Nasdine Hodja a écrit :Roudoudou est né avec des sabots qui lui donnait une démarche ou un port particulier.
Très rapidement, il les a abandonné au profit de pieds plats dissimulés dans des chaussures dont les bout sont arrondis.
Il est probable que la présence des sabots constituait une difficulté technique supplémentaire pour le dessinateur.
Oui, une légère difficulté supplémentaire ; mais ce n'est certainement pas cela qui pouvait rebuter un dessinateur de la trempe d'Arnal. Je pense plutôt qu'il a suivi la demande de la Rédaction qui devait considérer, non sans raison, qu'il serait plus facile aux jeunes lecteurs de s'identifier à un Roudoudou avec des pieds (et des chaussures), qu'au même avec des sabots ; de plus, ce faisant, R. passait du statut d'animal à celui d'humanoide. En outre, cela l'homogénéisait avec les autres personnages animaux comiques de Vaillant, tels que Placid et Muzo, Pif, PiFou, Hercule, tous issus de la plume d'Arnal.
Cette histoire de pattes/pieds est semblable à celle de l'oncle Hermès dans Isabelle, qui, créé avec des pattes de bouc, a fini par avoir des jambes en cours de série. Il y avait d'ailleurs là, sous-jacent, une forme de malaise à imaginer un bouc (ou plutôt un faune) supposer copuler avec sa fiancée, l'affriolante Calendula.
Avec des jambes, l'oncle Hermès se retrouvait plus politiquement correct dans un journal comme Spirou, qui se devait d'être bien-pensant pour ne pas encourir les foudres de la Censure. Et puis, cela devait mieux convenir à Charles Dupuis, qui, en bon catholique, ne devait pas trop apprécier que l'un des personnages positifs de son journal ait une apparence satanique...