Wampus (série)

De Pimpf Wiki
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
WAMPUS
Scénariste Claude Legrand
Dessinateur Luciano Bernasconi
Wampus.jpg

Wampus est le personnage principal de la série éponyme de bandes dessinées, créée par Marcel Navarro, écrite par Franco Frescura et illustrée par Luciano Bernasconi, parue aux éditions Lug. Six épisodes sont d'abord parus en 1969. Un septième épisode, déjà réalisé, n'a été publié, pour cause de censure, qu'en 1983, lors d'une réédition complète de la série dans la revue Ombrax (N°211 à 233). La série fut relancée par Jean-Marc Lofficier dans la nouvelle version de la revue Fantask (Semic), puis dans Mustang N°303 à 306 à la suite de l'arrêt de Fantask. Si Lofficier avait remplacé Frescura au scénario, Bernasconi était toujours aux pinceaux. Cette résurrection donna lieu à de multiples rencontres avec les protagonistes de l'univers Lug.

L'histoire

Wampus est une créature extraterrestre polymorphe, un agent du Grand Mental qui veut absolument détruire la Terre. Seul le journaliste français Jean Sten connait ses projets et tente de les faire échouer. Anti-héros malfaisant dans la lignée des Fantômas ou Diabolik, Wampus est réellement un personnage hors normes.

Thématique

« Wampus, être maléfique venu d'une lointaine galaxie, a pour mission de détruire la civilisation humaine » annonce le préambule du deuxième épisode (Wampus n° 2 p. 3).

Ce personnage au physique déconcertant est animé d’une véritable rage qui le pousse à exterminer le plus grand nombre d’humains. Il se dit « l’ennemi juré de la Terre et de ses habitants » (n° 1 p. 44).

« Hommes ! Ce n’est que le commencement de la fin ! Wampus porte en lui le message de l’esprit des ténèbres, car les horreurs de l’apocalypse vont s’abattre sur vos têtes chétives » (n° 1 p. 51). « Parce que le mal en soi-même, de par lui-même, est mon unique but » (n° 5 p. 49). Il parcourt le monde provoquant catastrophes et désastres, anéantissant, grâce à ses pouvoirs surhumains, barrages, ponts, navires, usines, immeubles, trains ou avions. Il fait exploser un volcan au Japon ou une bombe nucléaire en plein Londres, sans cesse mû par sa rage meurtrière. « Il est temps d’aller ailleurs, de répandre en d’autres lieux la peur, la mort et la ruine, signes incoercibles de la victoire du très-bas » (n° 1 p. 52).

Wampus n'obéit a priori à aucun intérêt personnel particulier. Il est l'instrument d'une entité, le Grand Mental, « cône flamboyant », « figure géométrique immatérielle » projetée depuis une étoile (première apparition : n° 2 p. 38), qui le dirige. Wampus exerce alors, sous ce contrôle, le mal comme un devoir, même si c’est avec passion et même exaltation.

Wampus est venu sur la Terre pour sacrifier à son dieu des êtres humains, êtres pour lui inférieurs, tout comme des êtres humains ont sacrifié et sacrifient encore aux leurs des bœufs ou des poulets. C’est par foi que Wampus, fidèle adorateur de sa divinité, sème la mort et la destruction.

Pourtant, nous n’avons pas affaire à un simple fonctionnaire remplissant seulement avec application son office.

Si, au long des époques et des civilisations, des prêtres humains ont jugé bien de verser le sang animal en offrande à leurs déités, si au fil des époques et des générations des prêtres humains ont décapité le bouc ou le poulet pour marquer avec respect de leur sang l’autel, Wampus dans ce cas agirait selon une tradition de même nature, ni meilleure ni pire. Les auteurs auraient tracé en quelque sorte le portrait incarné de l’idée humaine de sacrifice aux dieux, et avec leur personnage, – retour à l’envoyeur –, simplement ce sont des humains, êtres inférieurs qu’il méprise, qui sont victimes de cette idée. Avec Wampus, l’humanité rencontre son prêtre sacrificateur appartenant à une espèce qui lui est supérieure. La série Wampus donne-t-elle le point de vue du poulet sacrifié à l’instant de sa décapitation ?

Mais – mais –, lors d’un sacrifice animal, l’exécutant humain n’est pas supposé éprouver de plaisir dans le fait-même de tuer l’animal. Il s’adresse à sa divinité, fait juste mourir de manière vertueuse une forme de vie pour, dans son esprit, rendre hommage à un dieu, et il ne ressent aucun sentiment de faire un acte malfaisant, ni aucun sentiment exquis de contentement si ce n’est mystique. Mais si accomplir un sacrifice n’est pas censé être accomplir le mal, Wampus, lui, à l’opposé, accomplit et un sacrifice et le mal, il accomplit même un sacrifice pour accomplir le mal. Et il jubile, possédé par une cruauté frénétique, il y trouve une jouissance personnelle.

En revanche, et on pourrait dire : naturellement, nous ne savons rien des avantages que de son côté le Grand Mental est supposé tirer des exactions de son émissaire, des avantages qu’il est censé recevoir de ces exterminations humaines, du bénéfice que cet être tout-puissant, désincarné, peut tirer de ce qu’un adorateur inflige la mort à des créatures, qu’il s’agisse d’humains ou de poulets, du bénéfice qu’un être tout-puissant peut tirer du fait qu’un adorateur répande la souffrance en son nom.

Un tel thème n'avait guère été abordé auparavant dans la bande dessinée, ce qui confère à cette série une indéniable originalité, et fait d’elle une chose plutôt rare.

Mais la thématique est sans doute complexe, et le scénariste paraît s’y être lui-même plus ou moins embrouillé. Car Wampus se permet aussi de juger l’humanité : « Il y a tant de mal, tant de férocité à New York que mon œuvre pourrait paraître inutile » (n° 3 p. 15). « Les milliers de ruisselets au milieu desquels se perd la méchanceté humaine formeront un fleuve unique, profond et impétueux, un déluge qui balaiera les ultimes et vacillantes velléités du bien, recouvrant de fange les ambitions et la civilisation même de l’homme » (n° 3 p. 16). Ce qui donne dans le dernier épisode : « Enfin je te reconnais, humanité ! Enfin, je sais pourquoi tu dois être détruite ! » (Ombrax n° 231 p. 124). Cela semble entrer quelque peu en contradiction avec la déclaration : « Parce que le mal en soi-même, de par lui-même, est mon unique but » (Wampus n° 5 p. 49).

Présenté agissant initialement comme un envoyé d’une expression du mal, Wampus découvre que ses victimes portent elles aussi en elles le mal, et il prétend devenir une sorte de juge purificateur d’une humanité malfaisante. Le scénariste Franco Frescura semble avoir fini par ne plus tout à fait s’y retrouver dans cette double problématique intriquée du sacrifice et du mal qu’il a invoquée. Est-ce volontairement qu’il a choisi de transformer un représentant du mal cherchant à répandre le mal pour en faire une sorte de justicier soucieux d’éradiquer une forme de mal ? Est-ce le souci chez le scénariste d’introduire en cours de route un peu de morale culpabilisatrice – l’humanité est mauvaise – dans son récit ? Ou est-ce le résultat d’une improvisation mal maîtrisée par le scénariste dans son écriture d’un épisode au suivant ? La censure, toujours aussi pointilleuse, n’a pour sa part guère apprécié tout cela.

Une autre originalité de cette série est assurément l’apparence physique du personnage, tranchant de manière appuyée sur les races extra-terrestres antérieures de la bande-dessinée, soient-elles à caractères reptiliens, insectoïdes ou céphalopodales ; tranchant tout aussi bien sur les créatures appartenant à la représentation du mal et la démonologie traditionnelles, vampires, loups-garous et démons de type griffu-cornu.

Côté sombre de cette série, à l’opposé le personnage humain qui tente de se dresser contre Wampus est plus classique. Ancien agent du contre-espionnage, il est un celui-qui-sait-et-que-personne-ne-veut-croire comme un autre, et c’est lui qui se voit traqué par les polices des pays qu’il traverse à la poursuite de Wampus, polices lui imputant les méfaits commis par l’être extra-terrestre. Bien des péripéties se résument dès lors en une succession de poursuites, arrestations et évasions à répétition dudit personnage humain.

Parutions

  • Wampus 1 à 6 (Mars 1969 à Août 1969) Les épisodes font 50 planches sauf le dernier 60.
    • 1 : Wampus
    • 2 : Le dernier ricanement
    • 3 : Et vint le chaos
    • 4 : La grande explosion
    • 5 : Vu du pont
    • 6 : Toilette du bourreau
  • Ombrax 230 à 233 (Aout-Novembre 1983) (Episode prévu pour le Wampus N°7).
    • 7 : Le ciel est rouge (60 pl.)
  • Fantask (Semic) N° 3 à 5 (Juin 2001 à Février 2002) Les épisodes font 22 planches (sauf indication)
    • 8 : Le sacrement du mal
    • 9 : Dragut
    • 10 : La chute de Camelot
  • Mustang N°303 à 306 (Mars 2002 à Septembre 2002)
    • 11 : Sous le signe de Rome
    • 12 : le pouvoir de Kabur
    • 13 : La fin des temps : Labyrinthe (21 pl.)
    • 14 : La fin des temps : L'ultime confrontation (24 pl.)

Ces épisodes ont été les premiers à être réédités chez Hexagon Comics sous la forme d'un omnibus qui lançait la collection hexagon Classics.

Hexagon Comics

Wampus effectue son grand retour en 2019 dans une aventure publiée dans la revue La Mosaïque Hexagon par le duo Lofficier/Bernasconi servant de prélude à une Saison 6 des Strangers. On retrouve dans cette histoire Frank Universal et Sally swift.

  • Le Pog de Montségur (22 pl.).

Avant celà, il eu droit à une nouvelle dans l'anthologie des héros chez Rivière Blanche.

Auteur de l'article

  • Dominik Vallet : Informations générales
  • Gradatio : épisodes et rédacteur d'après les fiches établies par Nutello (Thématique)