Dans "Le grand jeu", dans
La maison du mystère n° 13, Garth est une nouvelle fois promis à un rôle de gladiateur.
Entré dans un télétransmetteur de matière abandonné sur terre depuis des siècles, il se retrouve héros d'un divertissement illégal où il doit survivre sur une planète aride et piégée, tandis que des milliers de "drogués", électroniquement connectés à son cerveau, jouissent de toutes ses émotions.
"Le grand jeu" évoque des éléments de plusieurs autres récits : l'enlèvement comme dans "Un monde en décadence", le spectacle cruel comme dans "Les prisonniers de Zelda", la lutte primitive comme dans "La sphère d'or".
Une fois de plus, O'Donnell fait preuve d'une grande subtilité dans les péripéties qu'il met en scène, ainsi l'utilisation de flambeaux pour créer une zone d'air chaud ascensionnel qui chasse vers le haut les flocons mortels qui cherchent à agresser Garth et ses compagnons (p. 62 à 78). Notons la ressemblance entre ces flocons et les brillances et étoiles qui parsèment un très grand nombre d'illustrations de Virgil Finlay (4).
Cet épisode, en outre, dans une certaine mesure, démystifie l'idée même de récits d'aventures. Les "drogués" qui se repaissent des émotions de Garth peuvent être pris pour la métaphore des lecteurs de récits ou des spectateurs de films d'aventures qui s'identifient au personnage principal incarné au cinéma par un comédien idéalisé. "Il doit y avoir en ce moment un million de drogués qui se prennent pour de grands héros des étoiles" dit une réplique (p. 93). Le scénariste introduit ainsi dans son récit une mise en scène de la relation du lecteur au héros du récit lui-même, cas sans doute bien rare dans l'histoire de la bande dessinée.
Ajoutons enfin que la note d'humour finale n'est pas à dédaigner.
(4) A titre d'exemples, les illustrations de : Kubla Khan (1938), Israfel (1938), The outsiders and others (1939), The face in the abyss (1940), The blind spot (1940), The sky woman (1940), Conquest of the moon pool (1940 et 1948), The dwellers in the mirage (1941), The citadel of fear (1942), Burn, witch, burn! (1942), Baby face (1945), Siren song (1946), Allan and the ice-gods (1947), Atlantis' exile (1947), The moon pool (1948), The ship of Ishtar (1949), Earth's last citadel (1950), The man who mastered time (1950), The call from beyond (1950), The woman who couldn't die (1950), Morning star (1950), Girl in the golden atom (1951), Hand from the void (1951), We shall come back (1951), The gray mahatma (1951), House of many worlds (1951), The wanderer's return (1951), The spirit boats (1951), Journey to Barkut (1952), Adam's first wife (1952), The evening star (1952), Asylum earth (1952), Vulcan's dolls (1952), The evening star (1952), The big jump (1953), The light house (1953), Sjambak (1953), Full moon (1953), Dark world (1954), The naked sky (1955), Martial canal (1956), Heist job onThizar (1956), How to shape your future (1957), The dream makers (1958), Sabbatical (1959), The weather in space (1963), The foundation trilogy (1966), Earthblood (1967), Sunbeam caress (1968), The frozen summer (1969), etc. etc.

Le dernier épisode publié par Comics Pocket, "La montagne vivante", dans
La maison du mystère n° 14, joue sur la curiosité que peuvent soulever les communautés Mennonites ou Amishes au mode de vie très strict, opposé à tout modernisme.
Ceux que rencontrent Garth et son ami Lomière forment un groupe de mutants, transformés par l'influence d'une entité mystérieuse vivant à l'intérieur d'une montagne creuse. Ces êtres se révèlent télépathes, capables de projeter des images hallucinatoires dans l'esprit des "normaux". La traversée des méandres de l'organisme montagneux par les deux personnages est un grand voyage psychédélique, rappelant par certains aspects le célèbre film
Voyage au centre de la terre d'Henri Levin, de 1959.