La meilleure BD du monde

[Tovenaar]

Libération du peuple dans Tintin et les Picaros :

Arrivée des héros de l'histoire au San Theodoros

Départ des héros de l'histoire du San Theodoros

La capitale du San Theodoros, d'abord nommée Las Dopicos, changera de nom pour Tapiocapolis puis Alcazaropolis.

C'est complètement dépassé, ça ne correspond plus du tout au monde actuel, c'est ringard

[poopie]

Pour moi le génie de Tintin c’est la combinaison parfaite entre drame et comédie. + l’aventure avec un grand A, l’exotisme, la découverte du monde à travers des personnages irrésistiblement attachants.

Le fait qu’il y ait peu de personnages féminins est-il un problème ? Les enfants - à qui la série s’adresse principalement - ne s’intéressent pas encore aux questions amoureuses. Quand viendra l’âge ils liront autre chose.
Le côté boy-scout de Tintin, chaste, puceau - le côté catho disons-le - concordait avec la culture de son temps. Et à mon avis concorde encore largement avec la mentalité profonde contemporaine. On n’est pas encore totalement déconstruits !

Comme le dit Mario c'est sympathique le côté aventures quand on est jeune c'est plutôt bien foutu mais plus tard on passe à autre chose.
Ce qui est étonnant et ça tout le monde peut l'admettre c'est que Hergé à réussi à produire un truc qui plait toujours autant aux jeunes malgré les années et a suffisamment aseptisé la chose pour pouvoir plaire à tout le monde et cela bien longtemps après le dernier album.

En conclusion rapide et osée je dirais que c'est bien pensant et à mettre entre toutes les mains sans trop de risques (les cathos adorent Tintin)

[CRISWEL]

En conclusion rapide et osée je dirais que c'est bien pensant et à mettre entre toutes les mains sans trop de risques (les cathos adorent Tintin)

Oui mais les dernières images laissées par l'album "Tintin et les Picaros" laissent un arrière-goût amer. Car finalement, je ne vois pas de différence entre Alcazar ou Tapioca... Ce sont les mêmes individus.
Alors oui, Tintin et ses amis ont sauvé la Castafiore et les Dupond Dupont...mais ça ne qui ne change rien pour la population locale.

Hergé souligne en conclusion la laideur du monde pour laquelle on ne voit pas d'issue.

[Lord Foxhole]

Le cadre dans lequel se déroule "Le Lotus Bleu" est très réaliste : la Chine d'avant-guerre (1936) avec ses concessions internationales à Shanghai et l'invasion japonaise qui se poursuit.
Au niveau historique, cet album est une brillante illustration de ce qui se passait là-bas.
"Le Sceptre d'Ottokar" montre une tentative d'Anschluss d'un état par un autre qui utilise des Messerschmitt Bf 109 (en 1938).

Le Lotus Bleu est sans doute l'album le plus « réaliste » de la série... Parce que l'histoire ne se déroule pas dans un pays imaginaire, et que les évènements racontés dans l'album font références à des événements s'étant vraiment déroulés à l'époque.
On sait que Tchang Tchong-jen, authentique artiste / étudiant chinois, séjournant alors à Bruxelles, et entré en contact avec Hergé, a profondément marqué l’œuvre... Tous les tintinologues sont d'accord pour affirmer que Le Lotus Bleu est un changement radical dans la série...
Et c'est vrais : on y voit des images, des scènes, inimaginables dans les premiers albums... Et je dirais même, souvent, que l'on ne verra plus par la suite !
Que Tchang Tchong-jen soit carrément à la base de certaines compositions d'images de l'album ne m'étonnerait pas du tout !

Maintenant, il y a le revers de la médaille : toute l'histoire du Lotus Bleu baigne dans un ton ouvertement anti-japonais... Au point que l'ambassade du Japon en Belgique se plaignit officiellement de la manière dont Hergé présentait les Japonais !
On se rend compte alors, déjà, que la bande dessinée peut gratter désagréablement les sensibilités de certains... Leçon retenue par Hergé : Tintin se rendra ensuite dans toute une série de pays imaginaires. Ce seront le San Theodoros et le Nuevo Rico dans L'Oreille cassée ; la Syldavie dans Le Sceptre d'Ottokar...

Alors, vraiment « réaliste » Tintin !? Non... Et cela par la force des choses.
Sans aucun doute, Hergé s'est inspiré de faits réels se déroulant en son temps, mais tout est déguisé, et doit être décrypté par le lecteur... Et là se situe la difficulté : plus on avance dans le temps, et moins les lecteurs sont capables de comprendre le sens caché des aventures de Tintin.

[mario]

Sans aucun doute, Hergé s'est inspiré de faits réels se déroulant en son temps, mais tout est déguisé, et doit être décrypté par le lecteur... Et là se situe la difficulté : plus on avance dans le temps, et moins les lecteurs sont capables de comprendre le sens caché des aventures de Tintin.

Certes. Mais au fond, les situations politiques que décrit Hergé ne sont-elles pas universelles ? Inchangeables ? La guerre, la corruption, les trafics en tous genres, est-ce qu’un jour ces phénomènes disparaîtront ?
Existera-t-il un monde débarrassé de tout ça ?

[Lord Foxhole]

Certes. Mais au fond, les situations politiques que décrit Hergé ne sont-elles pas universelles ? Inchangeables ? La guerre, la corruption, les trafics en tous genres, est-ce qu’un jour ces phénomènes disparaîtront ?
Existera-t-il un monde débarrassé de tout ça ?

Honnêtement ?... Non, bien sûr !
Mais le sujet n'est pas là....
On sait que la vision du monde par Hergé était subjective et partisane... Et, d'ailleurs, elle a été très tôt contestée par plein de gens.
Tintin au pays des Soviets, c'était une critique virulente du régime mis en place en URSS, dans l'Entre-Deux-Guerres (vous savez : à l'époque, un certain Oncle Joe gouvernait le pays ). Et, bien sûr, que cette vision des choses a certainement fait grincer les dents de tous les bons communistes (pro-staliniens) de l'époque.... Ce qui explique que Hergé, lui-même, a finalement laissé totalement tomber l'album.
La Seconde Guerre Mondiale était passée par là, et l'URSS était quand même l'acteur principal de la victoire sur le nazisme... Donc, l'Occident a fermé les yeux sur plein de choses désagréables, et les communistes étaient devenus des gens fréquentables...

Mais, c'est vrai : ce qui emmerdait Hergé, finalement, n'était sans doute pas tant le communisme (et ses excès) que l'impérialisme, le militarisme, la dictature et l'injustice...
C'était d'ailleurs, une vision partagée par son copain Edgar P. Jacobs. Quand le bonhomme conçoit Le Secret de l'Espadon, il parle fondamentalement bien de ça : un puissant régime dictatorial qui se lance dans une guerre d’agression à l'échelle planétaire. Certains y voient une version métaphorique de la Seconde Guerre Mondiale... Et d'autres y voient seulement une vision raciste des peuples asiatiques, présentés comme de cruels ambitieux rêvant de devenir les futurs « Maîtres du Monde » ; franchement, où Diable Edgar P. Jacobs allait-il puiser de telles craintes infondées !?

[papineo]

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