Dupuis possédant les droits commerciaux de Gaston, logique qu'ils l'exploitent. Ils se fichent bien des considérations morales.L'auteur et les équipes de Dupuis y travaillent depuis cinq ans, mais la fille de Franquin n'a été prévenue qu'il y a quatre mois : les gags de Gaston Lagaffe reviennent, vingt-cinq ans après la mort d'André Franquin, sous la plume de Marc Delafontaine, alias Delaf, le dessinateur québécois de la série (à l'arrêt) Les Nombrils. Les premières planches paraîtront dans le journal Spirou dès ce mois d'avril, un nouvel album est programmé en octobre. Un événement éditorial qui risque de faire les gros chiffres des librairies, mais aussi les gorges chaudes des adorateurs des créations de Franquin et de donner du boulot aux observateurs de la planète BD puisque cette reprise se fera sans l'accord d'Isabelle Franquin, l'ayant-droit du dessinateur et détentrice de son droit moral, comme elle nous l'a confirmé...
Isabelle Franquin ne peut hélas rien y faire.
Après, l'éditeur a aussi des arguments en tant que gestionnaire d'un patrimoine catalogue :
Mais Gaston, sans le génie de Franquin, sera-t-il encore Gaston ? J'en doute...(...) Mais aussi interloquer les esthètes purs et durs, pour qui Lagaffe doit reposer en paix. Le problème, explique au Monde Julien Papelier, le président de Dupuis, est que « les personnages iconiques de la bande dessinée, comme Gaston, sont menacés de disparition s’ils ne sont pas réincarnés d’une manière ou d’une autre ». Une étude interne réalisée par Dupuis montrerait que « la notoriété de Gaston chez les plus jeunes » aurait diminué d’un tiers entre 2013 et 2017.
Illustration qui devrait faire la couverture de Spirou.
Un premier gag publié.