La case mémorable

[Lord Foxhole]

Des images extraites de L'Étoile mystérieuse - album bien connu - ont été utilisées à bien des occasions....

Voici quelque chose de moins classique : on a évoqué ici le cas d' Opération « Salubrité », publié jadis dans Météor ...
viewtopic.php?t=30861&start=280

Nous sommes donc en l'an 38 avant Greta Thunberg, mais le futur paraît déjà bien sombre...
Songez donc : le monde de demain est menacé par la pollution, les résidus toxiques qui sont la rançon du progrès. Il faut trouver une solution, et vite... Le Président décide donc d'envoyer une expédition dans l'espace, pour y découvrir une nouvelle planète ; une planète susceptible de devenir la poubelle de la civilisation terrienne ! On voit tout de suite l'originalité et la modernité de la solution !

Mais en attendant, le Président décide de mesures drastiques : pour éviter d'aggraver la situation, toute activité industrielle et économique est suspendue jusqu'à nouvel ordre... On renvoie les travailleurs dans leurs foyers, pour des « vacances forcées ».
Au départ, les gens rigolent, puis déchantent rapidement... Réduits à l'inactivité, et confinés dans leurs cités, les citoyens du futur s'énervent, et quelques mécontents d'évoquer déjà la destitution du président !
Pendant que certains se bagarrent entre eux, d'autres excités ont une idée : aller trouver le président, et exiger le retour à une existence normale...
Hélas, comment faire ?

Comme on le constate, il s'agit là d'une science-fiction bien naïve, n'ayant strictement aucun rapport avec ce qui se passe au 21 siècle....

[Tovenaar]

Opération Salubrité - Météor 142 (1965)

Nous sommes donc en l'an 38 avant Greta Thunberg, mais le futur paraît déjà bien sombre...
...
Comme on le constate, il s'agit là d'une science-fiction bien naïve, n'ayant strictement aucun rapport avec ce qui se passe au 21^e siècle...

Scénario de Jean Pradeau qui avait déjà rédigé d'autres scénarios du même genre pour Météor dès 1958 avec Science sans conscience (N° 58).

Sur la toile, on peut lire :
Une BD de Lortac, René et Raoul Giordan chez Artima
Lortac n'est pas le scénariste de cet épisode, il n'est pas signé. René Giordan n'existe pas.

[CRISWEL]

Ce dessin de Fred, paru dans Hara-Kiri dont il était l'un des fondateurs, m'a toujours fascinée : il résume tellement bien la "société des loisirs"...

L'auteur de "Philémon" n'était pas qu'un poète, c'était aussi un grand politique.

À dater du 1e janvier, j'entamerai sur cette page une relecture de "Philémon", ça nous changera des vaccins...

[Tovenaar]

À dater du 1^er janvier, j'entamerai sur cette page une relecture de "Philémon", ça nous changera des vaccins...

Autant ouvrir un nouveau sujet, alors : Philémon, une relecture

[Tovenaar]

À part sa nécrologie, il n'y a pas de sujet sur Fred (Philémon et le reste de son œuvre).
Cet oubli pourra donc être réparé.

[Lord Foxhole]

Cette fin est celle du « Secret des Templiers », cinquième épisode des aventures de Jacques Le Gall, publié dans Pilote en 1965 (et publié en 1977 comme « Classique Dupuis » dans Spirou).
Les rocambolesques histoires de Jacques Le Gall - ado scout en culottes courtes - étaient magistralement dessinées par MiTacq et scénarisée par J.M Charlier....
S'inspirant ici de l'histoire des mystérieux Templiers, J.M Charlier signait ici l'un des scénarios les plus intrigants de sa carrière... C'est bien simple : avec le recul, on se demande si Dan Brown ne s'en est pas inspiré ensuite (ne fut-ce que partiellement) pour son Da Vinci Code !
A la fois récit didactique, jeu d'énigmes et thriller paranoïaque, « Le Secret des Templiers » montre un Le Gall lancé sur la piste d'un fabuleux trésor perdu depuis des siècles.... Tout en étant poursuivi par une bande de vilains cagoulés aussi machiavéliques que sans scrupules.

Sans spoiler davantage cette quête, disons directement que - oui - LeGall retrouve le trésor des Templiers... Mais que - non - personne n'en profitera jamais ! Car, le twist final de Charlier est de rendre son héros amnésique pratiquement au dernier moment...
Les dernières pages montrent donc l'un des épilogues les plus étranges de la BD franco-belge classique : Le Gall, tentant péniblement de reconstituer les souvenirs de son extraordinaire aventure... Mais, malheureusement, sans y parvenir. Le lecteur restant donc, seul, gardien de sa mémoire évanouie et du secret des Templiers !

Pour en savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Secret ... s_Le_Gall)

[Jean-Louis]

Les rocambolesques histoires de Jacques Le Gall - ado scout en culottes courtes - étaient magistralement dessinées par MiTacq et scénarisée par J.M Charlier....

Il serait juste de préciser que René Follet collaborait avec Mitacq pour le dessin, d'ailleurs, on reconnait bien son style dans l'extrait montré.

[Lord Foxhole]

Il serait juste de préciser que René Follet collaborait avec Mitacq pour le dessin, d'ailleurs, on reconnait bien son style dans l'extrait montré.

Après vérification, il semblerait que ce soit bien le cas... Quoique la participation de Follet à la série ne soit pratiquement jamais créditée !
https://bdoubliees.com/journalpilote/se ... e_gall.htm
https://bdoubliees.com/journalspirou/se ... e_gall.htm

Mais il est exact que, même sans savoir ce détail, j'avais déjà décelé des choses un peu curieuses dans beaucoup de dessins... Donc, qu'il y avait potentiellement un troisième larron ayant participé à l'élaboration du chef-d’œuvre...

Tiens, en cherchant un peu, j'ai retrouvé ce vieux sujet sur le Forum de Bdgest.com, consacré à René Follet...
Il y est question, ici, de sa participation à Jacques Le Gall.
https://www.bdgest.com/forum/rene-follet-t6289-220.html

[zaitchick]

L'album le Retour de Submariner a été édité en 1979 par Arédit-Artima, dans la série Namor, collection Super-Star.

Le récit de Submariner est scénarisé par Steve Gerber et dessiné par Bill Everett. Cet album présente deux cases ambiguës : l'extra-terrestre Tamara supplie Vashti, le régent d'Atlantis, de lui accorder sa clémence. Ses paroles dupent le sage qui culpabilise d'avoir anéanti sa race.



S'il n'y avait pas les bulles de dialogue, l'angle de vue adopté pour la première vignette et son association avec la vignette suivante offrent une interprétation beaucoup plus grivoise de la scène. Bill Everett est-il un petit coquin ?

https://zaitchick.blogspot.com/2022/01/ ... riner.html

[Doc Mars]

Nom d'une pipe, mais c'est bien sûr !!

[mario]

Outre le caractère ambigu de la séquence que tu montres, Zaitchick, je remarque les dialogues bibliques. Ca parle de race, de fraternité, de culpabilité, des thèmes éternels mais qui n'ont plus cours de nos jours.

Faudra que je relise ce run.

[zaitchick]

L'album les Anges de Satan est paru au 2e trimestre 1979 dans la série Captain America, collection Super-Star, chez Arédit-Artima. L'auteur de la couverture issue du Captain America 128 n'est pas crédité. (D'après la Marvel Database, il s'agirait de Marie Severin assistée de Joe Sinnot)

Dans ce numéro, Captain America se lance dans un périple à moto à travers une Amérique en pleine crise morale, le scénario est de Stan Lee et les dessins sont de Gene Colan. Le comics est paru en 1970, l'année qui suit la sortie d'Easy Rider au cinéma. Captain affronte les Anges de Satan (et non pas les Hell's Angels, vous aurez compris la nuance.) On voit sur la couverture notre super-héros chataigner un voyou motorisé portant vestes à franges et casque lourd de la Wehrmacht tandis que ses comparses accourent à rescousse en brandissant de lourdes chaînes et l'encolure entourée par les bras de leur copine ! A croire qu'elle font partie de la panoplie. Le pugilat n'exclut donc pas une galante compagnie.

[Tovenaar]

Le pugilat n'exclut donc pas une galante compagnie.

Les femmes fatales des films noirs faisaient partie de ces femmes-là.
Sauf quand elles n'étaient que de vulgaires pouffiasses

[Lord Foxhole]

Ah, la Marvel nous en aura servi des curiosités, au cours des années 1970...
La question qu'on se pose est : « Est-ce que Satan en personne intervient au cours de l'histoire !? »

[Tovenaar]

Ah, la Marvel nous en aura servi des curiosités, au cours des années 1970...
La question qu'on se pose est : « Est-ce que Satan en personne intervient au cours de l'histoire !? »

Comme Thor et Hercule(s), le personnage se Satan est devenu une propriété de Marvel : Satan™ ( )

[zaitchick]

L'album Captain America, la Résurrection de Bucky est paru au 3e trimestre 1979 dans la collection Marvel Super-Star. Artima y aligne les perles.

Tout d'abord, le titre n'est pas en rapport avec l'illustration : l'album compile les numéros 131,132 et 133 du comics Captain America, le récit du retour de Bucky se développe sur les numéros 131 et 132, Arédit a donc choisi la couverture du numéro 133, dans lequel Bucky n'apparaît pas, pour illustrer l'album. Par ailleurs, Arédit a inversé deux planches dans les épisodes 132 et 133 : les planches 15 et 16 du numéro 132 on été inversées avec celles du numéro 133 et vice versa, ce qui perturbe quelque peu la lecture. Enfin, mais la faute n'incombe pas à l'éditeur français, dans cette vignette, p.4 de l'épîsode 132, Nick Fury fait un geste curieux :

Est-ce que l'encreur Dick Ayers a mal compris les crayonnés de Gene Colan ?

[Lord Foxhole]

Pré-publiée dans le journal de Spirou en 1953, Le Maître de Roucybeuf est la deuxième histoire de la série Johan...
Et, même si son graphisme n'a pas encore atteint le sommet de son art, Peyo signe là l'un de ses chefs-d’œuvre... Peut-être même, scénaristiquement parlant, le chef-d’œuvre de sa série.
Le Maître de Roucybeuf ne repose pas sur un argument facile à base de quête magique (ce qui deviendra malheureusement un peu une habitude chez lui, par la suite)...

Même si cela n'est jamais clairement expliqué dans la série, Johan est un « Homme du Roi », autrement dit l'équivalent d'un policier... Et ici, il est confronté à une affaire délicate : la disparition du Baron de Roucybeuf, et les tentatives d'assassinat de son fils Hugues. Johan et Hugues comprennent rapidement que le ver est dans le fruit : un membre de la famille veut devenir le nouveau « Maître de Roucybeuf », mais qui ?
En trois cases, Peyo expose ici les seuls suspects possibles : le cousin Thibaud, l'oncle Amauri, et Bertrand...

Johan n'a jamais été une série policière et, finalement, l'enquête se révélera assez facile... Mais Peyo, parvient à rendre cette histoire de famille passionnante, à force de coups de théâtre, de courses-poursuites et de combats. Il n'y a rien d'inexplicable, ni de vraiment invraisemblable dans l'histoire : c'est, fondamentalement, une aventure assez réaliste.
Il est juste dommage que Peyo n'ait pas été suffisamment inspiré, par la suite, pour persévérer dans cette voie... Finalement, sorcières, enchanteurs, et créatures fantastiques s'inviteront régulièrement dans la série, fournissant ainsi à l'auteur des arguments un peu faciles pour relancer l'intérêt de ses histoires.

[Tovenaar]

C'est le dessin de couverture qui est pour moi une "case mémorable" et qui m'a vraiment donné envie de lire l'histoire il y a très longtemps :

Johan-et-Pirlouit-Le-Maitre-de-Roucybeuf.jpg (28.77 Kio) Vu 1499 fois

[Lord Foxhole]

C'est le dessin de couverture qui est pour moi une "case mémorable" et qui m'a vraiment donné envie de lire l'histoire il y a très longtemps :

Oui, c'est l'une des meilleures couvertures de Peyo... Et d'autant plus curieuse que cette scène ne se trouve pas du tout dans l'album !

Il est difficile, pour moi, de trouver « une » case mémorable en particulier, parce que tout l'album reste curieusement magique à mes yeux... Ce qui est fort rare, au bout d'un demi-siècle....

[PifouPocheAddict]

Vos messages m'ont donné envie de relire ce tome 2 que je n'avais pas ressorti depuis un bail... Après quelques pages, j'ai vraiment envie de le finir. C'est vrai qu'il est vraiment bien cet album de Peyo ! Ça me donne même envie de trouver les albums de cette série qui me manquent. C'est à dire, beaucoup !