Creepy, Eerie & Vampirella

Discussions générales autour de l'univers des Comics de Marvel à DC ainsi que sur les parutions françaises actuelles. Retrouvez ici l'univers des comics de Lug à Panini, mais aussi le mythique magazine Strange de 1970 et ses publications soeurs : Fantask, Marvel, Spécial Strange, Titans, Nova, Spidey, etc.
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Nutello
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Re: Creepy, Eerie & Vampirella

Message par Nutello »

jafi a écrit : sam. 10 sept. 2022, 20:34 J'aime aussi bien les histoires que la rubrique "roman photo" avec des images de film d'horreur pour raconter l'histoire.
Bonjour,

A l'époque, il y a eu de vrais "ciné-romans" qui racontaient le film.
En fantastique & SF :
- Star Ciné Cosmos, chez Bozzesi ;
- les deux numéros de Wampir, vite censuré (en fait quatre numéros parus, mais les deux derniers interdits en France et vendus dans des pays francophones, et plus de numéros en Italie), chez Ponzoni ;
- Film Horreur, chez Skandia ;
- UFO, chez Skandia aussi ;
- les trois numéros de Famous films, chez Warren.
https://bmania.pagesperso-orange.fr/Presentoir.htm
https://bmania.pagesperso-orange.fr/StarCineCosmos0.htm
https://bmania.pagesperso-orange.fr/Wampir0.htm
https://bmania.pagesperso-orange.fr/Filmhorror0.htm
https://bmania.pagesperso-orange.fr/Ufo.htm
https://comicbookrealm.com/series/29785 ... us%20Films
jafi a écrit : sam. 10 sept. 2022, 20:34 J'aime aussi bien les histoires
En plus des Vampirella, Creepy et Eerie français, des récits des Vampirella, Creepy, Eerie et 1984 originaux US ont également été traduits dans Ère comprimée et Fantastik chez Campus.
Modifié en dernier par Nutello le dim. 11 sept. 2022, 15:26, modifié 1 fois.
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Arlok
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Re: Creepy, Eerie & Vampirella

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Ils auront pris leur temps. Huit ans après le volume 1…

Le 6 octobre 2023, Vampirella Anthologie volume 2 ! :faim:
Revoici enfin VAMPIRELLA, personnage culte né à la fin de l'année 1969 et emblème du renouveau de Warren Publishing, l'éditeur mythique de CREEPY et EERIE! Cette nouvelle anthologie très attendue propose une sélection des meilleures histoires du magazine Vampirella, avec près de 240 pages de BD tirées des numéros 16 à 23 des éditions américaines, très largement inédites en France.
Redécouvrez dans cette édition le personnage mythique créé par Forrest J. ACKERMAN et Tom SUTTON dans des histoires illustrées par des artistes prestigieux tels que Estéban MAROTO, Jerry GRANDENETTI, Luis GARCIA, et l'incontournable José GONZALES, dessinateur qui sublimé la belle VAMPIRELLA. Enfin, pour tout comprendre sur le mythe VAMPIRELLA, l'expert de la BD anglo-saxonne David ROACH signe avec passion une brillante introduction qui dévoilera tout de la plus sexy des vampires et de ses illustres créateurs!
vampirella_anth_v2.jpg
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reedff
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Re: Creepy, Eerie & Vampirella

Message par reedff »

8 ans d'attente depuis le tome 1. Merci pour l'info, il faudra remonter le sujet en octobre pour ne pas oublier la sortie.
Nutello
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Re: Creepy, Eerie & Vampirella

Message par Nutello »

Bonjour,

Le grand tournant se produit en 1971, quand Josep Toutain, directeur de l’agence espagnole Selecciones Ilustradas venu spécialement à New-York, demande à rencontrer James Warren et lui présente un carton contenant des dessins de ses petits protégés : José Pepe Gonzalez, Esteban Maroto, Luis García, Félix Mas, Ramón Torrents et d’autres.
James Warren est subjugué, et à partir du # 11 de mai 1971, les dessinateurs espagnols remplacent de mois en mois leurs homologues US.

La progression est édifiante :

# 11
Luis Martinez Roca

# 12
José Gonzalez

# 13
José Gonzalez – José Maria Beà

# 14
José Gonzalez – Esteban Maroto

# 15
José Gonzales – José Maria Beà – Luis García

# 16
José Gonzalez – Esteban Maroto – Auraleon – Félix Mas

# 17
José Gonzalez – Esteban Maroto – José Maria Beà – Luis García – Auraleon – Luis Martinez Roca

# 18
José Gonzalez – Esteban Maroto – Luis García – Auraleon – Félix Mas

# 19
Sélection de rééditions

# 20
José Gonzalez – Esteban Maroto – Luis García – Auraleon – Luis Dominguez

# 21
José Gonzalez – Esteban Maroto – Luis García – Félix Mas

# 22
José Gonzalez – Esteban Maroto – José Maria Beà – Auraleon – Félix Mas

...

En quelques mois, et entièrement à partir du # 18 d’août 1972, les dessinateurs espagnols de l’école Selecciones Ilustradas tiennent le magazine, et Vampirella entre dans son apothéose.

Les dessinateurs espagnols vont également essaimer dans d’autres publications Warren, ainsi dans Creepy à partir du # 42 de novembre 1971, contribuant là aussi à améliorer nettement cet autre titre.


Remarques :

Avec son nom à consonance hispanique, Angelo Torres n’appartient pas à l’agence de Josep Toutain, mais est portoricain.
Par ailleurs, il n’a pas dessiné dans Vampirella mais, pour Warren, dans Eerie, Creepy et Blazing Combat.

- Dans le # 1, un somptueux récit crayonné de Neal Adams « Goddess from the sea », ou l’émotion érotique d’un homme habitant en bord de mer et voyant surgir de l’océan une femme à la beauté exceptionnelle, jusqu’à ce qu’elle arrache son masque et révèle sa vraie nature.
viewtopic.php?p=844032#p844032
viewtopic.php?p=844033#p844033
- Pour son personnage féminin, Neal Adams a repris la bande 5 x Infini dessinée à ses débuts collectivement par Esteban Maroto, Luis García, Ramón Torrents, Adolfo Usero et Suso Peña, et dont la publication a commencé dans le n° 1 de la revue espagnole Delta 99 fin 1968, c’est-à-dire un an plus tôt.
(Ainsi, trois portraits féminins au bas de la deuxième et de la troisième pages de « Goddess from the sea » sont strictement recopiés de dessins de Ramón Torrents de la quatrième, de la treizième et de la vingt-et-unième pages du chapitre 2 de 5 x Infini ; et l’on peut faire un sérieux rapprochement entre des personnages de profil à la deuxième et la quatrième pages de l’un et à la vingt-deuxième page de l’autre. Si quelqu'un a un scan...)
- Il est à noter que Neal Adams admirait particulièrement la bande d’Esteban Maroto et ses amis puisqu’il en a créé une suite, Zero Patrol, publiée par Continuity Comics en 1984-5 puis 1987-9, avec des noms de personnages américanisés.

Par conséquent, pour son magnifique récit « Goddess from the sea » de l’inaugural Vampirella # 1, Neal Adams a recopié des portraits de Ramón Torrents de 5 x Infini dessiné par Esteban Maroto, Luis García, Ramón Torrents, Adolfo Usero et Suso Peña.
Deux années plus tard, les trois premiers de ces dessinateurs seront devenus des piliers de la période de gloire de Vampirella. La boucle est bouclée. L'original a remplacé la copie.
Modifié en dernier par Nutello le ven. 09 juin 2023, 06:30, modifié 1 fois.
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datadox
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Re: Creepy, Eerie & Vampirella

Message par datadox »

Nutello a écrit : jeu. 08 juin 2023, 16:12
Avec son nom à consonance hispanique, Angelo Torres n’appartient pas à l’agence de Josep Toutain, mais est portoricain.
Par ailleurs, il n’a pas dessiné dans Vampirella mais, pour Warren, dans Eerie, Creepy et Blazing Combat.
Il est né à Porto Rico mais il est de ce fait de nationalité américaine, et il a commencé au début des années 1950 aux côtés d'Al Williamson, Roy Krenkel et Frank Frazetta chez EC.
Mes recherches : http://www.forumpimpf.net/viewtopic.php ... 53#p555499
Mes séries complètes : http://www.forumpimpf.net/viewtopic.php ... 49#p587549

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Re: Creepy, Eerie & Vampirella

Message par Arlok »

Je fais remonter le sujet, il est bien sorti comme prévu ! :nickel:
Arlok a écrit : jeu. 08 juin 2023, 12:16 Le 6 octobre 2023, Vampirella Anthologie volume 2 ! :faim:
Revoici enfin VAMPIRELLA, personnage culte né à la fin de l'année 1969 et emblème du renouveau de Warren Publishing, l'éditeur mythique de CREEPY et EERIE! Cette nouvelle anthologie très attendue propose une sélection des meilleures histoires du magazine Vampirella, avec près de 240 pages de BD tirées des numéros 16 à 23 des éditions américaines, très largement inédites en France.
Redécouvrez dans cette édition le personnage mythique créé par Forrest J. ACKERMAN et Tom SUTTON dans des histoires illustrées par des artistes prestigieux tels que Estéban MAROTO, Jerry GRANDENETTI, Luis GARCIA, et l'incontournable José GONZALES, dessinateur qui sublimé la belle VAMPIRELLA. Enfin, pour tout comprendre sur le mythe VAMPIRELLA, l'expert de la BD anglo-saxonne David ROACH signe avec passion une brillante introduction qui dévoilera tout de la plus sexy des vampires et de ses illustres créateurs!
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Re: Creepy, Eerie & Vampirella

Message par reedff »

Merci d'avoir remonté l'info, j'avais oublié.
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Re: Creepy, Eerie & Vampirella

Message par Nutello »

« Elle est belle, et plus que belle ; elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu’elle inspire est nocturne et profond. »
Charles Baudelaire – « Le désir de peindre » - Le spleen de Paris


Bonjour,

Tandis qu’Eerie et Creepy jouent sur les châteaux obscurs, les sorciers et les démons, les créatures de cimetières et les hommes-loups, Vampirella reprend certes la même panoplie mais en ajoutant un ingrédient clef, l’exaltation de l’esthétique féminine.
Rien d’original au demeurant, rien de bien nouveau, mais cela peut se montrer efficace.
« Captivating comics about fantastic females ! » proclame l’annonce au bas de la couverture du # 1.

Vampirella = Eerie-Creepy + glamour

Du glamour par conséquent, un glamour sombre et maléfique qui s’égrène au fil des pages sous les traits de jeunes femmes aux longs cheveux dans la lignée des personnages des récits « Morella » et « Ligeia » d’Edgar Allan Poe, de la phrase baudelairienne « En elle le noir abonde… », de l’anglaise et fellinienne Barbara Steele, figure mythique du gothique italien des films « Le masque du démon » ou « I lunghi capelli della morte », des jeunes femmes vénéneuses ou proies d’êtres crépusculaires dans les films de la Hammer « Les maîtresses de Dracula » ou « Lust for a vampire », ou encore de l’apparition spectrale sur fond de forêt grenat sur la pochette signée Marcus Keef du premier disque du groupe Black Sabbath.

Mais ce glamour est aussi l’héritier des 60s et leur révolution Youthquake : révolution de l’esthétique féminine en pendant de la révolution pop-musicale très masculine.

Quelques années plus tôt, a eu lieu la période Swinging London avec la minirobe de Twiggy et Jean Shrimpton et autres jeunes Anglaises arpentant Carnaby Street et King’s Road, célébrées en évocations idéalisées avec « She’s a rainbow » par Mick Jagger, « Lucy in the sky with diamonds » par John Lennon ou, à sa manière, « Initials BB » par Serge Gainsbourg.
C’est l’époque des filles en fleurs et robes indiennes de Monterey et Woodstock, des Human Be-In, Gathering of the Tribes & Summer of Love de Haight-Ashbury, tenant en main « a stick of sandalwood » et qui « pass gracefully in laughter, wine coloured flowers in their hair » comme David Crosby les a dépeintes dans les chansons « Tribal gathering » et « Renaissance fair ».
Ce sont Brigitte Bardot en cuissardes ou coiffe et tunique de métal Paco Rabanne dans le spectacle télévisuel du nouvel an 1968, Jane Fonda dans « Barbarella » et « Metzengerstein », Yutte Stensgaard et ses sœurs extra-dimensionnelles dans « Zeta One », Jane Birkin dans « Blow up » de Michelangelo Antonioni ou dans le show TV « Melody Nelson » de Serge Gainsbourg et Jean-Christophe Averty, Anita Pallenberg et Marianne Faithfull en longs foulards et chapeaux à plumes au bras de musiciens célèbres, Edie Sedgwick en égérie de la Factory, et tant de jeunes modèles en collants Dim ou d’autres marques dans les pages de Harper’s Bazaar et Vogue.
Ce sont les silhouettes féminines éthérées des génériques des films de James Bond, qui n’ont cessé de se sophistiquer depuis.
Ce sont des couvertures de magazines underground comme Oz et IT à Londres et des posters de concerts du club UFO, s’appuyant régulièrement sur la valorisation de l’image féminine avec des œuvres de graphistes comme Michael English, Nigel Waymouth ou Martin Sharp, ou des équivalents US, certaines affiches des concerts de la West-Coast, du Fillmore et l’Avalon, à travers les graphismes de Wes Wilson, Stanley Miller dit « Mouse », Victor Moscoso ou Alton Kelley, très influencés par l'Art Nouveau 1900.

La bande-dessinée participe au mouvement, qui voit surgir les héroïnes de l’éditeur Éric Losfeld, « Barbarella », « Saga de Xam », « Jodelle », « Pravda », « Xiris », « Phoebe Zeit-Geist » ; « Aphrodisy » de Jacques Hirou dans les pages de Miroir du Fantastique et « Zora » de Fernando Fernandez dans celles d’Ère comprimée ; et les multiples personnages de Guido Crepax dans Charlie Mensuel comme « Valentina » ou la motocycliste bottée, les filles peintes de motifs « avant-gardistes » et la femme-panthère venue d’ailleurs dans la bande « Belinda contre les mange-disques ».
Dans les « petits formats », on trouve quelques-unes de ces jeunes personnes ainsi la très lookée English 60s héroïne de Diaman chez Imperia, l’extra-terrestre hippie de la série Fantasia dans Antares, les blonde et brune exploratrices du cosmos et les nombreuses filles des étoiles aux tenues d’arborescences ou portant diadème en col de cygne du très psychédélique 5 x Infini dans Fantastik chez Sepp, ou encore l’astronaute rousse aux effets de coiffure et la mutante vêtue de quelques arabesques, les amazones et nymphes des eaux de la bande psychédélico-pop-art allemande Perry-le-fantastique, et les Italiennes Auranella ou Selene des fumetti neri.
La longtemps stricte école franco-belge n’est pas complètement en reste, et les pages autrefois très masculines des Tintin-Spirou voient elles aussi surgir des silhouettes féminines jeunes et blondes comme sous la forme d’une équipe de footballeuses dans « Mini-jupes et maxi-foot » de Raymond Reding ou jusque dans le paléolithique quand Tounga croise une attirante Cro-Magnonne répondant à ces critères.
Et même le photo-roman s’y est mis avec quelques créations comme le « roman-film » de Jean-Claude Forest « Les magiciennes » dans la très sophistiquée revue Plexus, s'appuyant principalement sur la mise en représentation de deux personnages féminins aux tenues très légères et graphiques, ou les aventures temporelles de Siderelle dans les pages du magazine Topless.

Cette esthétique glamour 60s se manifeste ainsi dans la tenue de Vampirella inspirée de celles de Barbarella et, par conséquent, se manifeste dès le premier regard posé sur la couverture de chaque numéro du magazine.
Ainsi affichée sur la couverture, Vampirella avec sa tenue annonce du glamour et même une certaine touche d’érotisme léger, que confirment les créatures fantasmagoriques des vastes fresques onirico-psychédéliques d’Esteban Maroto ou, dans le premier récit de la revue à avoir été dessiné par un Espagnol, « The Escape » de Luis Martinez Roca, la jeune voleuse en minirobe et cuissardes noires..

Vampirella se situe ainsi au croisement de deux influences, l’une ancienne et traditionnelle, l’autre alors récente,

Vampirella = Eerie-Creepy + jeune femme gothique + Swinging Sixties
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