 1940 (Paris)
France (seconde partie) : 4 novembre 1938 (Lille) / 12 janvier 1940 (Paris)



Scénario de Franklin Adreon, Morgan Cox, Ronald Davidson, John Rathmell et Barry Shipman
Réalisé par William Witney et John English


Les épisodes :

1. Death from the Sky (La Mort venue du ciel)
2. The Fatal Minute (La Minute fatale)
3. Juggernaut (Le Mastodonte)
4. Unmasked (Démasqué)
5. Sky Pirates (Les Pirates du ciel)
6. The Fatal Shot (Le Coup fatal)
7. Burning Embers (Sur des charbons ardents)
8. Plunge of Peril (Le Saut de la mort)
9. Tunnel of Terror (Le Tunnel de la peur)
10. Trapped (Pris au piège)
11. Right of Way (Priorité)
12. Retribution (Le Châtiment)


John Carroll : James Vega / Zorro
Helen Christian : Joyce Andrews
Reed Howes : Phillip Andrews
Noah Beery : J.A. Marsden
Richard Alexander : Brad Dace, dit El Lobo
Duncan Renaldo : Renaldo
Nigel De Brulier : Don Manuel Vega
Robert Kortman : Trellinge
Jack Ingram : Carter
Roger Williams : Manning

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Une affiche américaine générale...

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... et quelques affiches d'épisodes

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L'affiche américaine du montage en film

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Des affiches francophones de la première partie

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Une affiche francophone de la seconde partie


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Une affiche hispanique trouvée pendant mes recherches


Dans la Californie des années 1930, le scélérat J. A. Marsden (Noah Beery) vise à prendre le contrôle de la compagnie de chemin de fer California-Yucatan Railroad avec l'aide de son homme de main El Lobo (Richard Alexander). Les véritables propriétaires, Joyce Andrews (Helen Christian) et son frère Phillip (Reed Howes) se retrouvent démunis. Leur associé, Don Manuel Vega (Nigel De Brulier) appelle son neveu, James Vega (John Carroll) pour les aider car celui-ci est l'arrière petit-fils de Don Diego Vega. Ils sont cependant désappointés de découvrir que l'homme est inutile, trop intéressé par son apparence et ses vêtements.

Heureusement pour eux, un autre homme apparait alors en se présentant comme le nouveau Zorro. Il va leur donner un coup de main en combattant sans relache El Lobo et ses hommes. Il s'agit bien sur de James qui a repris le flambeau de son arrière grand-père en retrouvant la cachette dans la maison. Il est aidé par Renaldo (Duncan Renaldo), l'un des serviteurs qui est le seul au courant de sa double identité.

Suite en dessous...
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