Les textes de
Spoutnik sont plus désopilants par leur ton décalé.
* Page 1 case 1
Version
Gordine :
Depuis un certain temps, la population du village de Blackstone est mise en émoi par un étrange phénomène.
Aussi le bureau de police est-il constamment en alerte.
« J’ai vu l’autocar partir plein de matériel. Et il n’y avait pas de conducteur. »
Version
Spoutnik :
La petite ville écossaise de Blackstone a été troublée par des événements d’un caractère magique : disparitions, objets se déplaçant seuls, lueurs insolites.
Rien ne manqua pour mettre les autorités et la population dans un état voisin de la panique.
« Oui, Monsieur le commissaire, l’auto marchait sans conducteur !! »
* Page 1 case 4
Version
Gordine :
Des gens sont blessés.
Version
Spoutnik :
Des fulgurations soudaines jetaient la panique dans les réunions.
(
avec un dessin sans trop de rapport, puisqu’on y voit des personnes dans un escalier.)
Et surtout ce petit chef-d’œuvre de poésie surréaliste :
* Page 2 case 1
Version
Gordine :
« Si nous attendions que le phénomène se produise ?
- A mon avis, il vaudrait mieux y entrer, mais surtout de la prudence. »
Version
Spoutnik :
« Un fait surnaturel doit s’expliquer par un intérêt surnaturel.
- Le rapt d’une jeune fille et le pillage de l’argent sont des actes de banditisme qui émanent d’un bandit. »
Chapeau bas Monsieur Diagoras, pour avoir transformé le terne texte de la version
Gordine pour en faire un petit bijou de prose.
Maintenant, regardons l’ensemble de plus près.
Les 7 premières pages de la version
Spoutnik correspondent aux mêmes 7 premières pages de la version
Gordine ;
Les 4 premières cases de la page 8 de la version
Spoutnik correspondent aux mêmes 4 premières cases de la page 8 de la version
Gordine ;
Les 2 dernières cases de la page 8 de la version
Spoutnik correspondent aux 2 dernières cases de la page 16 et dernière de la version
Gordine !
Manquent donc, dans la version
Spoutnik, les 6 pages 9 à 15 et la majeure partie de la page 16, remplacées par la phrase lapidaire :
« Dans un fracas terrifiant, l’antre d’Amarus saute avec celui qui en était l’âme damnée. »
Et l’on rate par conséquent des tableaux du genre :